Dans la Chine ancienne, tout au long de l’histoire, les hommes ont cru que ceux qui s’en tenaient fermement à la droiture étaient surveillés par des puissances supérieures. (Image : wikimedia / Unknown artist, Ming Dynasty / Domaine public)
Dans la Chine ancienne, tout au long de l’histoire, les hommes ont cru que ceux qui s’en tenaient fermement à la droiture étaient surveillés par des puissances supérieures. Les personnes malveillantes, en revanche, finissent par connaître le malheur. Le vieux dicton À un mètre au-dessus de votre tête, les dieux vous observent exprime une vérité universelle : les êtres divins ne sont jamais loin de ceux qui font le bien.
Cela suggère que la société humaine possède encore un fondement moral. Si elle était entièrement corrompue, dépouillée de valeurs telles que la bienveillance, la droiture, la bienséance, la sagesse et la confiance, les êtres célestes l’abandonneraient certainement. Sans contrôle, un tel monde entraînerait sa propre destruction.
Le vieux dicton À un mètre au-dessus de votre tête, les dieux vous observentexprime une vérité universelle : les êtres divins ne sont jamais loin de ceux qui font le bien. (Image : wikimedia / Metropolitan Museum of Art / Domaine public)
Xu Shan face à l’injustice, un exemple de courage dans la Chine ancienne
Un exemple frappant est tiré des Annales des Dieux (《稽神錄》), qui racontent l’histoire d’un jeune homme nommé Xu Shan, un érudit qui servit pendant la période des Cinq Dynasties dans le sud de la Chine, dans le royaume de Wu. Orphelin très jeune, Xu Shan grandit dans le comté de Yuzhang avec sa sœur cadette.
Après la conquête de la région par Yang Xingmi (852 - 905), le souverain de Wu, un officier enleva la sœur cadette de Xu Shan. Espérant en faire son épouse, l’officier envoya des présents de fiançailles et tenta de négocier le mariage par l’intermédiaire de Xu Shan. Mais Xu, issu d’une famille d’érudits bien établie, jugea cette union inappropriée et refusa.
Lorsque l’officier tenta à nouveau sa chance, Xu Shan ne se contenta pas de refuser : il jeta les présents. Furieux, l’officier dégaina un couteau et le porta à la gorge de Xu Shan. Pourtant, même à ce moment-là, Xu Shan ne manifesta aucune crainte. Finalement, l’officier emmena sa sœur de force.
Un rêve ouvre la voie à la justice
Mais le destin, ou quelque chose de plus grand, intervint. (Image : wikimedia / See page for author / Domaine public)
Xu Shan refusa d’abandonner. Il se rendit à la capitale pour demander audience à Yang Wo, fils et successeur de Yang Xingmi. À l’époque, Yang Wo (886 - 908) venait tout juste de prendre le pouvoir et gouvernait avec une discipline stricte. Il restait largement inaccessible aux citoyens ordinaires, ce qui rendait l’appel de Xu Shan d’autant plus difficile.
Mais le destin, ou quelque chose de plus grand, intervint. Le jour même de l’arrivée de Xu Shan à Baisha, Yang Wo fit un rêve saisissant. Une silhouette y disait : « Un érudit talentueux nommé Xu Shan séjourne dans une auberge de Baisha. Il souhaite vous parler d’une affaire importante. Traitez-le bien ».
À son réveil, Yang Wo prit le rêve au sérieux et fit immédiatement venir Xu Shan.
Le gouverneur de Shezhou, Tao Ya, fut si impressionné par le courage et l’intégrité morale de Xu Shan qu’il le nomma secrétaire adjoint. (Image : wikimedia / See page for author / Domaine public)
Lors de leur rencontre, Xu Shan lui raconta tout : l’enlèvement, les menaces et les souffrances de sa famille. Yang Wo, outré, ordonna à l’officier de rendre la sœur de Xu Shan, et de la rendre à sa famille. Le gouverneur de Shezhou, Tao Ya, fut si impressionné par le courage et l’intégrité morale de Xu Shan qu’il le nomma secrétaire adjoint.
La main invisible du divin
Ce récit reflète une croyance culturelle profonde : les forces divines façonnent notre monde, souvent de manière invisible. Même les rêves, dans les traditions orientales comme occidentales, sont considérés comme des outils par lesquels des puissances supérieures interviennent.
Dans la mythologie grecque, Morphée était le dieu des rêves, capable d’apparaître sous forme humaine pour transmettre des messages durant le sommeil. Bien que les textes chinois anciens ne désignent pas de divinité spécifique des rêves, ils suggèrent que les rêves ne sont pas aléatoires, mais dirigés par le divin.
Pour les croyants, la foi apporte le calme intérieur. Ils se sentent protégés, quelle que soit la gravité de la situation. (Image : wikimedia / Minneapolis Institute of Art / Domaine public)
Pour ceux qui croient, la foi apporte le calme intérieur. Ils se sentent protégés, quelle que soit la gravité de la situation. Mais ceux qui rejettent l’idée d’une puissance supérieure vivent souvent dans la peur lorsque les crises réelles surviennent. Seuls ceux qui ont une intégrité morale et croient au divin trouvent la véritable paix, car ils savent que, même lorsque personne d’autre ne voit, les cieux voient.
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