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Histoire. Les monts sacrés Kunlun et Xiwangmu, l’une des créatrices de la civilisation chinoise

CHINE ANCIENNE > Histoire

Les monts sacrés Kunlun, ou la cordillère du Kunlun, haute chaîne de montagnes symbolisant l’axe du monde et la terre des immortels dans l’ancienne mythologie chinoise, s’étendent du plateau du Pamir à l’ouest jusqu’aux bassins du Tarim et du Qaidam au nord, et constituent la chaîne de montagnes la plus haute de la région occidentale de la Chine. Xiwangmu, ou littéralement Reine-Mère de l’Ouest, déesse taoïste du folklore chinois, réside entre les monts Kunlun.

Les monts sacrés Kunlun : le berceau de l’ancienne civilisation chinoise

Le livre ancien Shanhaijing (山海经, Classique des montagnes et des mers) décrit les monts Kunlun mythologiques et Xiwangmu (Reine-Mère de l’Ouest) de manière très détaillée. Xiwangmu était responsable du Jardin des Pêches sur les monts Kunlun et détenait l’élixir d’immortalité. Elle aurait même envoyé les neuf jeunes filles célestes pour aider l’Empereur Jaune (Huángdì), le fondateur de la civilisation chinoise actuelle, à vaincre Chiyou. Ce qui explique pourquoi cette déesse occupe une place si importante dans le cœur des Chinois.

Lors de l’anniversaire de Xiwangmu, les immortels viennent tous lui donner leur bénédiction. (Image : Musée National du Palais de Taïwan / @CC BY 4.0 / @www.npm.gov.tw)

Les principaux groupes ethniques du monde ont fait circuler l’ancienne légende du déluge. Les légendes anciennes croient que la civilisation humaine est cyclique. Au cours de la phase finale d’une civilisation, lorsque l’humanité a perdu son sens moral et la civilisation décadente, les dieux ont envoyé un déluge mondial qui a inondé la planète entière. De nombreuses découvertes archéologiques au cours du siècle dernier ont également confirmé l’existence du déluge préhistorique.

Des ancêtres chinois de l’époque, seuls ceux qui ont fui pour se réfugier dans les monts Kunlun, la haute chaîne de montagnes de l’ouest de la Chine dont l’altitude maximale est supérieure à 7 000 mètres, ont survécu. M. Lu Simian, le grand historien de la République de Chine, a dit clairement dans l’Histoire générale de la Chine : « On peut voir que la région autour des monts Kunlun… a dû être la base du peuple Han dans les temps anciens ». Le peuple Han est le groupe ethnique majoritaire en Chine, parfois utilisé pour désigner les Chinois.

Les monts Kunlun et la déesse Xiwangmu

La déesse Xiwangmu est apparue à la fin de la dernière civilisation, lorsque les vestiges de l’Empire du Milieu sont arrivés dans les monts Kunlun. Afin de permettre aux gens de mieux garder la foi dans leur cœur, Xiwangmu a été envoyée sur terre par des dieux supérieurs pour enseigner aux gens la morale.

Alors que les gens avaient survécu à la calamité et étaient toujours en état de choc, Xiwangmu est venue du ciel pour enseigner la morale aux êtres humains. Plus tard, lorsque le grand déluge s’est retiré, Xiwangmu et de nombreux autres dieux ont dit aux gens qu’ils devaient descendre de la montagne pour développer sur la terre ferme une nouvelle civilisation sous la direction des dieux. À cette époque, les Régions de l’Ouest en Chine qui sont sur la future route de la soie et la zone de la mer d’Aral étaient considérées comme les endroits idéaux.

Ayant accompli sa mission, Xiwangmu devait repartir dans le ciel. Avant son départ, elle a expliqué aux hommes : « N’oubliez jamais que la seule raison pour laquelle vous êtes des êtres humains aujourd’hui est de retourner dans votre vraie maison, au paradis, dans le futur. Et quelle que soit la civilisation brillante que vous créerez à l’avenir, vous ne devez jamais blasphémer ou calomnier Dieu. Gardez toujours à l’esprit que vous êtes le peuple de Dieu ! »

Lorsque les hommes ont quitté les monts Kunlun, le plateau du Pamir, les monts Tien Shan et les monts Altaï pour rejoindre les Régions de l’Ouest et le bord de la mer d’Aral, ils ont commencé à créer de brillantes civilisations, avec l’aide des dieux qui se sont succédés. Lorsque les hommes devaient entrer dans la civilisation dans un domaine donné, un dieu approprié arrivait sur Terre. Fuxi, Nüwa, Shennong et Youchao sont quelques-uns des dieux qui sont descendus de cette manière.

Les anciens souverains chinois qui ont rencontré Xiwangmu

Les Chinois pensaient que pour bien gouverner un pays, en tant que fils du Ciel, un roi ou un empereur devait d’abord cultiver sa propre moralité. Ainsi, dans la Chine ancienne, les monarques avaient souvent pour tradition de cultiver leur corps et l’esprit à tel point que des dieux et des bouddhas se manifestaient à eux pour leur enseigner la Voie.

Le roi Mu de Zhou (vers 1027 - 922 av. J.-C.), de son vrai nom Ji Man, le cinquième roi de la dynastie Zhou ayant accédé au trône à l’âge de cinquante ans, n’était pas seulement un monarque sage et compétent, mais aussi un homme pratiquant le taoïsme, il a vécu jusqu’à l’âge de cent quatre ans.

Depuis sa jeunesse, le roi Mu aspirait à l’immortalité, et sa dévotion l’a finalement conduit à rencontrer Xiwangmu lors d’une rencontre des divinités célestes au palais Yaochi, dans les monts Kunlun. Xiwangmu lui a donné la nourriture de l’immortalité : l’eau de source de la Montagne des Abeilles, les fruits de l’arbre de jade, les graines de lotus, les dattes noires, les racines de lotus et les oranges blanches. Au mont Qunyu, Xiwangmu lui a enseigné l’art divin de s’élever dans les nuages.

Les monts sacrés Kunlun et Xiwangmu, l’une des créatrices de la civilisation chinoise
Le roi Mu de la dynastie Zhou se rend au Lac de Jade (Yao Chi) pour rendre visite à Xiwangmu. (Image : Musée National du Palais de Taïwan / @CC BY 4.0 / @www.npm.gov.tw)

Par la suite, le roi Mu est revenu sur terre pour accomplir sa mission de roi du pays, afin que tous les pays de la Terre divine (la Chine) entretiennent des relations harmonieuses et que le peuple vive dans l’abondance. En même temps, en tant que pratiquant taoïste, il a montré au monde les résultats de sa pratique. Ayant accompli sa mission avec succès, le roi Mu a été guidé par la Reine-mère de l’Ouest avant de retourner au ciel sur des nuages.

Pendant la période des Royaumes combattants (vers 476 av. J.-C.-221 av. J.-C.), le roi Zhao de Yan (? - 279 av. J.-C.), célèbre pour sa courtoisie à l’égard des sages, était également un monarque qui aimait beaucoup la pratique du taoïsme, et il se faisait toujours accompagner par un ministre au pouvoir surnaturel, Kan Hsü. Ce dernier lui parlait de la pratique, lui recommandait de se débarrasser des désirs égoïstes et de s’abstenir de la convoitise des femmes et des amusements excessifs, afin d’avoir un cœur pur, indifférent aux désirs. Le roi Zhao a fait de grands efforts en ce sens.

Bien des années plus tard, un immortel arriva soudain au palais sur un nuage, disant au
roi : « Xiwangmu viendra voir comment vous pratiquez et vous instruira à ce sujet. » Peu après, Xiwangmu est effectivement venue au palais à trois reprises et lui a enseigné les principes profonds de la pratique.

Plus tard, le roi Zhao de Yan était trop occupé par les affaires d’État pour suivre sa pratique selon les paroles de Kan Hsü, et Xiwangmu n’est plus jamais venue. Quelques années plus tard, le roi Zhao de Yan est décédé sans aucune maladie. Après sa mort, ses os restaient très souples et le parfum qui se dégageait de son corps se répandait dans son palais.

La fille de Xiwangmu, Dame Shangyuan, prêche l’empereur Han Wudi

L’empereur Han Wudi aimait le taoïsme depuis son plus jeune âge, et même après son accession au trône, il cherchait inlassablement à devenir immortel, mais il ne trouvait pas le moyen de se guider. C’est pourquoi Xiwangmu et sa fille, Dame Shangyuan, sont venues au palais pour instruire Han Wudi en personne. L’un des enseignements de Dame Shangyuan à Han Wudi était très inspirant.

Les monts sacrés Kunlun et Xiwangmu, l’une des créatrices de la civilisation chinoise
Selon la biographie privée de l’empereur Wudi de la dynastie Han, Xiwangmu l’a rencontré un jour et lui a offert quatre pêches d’immortalité. (Image : Musée National du Palais de Taïwan / @CC BY 4.0 / @www.npm.gov.tw)

Dame Shangyuan a demandé à l’empereur : « Aimeriez-vous vraiment pratiquer le taoïsme ? J’ai entendu dire que vous avez recruté à plusieurs reprises des maîtres taoïstes pour prier les dieux et que vous êtes considéré comme très diligent, mais il y a une raison pour laquelle vous n’avez pas obtenu grand-chose de cette diligence. »

« Vous devez garder à l’esprit que si vous êtes de nature violente, si vous avez de la convoitise pour les femmes, si vous êtes extravagant, si vous êtes distant des autres, votre esprit sera souillé et vos organes internes seront impurs, et il sera difficile, même pour la meilleure des médecines, de guérir ces maux persistants. »

« Le manque de patience rend l’esprit agité, perturbant la tranquillité de l’âme et de l’esprit, ainsi l’esprit est confus et dépourvu d’essence. La lascivité épuise l’énergie et atrophie l’âme. L’extravagance vous fera perdre votre innocence taoïste et rendra votre âme impure, ou pire, votre âme disparaîtra et votre vie s’arrêtera. L’indifférence à l’égard des autres conduit à la perte de la bienveillance et au tort que l’on se fait à soi-même, et la perte de la bienveillance conduit inévitablement à la cécité. L’avidité et l’égoïsme vous poussent à vous creuser encore plus la tête, ce qui entraînera une perte de fluides dans la bouche, une tension intérieure et un isolement par rapport au monde extérieur. »

« Ces cinq maux sont comme des couteaux qui blessent le corps tous les jours ou comme des haches qui brisent la vie. Le but de votre pratique est de vivre éternellement, mais si vous ne vous débarrassez pas de ces cinq obstinations, il est inutile de pratiquer dur. »

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