Le jeudi 27 juin dernier, le cinéma Le Fief à Brétignolles-sur-Mer a accueilli la projection du film documentaire Organes d’État (State Organs), une œuvre saisissante réalisée par Raymond Zhang. Pendant 75 minutes, les spectateurs ont plongé dans une enquête glaçante sur les prélèvements forcés d’organes orchestrés par l’État chinois.
Ce film, lauréat de 38 prix internationaux et candidat officiel aux 97e Oscars, a marqué les esprits par la force de son propos et la précision de son investigation. Basé sur des témoignages de première main et des recherches rigoureuses, Organes d’État expose un crime d’État encore méconnu : le prélèvement systématique d’organes sur des prisonniers d’opinion vivants, notamment des pratiquants de Falun Gong.
Un récit humain et bouleversant
À travers l’histoire de deux jeunes Chinois portés disparus après leur détention, le film dévoile le combat déchirant de leurs familles pour retrouver leur trace. Ce parcours les conduit à une vérité effroyable : depuis plus de vingt ans, un commerce clandestin et étatique d’organes humains sévit en Chine, visant des millions de citoyens innocents. Parmi eux, des personnes dont le seul « tort » est de pratiquer une forme de méditation traditionnelle basée sur les principes de Vérité, Compassion, Tolérance.
L’un des moments les plus marquants du film repose sur le témoignage d’un ancien médecin militaire chinois, le premier à avoir accepté de révéler publiquement sa participation forcée à ces actes barbares. Un récit brut, sans fard, qui a profondément ému le public.
Une soirée forte en émotions et en échanges
À l’issue de la projection, l’organisatrice, l'association Cœur de jade blanc, a invité le Dr Harold King, directeur adjoint de l’organisation médicale DAFOH (Doctors Against Forced Organ Harvesting), a intervenir pour éclairer les enjeux médicaux, éthiques et politiques de ce trafic d’organes. Il était accompagné de Mme Jinhua Yang, survivante d’un camp de travail chinois, dont le témoignage poignant a renforcé la portée humaine du film.
Ensemble, ils ont rappelé que ces crimes sont toujours en cours et qu’un silence international prolongé ne peut qu'encourager leur poursuite. Ils ont également souligné l’importance d’agir, notamment par l’information, la sensibilisation, et le plaidoyer auprès des décideurs politiques.
L’émotion dans la salle était palpable. Une spectatrice confiait après la séance :
« Ce qui m’a énormément surprise, c’est l’ambiance qui régnait dans la salle. Il n’y avait aucun bruit. D’habitude, quelqu’un chuchote, une femme fouille dans son sac… Là, rien. Pas un son, pas un mouvement. On était tous comme scotchés à notre siège, presque en apnée pour ne rien manquer. C’était une atmosphère extrêmement dense. »
Ce silence impressionnant témoignait à lui seul de la puissance du documentaire et du respect ressenti par les spectateurs face aux images et aux témoignages.Organes d’État ne laisse personne indifférent. Il secoue les consciences, brise le silence, et pousse à l’action, même plusieurs jours après la projection terminée. Une autre spectatrice a dit «je n’en ai pas dormi de la nuit et j’en ai parlé à tout le monde»
Un film nécessaire, une prise de conscience urgente
Produit par RooYee Films, Organes d’État s’inscrit dans la lignée des documentaires d’investigation à fort impact. Porté par une réalisation émotive, des images fortes et une narration rigoureuse, le film rend hommage à la résilience des victimes et de leurs familles, tout en dénonçant une politique de répression dont l’ampleur est aujourd’hui difficile à ignorer. « C’est un devoir moral de porter la voix de ceux qu’on veut réduire au silence », a déclaré la productrice et scénariste Cindy Song, qui a consacré plusieurs années à l’enquête.
Beaucoup de spectateurs ont signé la pétition G7+7 qui appelle les gouvernements du G7 à informer leurs citoyens sur ce sujet et à prendre des mesures pour ne pas être complices, notamment en interdisant ou en restreignant les transplantations présumées liées à ce trafic d’organes
Collaboration Evelyne Boileve
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