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Monde. Chine : stérilisation des femmes ouïghoures

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La Chine tente de réduire génétiquement la population ouïghoure en stérilisant de force des femmes. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Un nouveau rapport de l’expert chinois Adrian Zenz révèle que la Chine mène des campagnes de stérilisation forcée sur des femmes ouïghoures de la région du Xinjiang dans le but de réduire la population de la communauté. A. Zenz avertit que de telles politiques de la part de la Chinoises équivalent à un génocide démographique et appelle à une enquête internationale.

Stérilisation forcée

Le rapport se base sur des données et des documents du gouvernement chinois pour prouver la manière dont l’administration réprime le droit à se reproduire des minorités ouïgoures. Les femmes de la communauté, ainsi que de d’autres communautés minoritaires, sont apparemment menacées d’internement si elles ne suivent pas la politique liée à la reproduction définie par l’État. Certaines femmes sont envoyées dans des camps. Les comportements qui peuvent donner suite à des sanctions comprennent le dépassement des quotas de naissance ou le refus de pratiquer des avortements.

Dans certaines régions, on a demandé aux femmes d’utiliser des dispositifs de contraception intra-utérine (DIU), même si elles n’ont pas enfreint la règle légale qui autorise deux enfants. Certains rapports montrent également que les femmes reçoivent des injections qui bloquent les règles. Dans les zones rurales, les femmes ouïgoures doivent se soumettre assez fréquemment à des tests de grossesse obligatoires et à d’autres examens gynécologiques. En raison de ces activités de stérilisation et de contrôle des naissances, la population du Xinjiang a considérablement diminué au cours des dernières années.

Marise Payne est choquée par le traitement réservé à la communauté ouïghoure par la Chine. (Image : Wikimedia / CC0 1.0)
Marise Payne est choquée par le traitement réservé à la communauté ouïghoure par la Chine. (Image : Wikimedia / CC0 1.0)
 

Selon le rapport, la croissance de la population dans deux des plus grandes préfectures ouïghoures a diminué de 84 % entre 2015 et 2018. Adrian Zenz souligne que c’est le signe d’actions impitoyables de contrôle de la population. Près de 80 % des poses de stérilets en Chine pour 2018 ont été effectuées dans le Xinjiang, même si la région ne représente qu’environ 1,8 % de la population nationale. Pékin offre également aux membres de l’ethnie Han situées dans d’autres régions, des incitations telles que des emplois et des terres afin de les encourager à s’installer dans le Xinjiang. Le Parti communiste chinois (PCC) encourage les mariages entre les hommes Han et les femmes ouïghoures, en particulier les femmes dont les maris ont été envoyés dans des camps d’internement.

La ministre australienne des affaires étrangères, Marise Payne, a déclaré que son gouvernement était préoccupé par la façon dont Pékin traite le peuple ouïghour. « Nos inquiétudes sont encore aggravées par des rapports faisant état de mesures de contrôle des naissances et de stérilisations forcées visant ces groupes... À maintes reprises, nous avons fait part de nos préoccupations concernant la situation au Xinjiang à certains représentants du gouvernement chinois, et j’ai discuté de cette question directement avec mon homologue chinois, le conseiller d’État Wang Yi », a-t-elle déclaré, selon SBS News.

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a qualifié le rapport de « choquant » et a demandé au PCC de mettre fin à ces pratiques horribles. Il a critiqué le Parti pour son « mépris total du caractère sacré de la vie humaine ».

Des membres de la communauté ouïghoure ont été illégalement déportés d’endroits comme le Cambodge vers le Xinjiang. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
Des membres de la communauté ouïghoure ont été illégalement déportés d’endroits comme le Cambodge vers le Xinjiang. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
 

Enquête sur le génocide

Le mouvement pour l’éveil national du Turkistan oriental, ainsi que le gouvernement en exil du Turkistan oriental, ont récemment approché la Cour pénale internationale (CPI) et demandé une enquête sur les atrocités commises sur les Ouïghours par des fonctionnaires chinois, dont le président Xi Jinping. Ils ont soumis des preuves à ce sujet. Le dépôt de ces preuves affirme que des membres de la communauté ouïghoure ont été illégalement déportés d’endroits comme le Cambodge et le Tadjikistan vers le Xinjiang, où ils ont fini par être emprisonnés et torturés.

Les avocats représentant les groupes de soutien argumentent que, comme ces crimes ont eu lieu au Tadjikistan et au Cambodge, deux pays qui ont signé le statut de Rome tel que défini par la CPI, la cour a le droit de rendre un jugement sur cette question. L’organisation « Campaign for Uyghurs » a souligné que le gouvernement chinois a violé la « Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide » qu’il avait signé devant la communauté internationale. L’organisation a donc recommandé que le panel du Conseil des droits de l’homme des Nations unies retire à la Chine son statut participatif.

Rédacteur Fetty Adler 

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