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Monde. Un livre allemand retiré du marché sous la pression du PCC

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Le PCC exige le rappel d’un livre pour enfants en Allemagne. (Image : Gerd Altmann / Pixabay)

Depuis que la pandémie de coronavirus a frappé la planète, les controverses sur les droits de l’homme et sur d’autres aspects inquiétants des pratiques du gouvernement chinois se poursuivent sans relâche. Récemment, le Parti communiste chinois (PCC) a exercé sa pression en Allemagne, exigeant d’un éditeur allemand qu’il rappelle un livre pour enfants basé sur l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les enfants.

L’éditeur a dû faire face à la colère des diplomates du PCC et de la population chinoise locale. Cette campagne l’a contraint à prendre la décision de modifier le contenu du livre. Le titre du livre litigieux dévoilé l’année dernière est Ein Corona Regenboge für Anna und Moritz (Un arc-en-ciel Corona pour Anna et Moritz).

L’objectif de ce livre était d’aider les enfants bloqués par la situation due à la pandémie à faire face aux changements sans précédent se présentant à eux.

Le PCC a émis de sérieuses objections quant au contenu du livre pour enfants

Le PCC et les lecteurs chinois ont émis de sérieuses objections quant au contenu du livre. Dans une section du livre, le père déclare aux enfants : « Le virus vient de Chine et s’est répandu dans le monde entier à partir de la Chine. » La majorité des médias et des chercheurs pensent en effet que la pandémie meurtrière a émergé de Wuhan, au centre de la Chine.

Le PCC a nié les accusations avec véhémence

Cependant, le gouvernement du PCC a nié ces accusations avec véhémence. Il a également accusé l’armée américaine d’avoir imputé le virus à la Chine. Cependant il n’a jamais apporté la moindre preuve confortant ces accusations.

La communauté chinoise en Allemagne a également émis des réserves quant au contenu du livre. Elle a attribué une mauvaise note au livre sur Amazon et publié des critiques négatives en ligne en signe de protestation.

Ils ont accusé le livre d’être utilisé pour inciter au racisme et à la discrimination. Certains des lecteurs chinois ont également déclaré qu’ils pourraient intenter une action en justice contre les éditeurs s’ils ne s’exécutaient pas. La campagne de protestation a été soutenue par le consulat chinois du PCC de la ville de Hambourg.

Le Global Times demande de censurer l’éditeur allemand

Le Global Times, porte-parole du PCC, a souligné la nécessité de suspendre le livre. Un avocat chinois basé en Allemagne a déclaré que le livre avait « causé un traumatisme psychologique à la communauté chinoise, en particulier aux enfants ». « Pour ces raisons, les Chinois en Allemagne ont eu une réaction plus forte que d’habitude à propos de ce livre pour enfants qui peut déclencher la discrimination raciale et la haine. »

La maison d’édition Carlsen a donc fait marche arrière et a déclaré que les exemplaires imprimés seraient détruits. Elle a également présenté ses excuses pour le préjudice causé à la communauté chinoise.

L’Inquisition est une réalité en Chine, brûler des livres est une méthode de censure courante de la part du PCC. (Image : Anuj Chawla / Pixabay)
L’Inquisition est une réalité en Chine, brûler des livres est une méthode de censure courante de la part du PCC. (Image : Anuj Chawla / Pixabay)

Ce n’est pas la première fois que la communauté chinoise réagit à un livre jugé offensant pour son image. À l’époque de Mao Zedong, les jeunes gardes rouges ont brûlé d’innombrables icônes religieuses, livres et bâtiments. Dans le comté de Zhenyuan, dans le nord-ouest de la Chine, une collection de livres contraires à l’idéologie communiste a été brûlée en 2019.

Le livre pour enfants a été publié en juin 2020 par Carlsen Verlag. L’éditeur allemand a déclaré que le contenu répréhensible par le PCC sera rectifié.

L’ancien président américain Donald Trump a critiqué la conduite du gouvernement chinois à l’époque pour son incapacité à alerter le monde extérieur du danger qui se propageait rapidement, et il a donné au coronavirus le nom de « virus de la Chine. » Son administration a insisté sur le fait qu’il s’agissait d’une fuite d’un laboratoire de Wuhan.

Si la réaction de la Chine a contraint l’éditeur allemand à faire marche arrière, les enquêtes sur le coronavirus se poursuivent. Pékin a admis que le virus tueur a été détecté en premier lieu dans le laboratoire de Wuhan, mais que ses origines pourraient être ailleurs. L’OMS a également déclaré que l’origine du virus devait être localisée et que les recherches devaient commencer à Wuhan.

Le « Grand Pare-feu de Chine » est un vaste dispositif de censure utilisé par le régime chinois pour empêcher le peuple chinois d’entrer en contact avec le reste du monde, et pour empêcher les peuples du monde de se lier d’amitié et de communiquer avec le peuple chinois. (Image : wikimedia / 用心阁 和 fdcn / Domaine public)
Le « Grand Pare-feu de Chine » est un vaste dispositif de censure utilisé par le régime chinois pour empêcher le peuple chinois d’entrer en contact avec le reste du monde, et pour empêcher les peuples du monde de se lier d’amitié et de communiquer avec le peuple chinois. (Image : wikimedia / 用心阁 和 fdcn / Domaine public)

Alors que les gens en Chine ne disposent d’aucun droit sous le régime communiste chinois, les Occidentaux peuvent encore protester, élever la voix et critiquer ouvertement. Cependant, dans le cas présent, l’éditeur allemand Carlsen Verlag s’est soumis aux exigences du PCC et a décidé de modifier sa publication.

Rédacteur Fetty Adler

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