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Monde. La Première ministre des îles Samoa envisage de rompre l’accord Belt and Road

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La nouvelle Première ministre des îles Samoa, Fiame Naomi Mataafa, s’est engagée à annuler le projet de construction de 100 millions de dollars passé par son prédécesseur avec la Chine, dans le cadre de l’initiative « Belt and Road » (Routes de la soie).

Fiame Naomi Mataafa, du parti FAST, a été élue à la tête du gouvernement samoan, mettant ainsi fin aux 22 années de pouvoir de l’ancien Premier ministre Tuilaepa Aiono Sailele Malielegaoi, et au gouvernement majoritaire du parti HRPP en place depuis près de 40 ans.

Refusant de reconnaître sa défaite, M. Malielegaoi, l’ancien ministre, a précipité une crise constitutionnelle , entraînant une suspension du Parlement deux jours seulement avant que Fiame Naomi Mataafa ne prête serment. Dans ses commentaires adressés au New York Times, la Première ministre a qualifié cet acte de « coup d’État ».

Selon les analystes, les raisons qui ont conduit à la défaite de l’ancien Premier ministre seraient dues à l’inquiétude croissante de l’opinion publique concernant le projet de construction d’un port financé par le Parti communiste chinois (PCC), ainsi que la construction d’un quai dans la baie de Vaiusu, et d’autres sujets brûlants.

L’élection s’est terminée par une égalité de 25-25 entre les partis FAST et HRPP. Lorsqu’un commissaire électoral est intervenu et a nommé une candidate du HRPP afin de respecter les exigences légales minimales concernant le nombre de femmes au Parlement, Tuilaepa Aiono Sailele Malielegaoin a tenté de convaincre la Cour suprême d’organiser une deuxième élection le 21 mai, mais la haute cour a statué contre lui, déclarant une victoire de 26-25 pour Fiame Naomi Mataafa et son parti FAST.

Néanmoins, le chef de l’État indépendant des Samoa, Va’aletoa Sualauvi II, a déclaré dans un message publié sur Facebook, que le Parlement samoan était suspendu « jusqu’à une date qui sera annoncée et pour des raisons que je ferai connaître en temps voulu.

La Première ministre des îles Samoa envisage de rompre l’accord Belt and Road
La Première femme ministre de Samoa, l’ancienne députée Fiame Naomi Mata’afa a déclaré qu’elle envisageait de rompre l’accord BRI passé entre son prédécesseur et le Parti communiste chinois. (Image : wikimedia / Rachel Park / NZDF Photographer / CC BY 3.0)

L’ancien ministre Tuilaepa Aiono Sailele Malielegaoin était un allié de longue date du PCC et un fervent partisan du projet BRI de 100 millions de dollars, qui devait voir le jour dans la baie de Vaiusu. « Les projets de la BRI reposent généralement sur des prêts prédateurs construits de manière à ce que les économies des pays en développement vulnérables se glissent souvent dans des pièges de la dette envers la Chine » selon le media Brietbart,

« La Chine est le principal créancier du Samoa et représente environ 40% de la dette extérieure de l’île du Pacifique Sud, estimée à environ 160 millions de dollars ».

Fiame Naomi Mataafa a déclaré à Reuters : « Le niveau d’endettement de notre gouvernement envers le gouvernement chinois était une question pressante pour les électeurs ».

« Il est très difficile d’imaginer que nous aurions besoin de l’échelle proposée dans le cadre de ce projet particulier alors qu’il y a des projets plus urgents auxquels le gouvernement doit donner la priorité. »

Elle a également déclaré qu’elle entendait que son gouvernement entretienne de bonnes relations avec les États-Unis et la Chine.

Les États-Unis et d’autres pays occidentaux reprochent à la Chine d’accabler les pays moins fortunés d’une dette insoutenable.

« Pourquoi un petit pays comme Samoa, dont les exportations représentent environ 30 % de [sa production économique] et les importations environ 40 % de [son économie], aurait-il besoin d’un quai pouvant accueillir 12 navires ? » a demandé le député indépendant Faumuina Wayne Fong, qui s’oppose au projet de développement portuaire, selon le Samoan Observer.

« Certainement pas pour les exportations et les importations, c’est pourquoi je dis que ce doit être un quai militaire ».

Le ministre des Travaux publics, des Transports et des Infrastructures, Papali Niko Lee Hang, a déclaré au Parlement que l’ambassadeur de Chine avait qualifié les affirmations de Fauluina Wayne Fong d’« allégations sans fondement ». Le PCC prévoit également de moderniser une piste d’atterrissage et un pont sur l’une des îles isolées de Kiribati, située à 3 000 km au sud-ouest d’Hawaï.

Kiribati possède en fait l’une des plus grandes zones économiques exclusives au monde - plus de 3,5 millions de kilomètres carrés dans le Pacifique, selon Reuters. Cette zone serait un territoire clé pour le PCC, qui tenterait d’y prendre l’avantage, car les environs sont fermement alignés sur les États-Unis et leurs alliés depuis la Seconde Guerre mondiale.

Rédacteur Fetty Adler

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