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Monde. La liberté de la presse en Chine : un rapport accablant du Comité de protection des journalistes

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Le Comité de protection des journalistes (CPJ), une association à but non lucratif qui promeut la liberté de la presse dans le monde, a récemment publié son recensement annuel du nombre de journalistes emprisonnés dans le monde. Pour la troisième année consécutive, la Chine s’est révélée être le pays qui emprisonne le plus de journalistes.

Le rapport note que si « l’incarcération sans relâche » de la Chine n’a rien de nouveau, c’est la première fois que le recensement fait état de journalistes incarcérés à Hong Kong : une conséquence de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin en juin 2020.

Cette loi permet à l’administration d’arrêter quiconque est soupçonné de se livrer à des activités que l’État juge subversives, ou de travailler pour des intérêts étrangers. Selon certaines informations, cette loi est utilisée pour cibler les militants pour la démocratie et la liberté d’expression ainsi que les journalistes.

À Hong Kong, huit personnalités des médias ont été emprisonnées, certaines risquant la prison à vie. Parmi elles figure Jimmy Lai, le fondateur du média Apple Daily, désormais fermé. Jimmy Lai a été contraint de cesser ses activités l’année dernière, les autorités ayant utilisé la loi sur la sécurité nationale pour geler les actifs de la société.

L’arrestation de Zhang Zhan

En ce qui concerne la Chine continentale, certaines personnes ont fait l’objet de « vagues allégations orwelliennes ». En mai 2020, la journaliste indépendante Zhang Zhan a été arrêtée pour avoir filmé les débuts de l’épidémie de Covid-19, dénonçant la gestion de la pandémie à Wuhan. Elle a finalement été condamnée à quatre ans de prison pour motif d’avoir « cherché querelle et semé le trouble », une accusation souvent utilisée par le PCC pour cibler les critiques pacifiques. Certains ont été accusés de jouer un « double jeu », une expression souvent utilisée contre les reporters ouïghours.

« La Chine a également ciblé des non-journalistes pour leurs liens ténus avec les médias, arrêtant 11 personnes pour avoir prétendument envoyé des documents à The Epoch Times, une société de médias affiliée au groupe spirituel Falun Gong. Les 11 personnes ne figurent pas dans le recensement du CPJ parce que The Epoch Times a déclaré qu’elles n’étaient pas des reporters, mais leur détention est un indicateur inquiétant des efforts déployés par la Chine pour étouffer le discours des médias », indique le rapport.

Le recensement du CPJ ne prend en compte que les journalistes détenus par le gouvernement. Il n’inclut pas les journalistes retenus en captivité ou qui ont disparu en raison d’activités non étatiques.

La répression de la liberté de la presse

Au total, le nombre de journalistes emprisonnés dans le monde en 2021 a atteint un nouveau record avec 293 individus, contre 280 en 2020. Au moins 24 journalistes ont été tués en raison de leurs reportages, et 18 autres sont morts dans des circonstances peu claires. Le Myanmar arrive en deuxième position après la Chine, depuis le coup d’État militaire du 1er février dans le pays. Les autres pays figurant dans le top 5 sont l’Égypte, le Belarus et le Vietnam.

En novembre, le club des correspondants étrangers de Hong Kong (FCC) a publié les résultats d’une enquête montrant que près de la moitié de ses membres envisageaient de quitter la ville en raison de la répression de la liberté de la presse. Sur les 99 journalistes interrogés, 83 ont déclaré que l’environnement de travail à Hong Kong avait « changé pour le pire » après l’imposition de la loi sur la sécurité nationale l’année dernière.

« Ces résultats montrent clairement que l’assurance selon laquelle Hong Kong jouit toujours de la liberté de la presse, garantie par la Loi fondamentale, n’est pas suffisante… Davantage de mesures doivent être prises pour restaurer la confiance des journalistes et pour s’assurer que Hong Kong conserve sa réputation de longue date en tant que lieu d’accueil pour les médias internationaux », a déclaré le président de la FCC, Keith Richburg.

En réponse à cette enquête, la Chine a qualifié les membres de la FCC de « mains noires » intervenant dans les affaires de la ville et a demandé à l’organisation de cesser son « tapage ».

Rédacteur Fetty Adler

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