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Monde. Face à face entre la Chine et les Etats-Unis

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Face aux Etats-Unis, seule la Chine apparaît comme un pouvoir concurrent. C’est donc la raison pour laquelle ces deux pays affichent leurs ambitions respectives sur l’ensemble des dossiers internationaux. (Image : Henrikas Mackevicius / Pixabay)
 

Depuis son arrivée au pouvoir Xi Jinping souhaite imposer au reste du monde le système politique chinois comme alternative au capitalisme. Cette démarche ne plaît nullement aux Etats Unis et encore moins aux pays européens, bien que certains Etats se soient laissés engloutir financièrement par le géant chinois.

Les Etats-Unis et la Chine sont actuellement les deux seules super puissances mondiales. D’autres pays jouent aussi un rôle important dans la configuration internationale. Il s’agit de l’Europe, qui a un poids économique et démographique comparable aux Etats-Unis, mais qui ne représente pas un ensemble solidaire capable de prendre des mesures décisives. La Russie pour sa part, reste une grande nation, mais elle n’a plus la puissance de l’ex-Union Soviétique. D’autres pays importants comme l’Inde, l’Indonésie, le Japon ou le Brésil, sont également pris en compte dans l’échiquier international en raison de leur démographie ou de leur économie, mais ils restent peu actifs et déterminants dans la conjoncture économique mondiale.

Ainsi, face aux Etats-Unis, seule la Chine apparaît comme un pouvoir concurrent. C’est la raison pour laquelle ces deux pays affichent leurs ambitions respectives sur l’ensemble des dossiers internationaux.

La Chine et les Etats-Unis : des adversaires de taille

Et pourtant ce sont deux pays qui s’attirent

La relation qui lie les deux puissances peut être qualifiée d’émotionnelle. Elle est chargée de fascination et de crainte, d’admiration et de méfiance des deux côtés.

Pour les chinois, l’Amérique est « le beau pays, la terre où l’on rêve d’émigrer, la nation neuve où tout redevient possible, où on échappe aux carcans de la tradition, où la modernité s’invente », explique le jésuite sinologue Benoît Vermander dans son article : « La Chine et les Etats-Unis. partenaires et concurrents », publié dans la revue Etudes. en 2003. C’est aussi une puissance impérialiste qui veut imposer son mode de vie et ses entreprises au reste du monde. « C’est un modèle qu’il faut savoir imiter, afin de mieux le contrecarrer », indique Benoît Vermander dans son analyse.

Pour les Américains, l’attraction de la Chine date de plusieurs siècles, d’ailleurs les diplomates, hommes d’affaires et intellectuels ont été des connaisseurs avertis. Le vieil Empire chinois est admiré pour son histoire, sa culture, ses valeurs qui sont à l’opposé de celles de la jeune nation américaine. Les Etats-Unis voient dans le modèle culturel et politique de la Chine, un marché de grande envergure pour les entreprises américaines.

Mais ces deux pays se combattent

Le Président américain soupçonne l’application TikTok de servir de moyen d’espionnage. Il entend prendre des dispositions pour bannir cette application aux USA. (Image : Gerd Altmann / Pixabay) 
Le Président américain soupçonne l’application TikTok de servir de moyen d’espionnage. Il entend prendre des dispositions pour bannir cette application aux USA. (Image : Gerd Altmann / Pixabay) 
 

La relation entre les Etats-Unis et la Chine est complexe depuis que les deux pays se sont engagés dans une compétition sans merci. Dès la dernière décennie du XXe siècle, les Etats-Unis ont réaffirmé leur rôle de leader technologique et militaire mondial. Toutefois, depuis un quart de siècle, la Chine enregistre le taux de croissance le plus fort au monde et joue de ce fait un rôle politique et militaire indéniable. C’est pourquoi l’interaction sino-américaine se caractérise par des rivalités et une montée de tensions.

Au début de son mandat, Xi Jinping a fait le vœu devant le comité central, de défier les États-Unis en déclarant « Nous devons nous préparer à une longue et rude période de compétition entre systèmes politiques », rappelle Alice Eckman dans son livre Rouge vif : l’idéal communiste chinois.

Xi Jinping souhaite alors endosser le « costume d’empereur du monde » et se place dans un face à face le mettant sur le même pied d’égalité que Donald Trump. C’est dans cet esprit qu’il a proclamé à son peuple qu’il affrontait le dirigeant de la première puissance mondiale.

L’agressivité du Parti communiste chinois (PCC) durant la crise du Covid-19 fait apparaître aux yeux du monde que la Chine ne se soucie pas de l’opinion des autres pays, qui sont devenus trop faibles à ses yeux pour s’opposer à elle. L’imposition par Pékin de la Loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, en violation des principes constitutionnels de la Région autonome « Un pays deux systèmes », est un exemple.

La compétition entre les deux géants est particulièrement visible en matière d’ informatique. Il y a une inquiétude américaine face aux avancées chinoises dans les technologies de l’informatique.  La Chine entend pour sa part éliminer le monopole américain sur les logiciels et systèmes d’exploitation. Une guerre est déclarée avec TikTok.  Le Président américain soupçonne l’application TikTok de servir de moyen d’espionnage. Il entend prendre des dispositions pour bannir cette application aux Etats-Unis. Mais, il n’est pas le seul. L’Inde, fin juin 2020, a interdit 59 application chinoises, dont Tiktok, en raison du préjudice porté à la souveraineté de son pays. Le Pakistan et Hong Kong ont décidé de suspendre cette application.  En France, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a ouvert en août dernier une enquête à propos de TikTok pour savoir s’il constitue une menace.

Les observateurs économiques et politiques craignent que l’expansionnisme chinois puisse représenter une réelle menace économique et un danger pour les démocraties. Quel peuple actuellement souhaiterait se placer volontairement sous le joug de la Chine ? Et pourtant, le géant chinois tente de séduire et multiplie les alliances susceptibles d’augmenter son influence stratégique.

Depuis les dissimulations à propos de la gestion chinoise de la crise sanitaire, la méfiance envers le Parti communiste chinois s’est généralisée sur la planète. Lors de la dernière réunion de l’ONU, le 23 septembre 2020, Donald Trump et Xi Jinping se sont ouvertement affrontés à l’Assemblée Générale de l’ONU. Donald Trump a imputé aux autorités chinoises la responsabilité d’avoir, au début de l’épidémie, autorisé « les avions à quitter la Chine et à infecter le monde ». Le Prédisent américain accuse la Chine d’avoir « lâché la plaie du  Covid-19  sur la planète »

Par ailleurs, l’impérialisme chinois inquiète de très nombreux pays au sujet de la répression violente des opposants et des prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers politiques. Tous les pays sont informés des actions menées par le PCC à l’encontre des activistes et des prisonniers de conscience. Les actes du régime chinois à l’égard de son peuple sont dénoncés par les médias français. C’est « une forme de fascisme à la chinoise », peut-on lire dans Le Figaro de juillet 2020. C’est une cruauté qui rappellerait celle de l’Allemagne nazie.  « La Chine commet des actes dignes des régimes fascistes les plus sanguinaires et son impérialisme constitue le plus grand péril pour les démocraties et l’humanité », poursuit le quotidien.

Face à la Chine l’Europe reste impuissante

L’Europe ne semble pas être en mesure d’infléchir la politique de la Chine au sein de l’ONU. (Image : mohamed Hassan / Pixabay)
L’Europe ne semble pas être en mesure d’infléchir la politique de la Chine au sein de l’ONU. (Image : mohamed Hassan / Pixabay)
 

L’Europe ne semble pas être en mesure d’infléchir la politique de la Chine au sein de l’ONU.

La plupart des pays européens ont condamné l’application de la loi sécuritaire chinoise à Hong Kong, mais les résultats n’ont pas été concluants, car la Chine a reçu le soutien de 53 Etats au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Comment cela a-t-il été possible ?

La Chine est un acteur principal de l’ONU. Elle est le deuxième pays contributeur de l’ONU après les Etats-Unis et de plus, elle a su s’allier le concours de plusieurs pays orientaux, de l’Amérique du Nord, de l’Afrique et de l’Europe, en échange de sa participation financière à leurs investissements. Pékin a su tisser, au fur et à mesure des années, des liens qui lui servent au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Le Gouvernement chinois est arrivé a exercer son droit de veto, grâce au soutien des régimes autoritaires comme l’Iran, l’Arabie saoudite, Cuba, la Corée du Nord, le Soudan ou le Maroc.

Ainsi, même si les pays occidentaux ont condamné l’action de Pékin, pour la Loi de sécurité nationale de Hong Kong, ou les persécutions contre les ouïghours, la Chine ne laissera jamais passer une telle accusation. Serait-elle devenue intouchable ?

Le projet de la route de la soie menée par le géant chinois pour ouvrir les ports européens au commerce entre l’Orient et l’Occident, a amené certains pays comme la Grèce, l’Italie, la Belgique, l’Espagne, et bientôt la France, à accepter de gros investissements pour l’aménagement de leurs ports, et donner de ce fait au PCC, la gestion des actions commerciales maritimes de ces pays. Une situation inédite qui fragilise les Etats concernés et les rend tributaires de la volonté de la Chine.

Le Chef du renseignement militaire britannique, Monsieur Hockenhull considère que la Chine est de plus en plus autoritaire et admet qu’« elle représente la plus grande menace pour l’ordre mondial en cherchant à imposer les normes et les critères chinois et en utilisant sa puissance économique pour influencer et subvertir ; le tout, soutenu par un investissement important dans la modernisation de ses forces armées. », selon The Epoch Times.

Doit-on craindre pour l’avenir de la démocratie ? Verra-t-on progressivement le régime chinois imposer son modèle économique et politique au reste du monde ?

Les Etats-Unis s’y opposent fermement pour empêcher le marasme de l’idéologie communiste.

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