Le siège social de Nvidia à Santa Clara, en Californie. (Image : wikimedia / Coolcaesar, CC BY-SA 4.0)
Le 5 août, le ministère de la Justice a annoncé l’arrestation de deux ressortissants chinois en Californie - l’un d’eux se trouvant illégalement aux États-Unis - accusés d’avoir fait passer en contrebande des puces d’intelligence artificielle Nvidia haut de gamme d’une valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars vers la Chine continentale, contournant ainsi les restrictions d’exportation américaines.
Les deux hommes sont accusés d’avoir prétendument expédié des puces avancées, notamment les GPU Nvidia H100 et Nvidia 4090, en Chine entre octobre 2022 et juillet 2025 via une société du nom de ALX solutions, basée à El Monte, selon un affidavit déposé à Los Angeles.
Shiwei Yang, 28 ans, et Chuan Geng, 28 ans, sont accusés d’avoir violé la loi sur la réforme du contrôle des exportations et risquent une peine maximale de 20 ans de prison fédérale.
Les deux hommes se sont rendus aux autorités mardi. Shiwei Yang est un immigrant en situation irrégulière dont le visa a expiré et Chuan Geng est résident permanent.
La plainte indique que les puces introduites en contrebande étaient les « puces GPU les plus puissantes du marché… conçues spécifiquement pour les applications d’IA », telles que « le développement de voitures autonomes, de systèmes de diagnostic médical et d’autres applications alimentées par l’IA ».
« Cette affaire démontre que la contrebande est vouée à l’échec. Nous vendons principalement nos produits à des partenaires reconnus, notamment des fabricants d’équipement d’origine (OEM), qui nous aident à garantir que toutes nos ventes sont conformes aux règles américaines de contrôle des exportations », a déclaré un porte-parole de Nvidia au New York Post.
« Même les exportateurs et les expéditions relativement petits sont soumis à un examen et à une surveillance approfondie, et tout produit détourné ne bénéficierait d’aucun service, d’aucune assistance ni d’aucune mise à jour. »
Contourner les restrictions à l’exportation en expédiant des puces Nvidia via Singapour et la Malaisie
En mai dernier, l’administration Trump a imposé des restrictions à l’exportation de matériel avancé vers la Chine dans le but de saper les progrès de la Chine communiste en matière d’intelligence artificielle (IA).
Malgré ces efforts, et d’autres, la Chine continue de trouver des moyens de se procurer les puces essentielles, y compris un incident le mois dernier lorsqu’il a été découvert que la Chine communiste avait réussi à importer des puces Nvidia d’une valeur de plus d’un milliard de dollars.
« Les puces puissantes étaient toujours vendues par des fournisseurs chinois aux opérateurs de centres de données – même après la mise en place des contrôles, selon une analyse du Financial Times des contrats de vente, des documents de l’entreprise et des entretiens avec des sources ayant une connaissance directe des transactions », a rapporté le New York Post.
La société dirigée par les deux ressortissants chinois, ALX Solutions, a été créée en 2018, peu de temps après que le ministère du Commerce a commencé à exiger des licences pour les micropuces avancées.
Selon le ministère de la Justice, ALX Solutions aurait acheminé au moins 20 expéditions depuis les États-Unis en utilisant des sociétés de transport de fret à Singapour et en Malaisie.
La plainte indique que les appareils appartenant aux deux ressortissants chinois contenaient des conversations dans lesquelles ils discutaient de stratégies pour échapper aux restrictions d’exportation américaines.
Chuan Geng a été libéré sous caution de 250 000 dollars et Shiwei Yang reste incarcéré, en attendant une audience de détention le 12 août. Leurs deux comparutions sont prévues pour le 11 septembre.
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