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France. L’État mise sur l’IA pour traquer les piscines non déclarées : un redressement estimé à dix millions d’euros 

ACTUALITÉ > France

La France s’apprête à prélever 10 millions d’euros de taxes auprès de propriétaires de piscines non déclarées, repérées grâce à un logiciel de surveillance par intelligence artificielle (IA). La direction générale des Finances publiques (DGFIP) a annoncé avoir déjà recensé plus de 20 000 piscines.

Un article du Parisien, intitulé :  Piscines non déclarées : leur traque a déjà rapporté 10 millions d’euros au fisc, résume assez bien la situation.

Les autorités fiscales se frottent les mains

On y explique qu’à partir d’octobre 2021, neuf services de l’État ont utilisé un « logiciel d’intelligence artificielle » aboutissant à la détection de 20 356 « piscines non déclarées. »

« Près de 10 millions d’euros seront ainsi récupérés cet automne, via l’impôt foncier, au titre de nouvelles taxes et d’éventuels ajustements pouvant remonter jusqu’à quatre ans », ajoute le rapport.

« Et ce n’est que le début. »

Un reportage de Breitbart du 31 août explique que ce système, du nom de « Innovative Land », « sera étendu en octobre prochain, puis l’année prochaine, dans le but de couvrir tout le pays grâce au système de surveillance. »

« Développé par Google et la société informatique française Capgemini, le logiciel traite les images aériennes prises par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) et les compare aux données du cadastre », est-il expliqué.

Selon Le Parisien, les gains en matière d’impôts directs locaux devraient atteindre près de 40 millions d’euros en 2023.

Le 30 août, le New York Times expliquait qu’en France, « les piscines sont taxées en fonction de leur taille et des taux d’imposition locaux. Une piscine moyenne de 30 mètres carrés, coûte à son propriétaire environ 200 euros de taxes par an ».

Selon un reportage de Bloomberg du 30 août, l’administration fiscale a affirmé dans une déclaration que le programme est pour le bien public et au nom de « l’équité » et de « la justice. »

« L’objectif est de lutter plus efficacement contre la fraude et mieux répondre aux souhaits d’équité et de justice fiscale des citoyens », a affirmé l’agence.

Le média a expliqué que les piscines privées représentent une industrie énorme en France, avec plus de 3 millions d’au moins 10 mètres carrés en 2020, ce qui fait du pays le plus grand marché d’Europe et le second marché mondial derrière les États-Unis.

Le NYT précise que le directeur général adjoint des finances publiques Antoine Magnant a présenté le panoptique « comme une source de revenus supplémentaires pour les collectivités locales. »

Des yeux inquisiteurs

Le système fait allusion à un type de panoptique plus direct et moins civil déployé par le Parti communiste chinois (PCC) en Chine continentale, le tristement célèbre Projet « Sharp Eyes ».

Au début de l’année 2021, Dajiyuan, l’édition en langue chinoise de The Epoch Times, a reçu des documents de sécurité publique ayant fait l’objet d’une fuite et relatant le déploiement du projet dans la région de la ville de Nanjing, où le régime s’est vanté d’utiliser « Sharp Eyes » pour déployer la reconnaissance faciale comme arme politique pour opprimer les citoyens.

Ces documents mentionnent l’installation de caméras « près des autoroutes des provinces et des villes, des routes des districts, des zones gouvernementales centrales, des centres de transport, des hôpitaux, des places et des communautés… Les piétons doivent être filmés toutes les 10, 20 et 30 minutes ».

Dajiyuan explique : « selon le rapport, le projet a réussi à reconnaître 1 158 photos de diverses " cibles clés " locales. Le système a identifié plus de 60 cibles pour sa ’Sécurité intérieure’ locale et plus de 10 personnes accusées de crimes. »

Selon le média, « Les bureaux du Service de sécurité intérieure de la Chine constituent une force de police secrète chargée de neutraliser les individus que le PCC considère comme des menaces politiques ».

Un article de 2018 du Los Angeles Times, concernant « Sharp Eyes », relatait une anecdote révélatrice, bien qu’apparemment anodine : « lorsqu’un habitant du village d’Anxi, dans la province chinoise du Sichuan, a mis une allumette sur un petit tas d’ordures dans le caniveau il y a deux ans, un haut-parleur a hurlé son nom et son adresse et lui a ordonné d’éteindre le feu immédiatement. »

« Il a sursauté d’effroi, a rapidement éteint les flammes et s’est enfui en courant », selon le rapport.

Le site Internet Bitter Winter, consacré aux droits de l’homme, a cité un habitant de la ville de Xian confronté à la surveillance de Sharp Eyes, et qui a exprimé la réalité en termes plus directs : « le PCC nous surveille déjà dans nos maisons, quelle vie privée nous reste-t-il ? C’est comme si nous avions tous des cordes autour du cou et qu’on nous tenait en laisse. »

« Nous vivons tous sous un microscope, et c’est terrifiant ».

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

Source : France Deploys AI Surveillance to Track Undeclared Swimming Pools, Takes €10 Million in Taxes

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