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Chine. Cardinal Zen Ze-kiun : stop à l’éradication de l’Eglise en Chine

ACTUALITÉ > Chine

Le cardinal Joseph Zen a envoyé une lettre au collège des cardinaux afin de les inciter à dénoncer l’accord que le Vatican avait conclu avec le Parti communiste chinois. (Image : fsspx.news / CC0 1.0)

Le cardinal Joseph Zen de l’Église catholique de Hong Kong a envoyé une lettre au Collège des cardinaux en septembre dernier, les invitant à dénoncer l’accord que le Vatican avait conclu avec le Parti communiste chinois.  Dans sa lettre, rendue publique récemment, il demande à l’Église catholique de ne pas rester les bras croisés face à l’« éradication » de l’Église en Chine.

La lettre

Dans la lettre, le cardinal critique deux incidents impliquant l’Église - l’accord de septembre 2018 entre Pékin et le Saint-Siège et un document que le Vatican a publié en juillet 2019 selon lequel les prêtres chinois sont autorisés à rejoindre l’Association patriotique catholique chinoise, une organisation contrôlée par le gouvernement.

Le cardinal Zen est furieux que les responsables du Vatican aient présenté l’accord comme s’il répondait aux souhaits du Pape Benoît XVI, le prédécesseur de l’actuel Pape François. Cela « me révolte qu’ils déclarent souvent que ce qu’​​​​​​​ils font est en continuité avec la pensée du Pape précédent, alors que c’​​​​​​​est le contraire. J’​​​​​​​​​​​​​​ai des raisons de croire (et j’​​​​​​​​​​​​​​espère pouvoir un jour le prouver avec des documents d’​​​​​​​​​​​​​​archives) que l’​​​​​​​accord signé est le même que celui que le pape Benoît avait, à l’​​​​​​​époque, refusé de signer », dit-il dans la lettre (Life Site).

Le cardinal Joseph Zen de l'Église catholique de Hong Kong. (Image: Rock Li via wikimedia CC BY-SA 3.0)
Le cardinal Joseph Zen de l’​​​​​​​Église catholique de Hong Kong. (Image : Rock Li  / wikimedia / CC BY-SA 3.0)
 

Mgr Zen blâme le document de juillet 2019 car il pense qu’​​​​​​​il encourage les fidèles à rejoindre une église schismatique qui n’​​​​​​​est pas sous le contrôle du Pape. Les détails de l’​​​​​​​accord sino-vietnamien n’​​​​​​​ont pas été rendus publics et sont gardés secrets par le cardinal Pietro Parolin, le secrétaire d’​​​​​​​État du Vatican. Le cardinal Zen est un défenseur bien connu pour sa prise de position ferme contre le parti communiste. En fait, il a été critiqué à plusieurs reprises par Pékin.

« Les communistes prêchent l’​​​​​​​égalité, ils prêchent la fraternité, mais ils détruisent le fondement de l’​​​​​​​égalité et de la fraternité qui réside dans notre dignité humaine enracinée dans notre origine commune, Notre Père aux Cieux. La pauvreté pour tous, c’​​​​​​​est à notre connaissance, la seule égalité instaurée par les pays communistes. Leurs principales exportations sont des êtres humains fuyant le paradis communiste », écrivait Zen dans un article l’​​​​​​​année dernière (La Croix International).

Répression intense

Un nouveau rapport du gouvernement américain indique que la persécution à l’encontre des chrétiens s’​​​​​​​est accrue après la signature de l’accord entre le Vatican et Pékin. « Les observateurs ont décrit la persécution religieuse en Chine au cours de l’​​​​​​​année dernière comme étant d’​​​​​​​une intensité jamais vue depuis la révolution culturelle. Les autorités ont intensifié la campagne de «sinisation» en ciblant non seulement les religions perçues comme «étrangères», comme l’​​​​​​​islam et le christianisme, mais aussi le bouddhisme chinois, le taoïsme et les croyances religieuses populaires» , indique le rapport (Catholic Citizens).

Les violences contre les chrétiens se sont intensifiées à la suite de l'accord entre le Vatican et Pékin. (Image: publicdomainpictures.net / CC0 1.0)
Les violences contre les chrétiens se sont intensifiées à la suite de l’accord entre le Vatican et Pékin. (Image : publicdomainpictures.net / CC0 1.0)
 

Les fonctionnaires communistes s’en prennent en particulier au clergé, qu’ils persécutent sans relâche. Un prêtre âgé du diocèse de Mindong, dans le Fujian, souffrant dvun cancer, a été harcelé par les autorités après avoir refusé de rejoindre une organisation affiliée au gouvernement. Bien qu’on lui ait offert de l’argent, le prêtre a refusé.

Les fonctionnaires ont même déclaré que quiconque s’occupait du prêtre serait considéré comme se livrant à un acte criminel. Ils ont fermé une usine dirigée par un de ses proches. Les fonctionnaires ont coupé l’électricité et l’eau au domicile du prêtre et ont finalement menacé de le tuer. Cependant, le prêtre a répondu qu’il préférait mourir plutôt que de rejoindre l’organisation approuvée par le Parti.

Rédacteur Marlène Deloumeaux

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