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Monde. Covid-19 : comment Pékin tente de réécrire l’histoire

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Le Parti communiste chinois (PCC) s’efforce désespérément d’influencer le débat sur le coronavirus (Covid-19), l’épidémie dont il est responsable. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Le Parti communiste chinois (PCC) s’efforce désespérément d’influencer le débat sur le coronavirus.

La communauté internationale non seulement reproche au Parti communiste chinois (PCC) son laxisme en matière de contrôle précoce de l’épidémie et de rétention d’informations importantes, mais elle cherche également à faire payer au régime chinois une compensation pour la perte de revenus commerciaux et de nombreuses vies. Voici quatre façons dont Pékin modifie l’histoire de Covid-19 pour se décharger de toutes les conséquences résultant de la pandémie.

1. Wuhan et les chauves-souris

Depuis que le coronavirus a fait son apparition, on suspecte sérieusement que sa véritable origine proviendrait d’un laboratoire de la ville de Wuhan. La Chine n’a cessé de le nier, craignant qu’une telle révélation expose l’inefficacité du pays à exploiter des installations de confinement de haut niveau. Et s’il s’avère par la suite que le laboratoire a participé au développement d’armes biologiques, la responsabilité du gouvernement chinois quand à l’origine du Covid-19, sera mise en cause. Ainsi, le discours officiel de Pékin a toujours été que le virus a émergé d’un marché de fruits de mer de Wuhan, et que la transmission initiale du virus s’est faite de la chauve-souris à l’humain. Ce discours permet à la Chine de soutenir que l’apparition du coronavirus est un accident.

Cependant, d’après les médias, le marché de fruits de mer que Pékin cite comme étant à l’origine du virus n’a jamais réellement vendu de chauves-souris. En revanche, un laboratoire de Wuhan aurait étudié différentes souches du coronavirus dans le but de s’assurer que la capacité de la Chine à identifier et à combattre les virus était égale ou supérieure à celle des États-Unis. La transmission initiale du virus se serait produite à l’intérieur du laboratoire, d’une chauve-souris à un employé qui travaillait dans ce laboratoire. Ce « patient zéro » a ensuite infecté d’autres personnes à Wuhan, déclenchant l’épidémie. Si cela est vrai, il est évident que le gouvernement chinois va essayer à tout prix de dissimuler cette information.

Le lieu de l’origine de la transmission du coronavirus à l’homme serait peut-être l’Institut de virologie de Wuhan. (Image : Capture d’écran /YouTube)
Le lieu de l’origine de la transmission du coronavirus à l’homme serait peut-être l’Institut de virologie de Wuhan. (Image : Capture d’écran /YouTube)
 

Le laboratoire de Wuhan est connu pour ses recherches sur des virus comme le coronavirus, le SRAS, le virus Ebola, le virus Lassa d’Afrique de l’Ouest, etc. Dans un câble diplomatique de 2018, des officiels américains signalaient que les travaux de ce laboratoire sur les coronavirus des chauves-souris pouvaient entraîner une transmission humaine et éventuellement une pandémie de type SRAS.

2. Répression des lanceurs d’alerte

Pékin n’a cessé de faire taire les lanceurs d’alerte qui dénoncent l’attitude négligente et l’inefficacité de l’administration chinoise face à la pandémie. En agissant ainsi, Pékin espère écarter toute opinion négative à l’égard du gouvernement, de la part de ses citoyens. L’incident lié à un médecin chinois du nom de Li Wenliang a fait le tour du monde. Fin décembre, ce médecin a alerté ses confrères sur une éventuelle propagation du virus. Les autorités l’ont arrêté et l’ont fait taire. Quelques semaines plus tard, ce médecin est mort des suites d’une infection au coronavirus.

Un journaliste chinois, Li Zehua, a été porté disparu en février après avoir publié des vidéos de ce qui se passait à Wuhan. Il a été révélé par la suite qu’il avait été arrêté et mis en quarantaine forcée pendant un mois, accusé d’avoir visité des zones épidémiques sensibles. Le sort réservé à deux autres journalistes qui ont également parlé de la situation à Wuhan avant de disparaître, n’est toujours pas connu. En éliminant toute critique à l’égard du gouvernement, Pékin s’assure que seuls des commentaires positifs sur la Chine apparaissent dans les nouvelles internationales, donnant ainsi une fausse impression que tout va bien dans le pays.

3. Polémique au sujet du nom

Le coronavirus a d’abord été dénommé « virus de Wuhan », car il est originaire de Wuhan. Cependant, craignant qu’un tel nom n’attire davantage l’attention sur le rôle de Pékin dans la pandémie, le gouvernement chinois a lancé une campagne de propagande, arguant que le terme « virus de Wuhan » était raciste. Ceci semble plutôt étonnant, car beaucoup de maladies tirent leur nom de leur lieu d’origine.

De nombreuses maladies tirent leur nom de leur lieu d’origine. (Image : Capture d’écran / YouTube)
De nombreuses maladies tirent leur nom de leur lieu d’origine. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Par exemple, la grippe espagnole fait référence à l’Espagne, le MERS signifie Middle East Respiratory Syndrome, le virus Ebola porte le nom d’une rivière du Congo, etc. Après que les gens aient commencé à l’appeler le virus du PCC, le régime chinois a été d’autant plus contrarié. La campagne de propagande n’a eu que peu de succès car la plupart des gens ne l’appellent maintenant plus virus de Wuhan, ou virus du PCC, bien que ce dernier nom soit tout à fait approprié étant donné que le parti communiste est responsable de l’épidémie.

4. Rejeter la faute sur d’autres pays

Le gouvernement chinois a lancé toutes sortes de théories concernant l’origine du coronavirus, blâmant ainsi d’autres pays. Une théorie suggère que le virus a été introduit en Chine par l’armée américaine en octobre de l’année dernière. Une autre encore soutient que le coronavirus est apparu en Italie l’année dernière, avant de se propager en Chine. La bonne nouvelle est que ces accusations sont tellement exagérées qu’aucune personne saine d’esprit dans le monde ne les prend au sérieux. Mais hélas, en raison de l’emprise de Pékin sur les médias chinois, certains citoyens semblent adhérer à ces versions.

Rédacteur Camille Lane

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