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Monde. Ommic : l’entreprise française accusée d’avoir livré des puces à usage militaire à la Chine et à la Russie 

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La société Ommic, un fabricant français de semi-conducteurs, rachetée récemment par une société américaine, est accusée d’avoir exporté en contrebande des puces à usage militaire vers la Chine et la Russie.

Un communiqué de presse de l’Associated Press daté du 27 juillet indique qu’Ommic SAS, une société dont les produits sont décrits comme des « technologies avancées pouvant avoir des utilisations militaires », fait l’objet d’une enquête pour avoir exploité des failles dans les contrôles des exportations et des sanctions après qu’un rapport du journal français Le Parisien ait révélé que : « les enquêteurs ont découvert près de 12 millions d’euros (plus de 13 millions de dollars) d’exportations présumées de technologies ».

AP a cité un « responsable judiciaire français qui a parlé sous couvert d’anonymat en raison des lois sur le secret qui couvrent les enquêtes des magistrats » disant que les magistrats sont maintenant « en train d’enquêter sur des exportations illégales présumées, des falsifications et d’autres délits présumés ».

Deux Français et deux Chinois feraient l’objet d’une enquête depuis le mois de mars. Deux des quatre personnes seraient, selon la source, « sous le coup d’accusations préliminaires de transmission d’un savoir-faire protégé à une puissance étrangère ».

Des produits exportés vers des fabricants d’armes chinois à l’aide de faux papiers 

Selon Le Parisien, « le directeur français de la société est soupçonné d’avoir personnellement livré des puces à des clients russes » et « des produits ont également été exportés vers des fabricants d’armes chinois à l’aide de faux papiers ».

Le journal résume également qu’« un homme d’affaires chinois basé à Pékin et ayant des liens avec l’industrie de la défense chinoise a acheté une participation majoritaire et pris le contrôle d’Ommic en 2018 ».

Un article de Bloomberg daté du 27 juillet indique que la société a été vendue à Macom Technology Solutions, une entreprise américaine évaluée à 4,6 milliards de dollars et cotée au Nasdaq, en mai de cette année.

L’article indique également que l’homme d’affaires chinois « a acheté 94 % des actions d’Ommic par l’intermédiaire d’un fonds d’investissement basé en France, dans le but de transférer des technologies à la Chine et à la Russie ».

Macom a acquis Ommic pour environ 43 millions de dollars, note AP, ajoutant que « Macom a déclaré que le portefeuille de puces d’Ommic et son savoir-faire en matière de conception renforceraient sa position sur les marchés des télécommunications, de l’industrie, de l’aérospatiale et de la défense ».

La guerre économique existe et la France a les moyens de la gagner 

Selon Bloomberg, le ministre de l’industrie Roland Lescure a déclaré aux médias français que « les auteurs présumés ont été arrêtés et font maintenant l’objet d’une enquête en réponse au rapport du Parisien ». Il n’a fourni aucun détail sur les allégations ou les personnes visées.

Roland Lescure aurait ajouté : « quand le gouvernement lance un appel et une alerte sur le risque d’espionnage industriel, ce n’est pas comme jouer à James Bond ».

« La guerre économique existe et la France a les moyens de la gagner », a ajouté le ministre.

Le média ajoute que la révélation intervient à un moment clé, car « les allégations sont apparues un jour avant que le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, ne se rende en Chine pour discuter des liens économiques avec le pays et faire valoir les atouts de la France auprès des investisseurs chinois ».

« Simultanément, le président Emmanuel Macron est actuellement en tournée dans le Pacifique Sud pour tenter d’affirmer la France face à l’influence croissante de la Chine », ont ajouté les auteurs.

Rédacteur Fetty Adler
Collaborateur Jo Ann

Source : French Company Smuggled Military Chips to China and Russia, Investigation Alleges

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