María Corina Machado, lauréate du prix Nobel de la paix 2025, a réussi à fuir le Venezuela et est apparue à Oslo le 11 décembre. (Image : wikimedia / Derivative work: Wilfredor, CC0)
María Corina Machado, lauréate du prix Nobel de la paix, a réussi à fuir le Venezuela et est apparue à Oslo, en Norvège, le jeudi 11 décembre, après avoir manqué plusieurs heures de la cérémonie de remise du prix. Ce Nobel consacre son combat contre Nicolás Maduro.
Reuters a rapporté que Mme Machado, âgée de 58 ans, une figure de l'opposition vénézuélienne, faisait l'objet d'une interdiction de voyager de dix ans. Après avoir vécu planquée pendant plus d'un an, elle a quitté le pays clandestinement.
Des sources indiquent qu'elle a entrepris un périple périlleux avant d'arriver en Norvège. Utilisant perruque sur la tête, lunettes sombres et vêtements quelconques, elle a franchi plusieurs points de contrôle militaires et a pris le risque de traverser la mer des Caraïbes. Selon certaines informations, l'administration Trump était au courant de sa fuite à l'avance, et deux avions de chasse américains F-18 ont survolé la zone pendant environ 40 minutes, attirant l'attention internationale.
Apparition à Oslo de María Corina Machado : une rencontre émouvante avec ses partisans
Comme le veut la tradition, les lauréats du prix Nobel séjournent au Grand Hôtel d'Oslo. Jeudi matin, María Corina Machado est apparue sur le balcon de l'hôtel, saluant ses partisans et chantant l'hymne national vénézuélien avec eux. Ses partisans agitaient des drapeaux et filmaient son apparition avec leurs téléphones.
Elle est ensuite descendue dans la rue, a franchi une barrière et a serré des mains et embrassé les partisans qui l'avaient attendue dans le froid.
Dans une interview accordée à la BBC, elle a déclaré que ce voyage lui avait permis de retrouver ses enfants vivant à l'étranger pour la première fois depuis près de deux ans, ce qui lui avait procuré une grande émotion. Elle a expliqué qu'elle n'avait embrassé aucun de ses proches depuis plus de 16 mois et que le fait de pouvoir les retrouver, les serrer dans ses bras, pleurer et prier avec eux avait été une expérience indescriptible.
Un voyage périlleux de 10 heures, à travers 10 points de contrôle militaires
Selon certaines sources, María Corina Machado aurait commencé son évasion le 9 décembre, quittant sa cachette dans la banlieue de Caracas pour se rendre dans un village de pêcheurs côtier, où une petite embarcation l'attendait.
Durant ce voyage tendu de 10 heures, elle et deux accompagnateurs ont franchi 10 points de contrôle militaires, échappant à d’éventuelles arrestations, et sont finalement arrivés au large des côtes vénézuéliennes avant minuit. Ils ont ensuite embarqué sur un bateau pour l'île de Curaçao, territoire néerlandais, puis ont pris un avion privé pour la Norvège.
María Corina Machado au Forum économique mondial en 2011. (Image : wikimedia / World Economic Forum, CC BY-SA 2.0)
Contact préalable avec l'armée américaine pour éviter des erreurs lors des frappes aériennes
Après avoir atteint la côte, elle ne s'est reposée que quelques heures avant de repartir à 5 heures du matin à bord d'un simple bateau de pêche en bois. Des vents violents et une forte houle ont rendu la traversée extrêmement difficile.
L'opération aurait nécessité environ deux mois de préparation et aurait été menée par un réseau local connaissant bien les itinéraires d'évasion. Des sources ont révélé que l'équipe avait contacté l'armée américaine avant l'opération pour informer l'équipage de son identité et éviter ainsi d'être abattue par erreur. Au cours des trois derniers mois, plus de 20 bateaux ont été touchés par des frappes aériennes, faisant plus de 80 victimes.
Une source a déclaré : « Nous avons coordonné nos efforts avec les États-Unis afin de définir des zones sûres pour l'évacuation et de garantir que le bateau ne serait pas détruit. »
L'étendue de l'implication de l'administration Trump n’a pas été révélée, mais des sources bien informées ont confirmé que les États-Unis maîtrisaient l'ensemble de l'opération.
La marine américaine et le Pentagone ont refusé de commenter, tandis que des représentants du gouvernement ont nié avoir contacté l'armée.
Des F-18 américains soupçonnés d'avoir fourni une couverture aérienne ajoutent au mystère de l'opération.
Les données de vol montrent que pendant que Mme Machado traversait la mer des Caraïbes, deux chasseurs F-18 de l'US Navy sont entrés dans le golfe du Venezuela et ont survolé la zone au large de Curaçao pendant environ 40 minutes. Il s'agissait de l'incursion la plus proche de l'armée américaine dans l'espace aérien vénézuélien depuis son déploiement en septembre.
María Corina Machado est arrivée à Curaçao vers 15 heures le 9 décembre, accompagnée, semble-t-il, d'un prestataire spécialisé dans les évacuations, mandaté par l'administration Trump pour l'accueillir.
Le lendemain matin, un jet privé fourni par des amis de Miami a décollé de Curaçao, a fait le plein à Bangor, dans le Maine, puis s'est envolé pour Oslo.
María Corina Machado exprime sa gratitude et promet de rentrer chez elle
Des sources ont révélé qu'elle avait enregistré un message vocal avant d'embarquer, remerciant ceux qui avaient risqué leur vie pour l'aider à quitter le pays en toute sécurité. Arrivée à Oslo, elle a participé avec succès aux événements organisés après la cérémonie.
Malgré les dangers du voyage, Mme Machado a promis jeudi matin lors d'une interview à l'hôtel de « rentrer » au pays afin de « mettre fin à la tyrannie » de Nicolás Maduro, au risque d’être arrêtée.
Mercredi, la cérémonie du prix Nobel de la paix 2025 s'est tenue à Oslo, en Norvège, récompensant María Corina Machado pour sa lutte acharnée en faveur de la transition démocratique de son pays. Sa fille, Ana Corina Sosa, a accepté le prix en son nom.
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