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Monde. Guerre en Ukraine : la perspective d’une crise alimentaire imminente déclenche des achats de panique au Moyen-Orient

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Suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la crainte d’une crise alimentaire et d’une pénurie de carburant s’est emparée du Moyen-Orient, alors que les prix des produits essentiels tels que le blé et l’huile de tournesol provenant de ces deux pays, ne cessent d’augmenter.

En Égypte, en Syrie et au Liban, le prix du pain et d’autres denrées alimentaires s’envole, faisant craindre une pénurie.

L’Égypte importe environ 75 % de son blé d’Ukraine et de Russie, ce qui en fait le plus grand importateur de blé au monde, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Le prix du pain non subventionné dans la région est très encadré par le gouvernement. Les Égyptiens nomment le pain aysh, mot arabe signifiant « la vie elle-même » , « la subsistance ». Ce mot faisait partie des slogans de protestation populaire pendant le soulèvement du printemps arabe de 2011.

Afin de protéger ses réserves alimentaires, l’Égypte a interdit la semaine dernière l’exportation de farine et de blé, ainsi que de pâtes, de lentilles et de fèves. Selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), plus de 70 % de la population égyptienne n’a pas accès à une alimentation saine et a « un besoin urgent d’une plus grande accessibilité financière. »

Le mois dernier, la crise a incité le ministre de l’économie, Amin Salam, à demander aux États-Unis, au Canada et à l’Inde des dons de blé et des rabais. Le blé, originaire de ces pays, est utilisé pour fabriquer le pain pita, un pain plat rond et vide à l’intérieur, qui constitue la base de l’alimentation dans la région.

La situation s’est aggravée suite à une pénurie de silos pour stocker les réserves de céréales après l’explosion du port de Beyrouth en 2020, qui a éventré les silos. Les moulins sont devenus des lieux de stockage de dernier recours, mais cette pratique aurait fait que le pays ne dispose que d’à peine un mois de réserves.

La région a également commencé à rationner le blé et les gens se précipitent pour acheter le plus de pain possible qu’ils accumulent dans les congélateurs, selon le Washington Post.

Kevork Momjian, propriétaire d’une petite boulangerie à Beyrouth, a déclaré au journal : « Depuis plus de 10 jours, (l’approvisionnement des moulins) a été sévèrement réduit. Si nous commandons 10 sacs, ils nous en envoient deux ».

L’approvisionnement de produits issus du tournesol est perturbé

De nombreux pays s’approvisionnent en tournesol de Russie et d’Ukraine et la guerre a gravement perturbé les chaînes d’approvisionnement qui acheminent ces produits vers le marché.

À Damas, en Syrie, les propriétaires de magasins et les clients ont fait savoir que l’huile de tournesol, ainsi que d’autres huiles végétales, avaient pratiquement disparu des marchés, selon un rapport du Washington Post.

La Syrie, l’Iran, l’Irak, ainsi que d’autres pays du Moyen Orient, utilisent largement l’huile de tournesol en cuisine.

Depuis le début de la crise en Ukraine, les commerçants ont du mal à se procurer de l’huile de tournesol et son prix a quasiment doublé, donnant lieu à un marché noir florissant. L’huile de graines de coton est également difficile à trouver.

Selon le Syria Report, la Syrie, qui souffre d’une crise du pain depuis des années, dépend presque entièrement des importations de blé russe. Le pays dépend également de l’Ukraine pour une grande partie de ses importations de maïs.

La guerre a incité le gouvernement syrien à adopter des mesures d’urgence pour faire face aux retombées économiques de l’invasion russe. Il prévoit de rationner des produits de base comme le blé, le sucre, le riz, les pommes de terre et l’huile végétale.

Comme dans une grande partie du monde, la guerre en Ukraine a également entraîné une flambée des prix du carburant au Moyen-Orient. En prévision, les stations-services au Liban ont commencé à limiter l’approvisionnement ou à fermer complètement. Des files de clients en colère ont poussé le gouvernement à intervenir, obligeant les propriétaires à rouvrir.

Au Liban, les prix ont augmenté d’environ 50 %. Cette flambée des prix a eu un effet notable sur les conditions de circulation à Beyrouth, limitant les embouteillages. Les gens choisissent de rester chez eux pour économiser de l’argent.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

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