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Monde. Canada : la fin du gel des prix devrait entraîner une nouvelle hausse du coût des aliments

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La fin du gel des prix mis en place par certaines des plus grandes épiceries du Canada à la fin de l’année dernière devrait entraîner une nouvelle hausse du coût des aliments 

Loblaws, le plus grand détaillant en alimentation du Canada, qui a vu le cours de ses actions grimper en flèche au cours de la pandémie, a fait l’objet d’accusations d’abus de prix et de profits déloyaux dans un contexte d’inflation record. Le détaillant a annoncé l’automne dernier le gel des prix de centaines de ses produits de marque sans nom dans le but d’aider les Canadiens aux prises avec la flambée des prix des aliments.

Il est toutefois courant dans l’industrie de geler les prix pendant la période des fêtes, car les fournisseurs refusent d’accepter des hausses de prix pendant la période critique des achats.

Loblaws a déclaré à The Canadian Broadcasting Corporation(CBC), le média canadien financé par l’État, qu’avec l’expiration du gel des prix, l’entreprise maintiendra « dans la mesure du possible », des prix stables, tout en annonçant une possible hausse des prix dans les semaines à venir.

« Une fois le gel des prix terminé, les clients peuvent s’attendre à ce que certains prix augmentent, mais comme mentionné à l’origine, nous continuerons à maintenir la plupart de nos prix sans nom », a indiqué la porte-parole Catherine Thomas, selon la CBC. « Le coût de l’approvisionnement de nos rayons a augmenté, mois après mois » a-t-elle précisé

En novembre de l’année dernière, la société a annoncé que ses bénéfices du troisième trimestre avaient augmenté de 30 % par rapport à ceux de l’année précédente, attribuant cette augmentation à la vente de produits de beauté et de médicaments contre la grippe et le rhume.

Twitter bat des records

Loblaws et son PDG, Galen Weston, ont fait l’objet de critiques pour avoir pratiqué des prix abusifs, et les utilisateurs de Twitter ont pris la parole sur la plateforme pour exprimer leurs griefs.

Le 29 janvier, un utilisateur a publié sur Twitter : « dans une recherche futile de @tylenol Sinus hier, j’ai visité 3 magasins. #loblaws owned Superstore $7.49. Loblaws possédait @ShoppersDrugMart 8,77 $. @WalmartCanada 4,77 $ », avant de terminer le tweet par une série d’insultes.

Une autre utilisatrice du nom de Nina Parr, a téléchargé sur Twitter des photos comparant les prix de Loblaws et d’une autre épicerie indépendante.

« Toutes ces photos ont été prises aujourd’hui. L’image du haut de chaque paire vient de Loblaws, celle du bas d’une épicerie indépendante en bas de la rue. Redites-moi à quel point les grandes chaînes d’épicerie ne sont pas à l’origine de l’inflation ??? »

L’entreprise s’est défendue dans une série de tweets en disant : « nous sommes peut-être le visage de l’inflation alimentaire mais nous n’en sommes pas la cause. L’augmentation stupéfiante des coûts tout au long de la chaîne d’approvisionnement alimentaire se retrouve sur nos étagères, ce qui entraîne une hausse des prix des aliments », ajoutant dans un tweet ultérieur : « Il est facile de blâmer les épiciers pour la hausse des prix des produits alimentaires. Mais sur une facture d’épicerie de 100 dollars, nous faisons moins de 4 dollars de profit. »

The Beaverton, un site satirique canadien très populaire, a également participé à l’opération en plaisantant : « Loblaws montre qu’il se préoccupe des prix élevés de l’alimentation avec une mascotte milliardaire aux manières douces qui gonfle le prix du pain ».

Historique de la fixation des prix

Les Canadiens ont de bonnes raisons de douter des affirmations de Loblaw, car l’entreprise est connue pour avoir déjà fraudé ses clients.

En décembre 2017, l’entreprise s’est retrouvée au cœur d’une controverse après que son PDG, Galen Weston, a exploité les lois sur la dénonciation au Canada pour éviter d’être poursuivi en raison de sa participation à un système de fixation du prix du pain qui a duré 14 ans, et qui impliquait plusieurs épiciers canadiens.

Les dénonciateurs bénéficient d’une immunité contre les poursuites au Canada, de sorte que Galen Weston s’est dénoncé lui-même pour éviter les poursuites et a déclaré le 19 décembre 2017, peu après la révélation du stratagème : « cette conduite n’aurait jamais dû se produire. »

Dans le but d’apaiser les Canadiens et d’éviter d’autres dommages, le PDG de Loblaws a offert des cartes-cadeaux de 25 dollars à toute personne se disant concernée par cette fraude d’une durée de 14 ans.

En janvier 2022, un juge de la Cour supérieure de l’Ontario a donné le feu vert à un recours collectif contre Loblaws et plusieurs autres épiciers canadiens pour avoir manipulé les prix et surfacturé les Canadiens pour un montant estimé à 5 milliards de dollars sur 16 ans, selon le Globe and Mail. Une autre poursuite a été autorisée sur le comportement présumé par la Cour supérieure du Québec en 2019.

Le scandale a été révélé pour la première fois en 2017, après que la société mère de Loblaw, George Weston Ltd., a déclaré avoir conclu un accord avec le Bureau fédéral de la concurrence pour éviter des accusations criminelles dans le cadre du complot qui a fixé les prix du pain entre 2001 et 2015.

L’entreprise a admis qu’elle était impliquée dans un stratagème visant à augmenter artificiellement les prix des produits de panification, touchant les pains emballés, les petits pains, les bagels, les galettes, les brioches, les croissants, les muffins anglais, les wraps, les pitas et les tortillas.

Selon certaines estimations, la fraude a touché des dizaines de millions de consommateurs ainsi que des grossistes et d’autres établissements qui achetaient du pain aux fabricants.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

Source : Canada Bracing for Another Food Price Increase as Holiday Price Freeze Ends

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