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Société. Lyocell et compagnie, ces tissus à la promesse écologique ont le vent en poupe

TENDANCE > Société

La viscose, créée à la fin du XIXe siècle est le premier tissu synthétique issu du bois. Sa fabrication est polluante et énergivore. Des recherches ont permis de créer le Lyocell et d’autres fibres qui sont beaucoup plus respectueuses de l’environnement. Malgré tout, choisir des vêtements de qualité et les faire durer longtemps reste ce qu’il y a de plus écologique.

La fabrication de la viscose consomme énormément d’eau, participe à la déforestation massive et les solvants utilisés sont souvent relâchés dans la nature.

Le coton a besoin de deux fois moins d’eau pour sa fabrication, mais cela représente tout de même près de 5 000 litres d’eau pour un kilo de coton. De plus, il est de plus en plus rare de trouver des tissus 100 % coton.

Pour éviter la déforestation sauvage, l’usure des sols due à une culture de coton polluante et la pollution de l’eau, il convient de se tourner vers des matériaux écologiques qui sont beaux, agréables à porter et solides comme le Lyocell.

Le Lyocell, une alternative

Créé en 1988 et commercialisé pour la première fois en 1992 par la société autrichienne Lenzing, il a depuis été breveté plusieurs fois. Désormais, les marques leaders dans le domaine sont Lenzing, Courtaulds ou Akzo Nobel. Le Lyocell est à base de pulpe de bois qui provient principalement d’eucalyptus mais aussi de chêne ou de bouleau. Les arbres proviennent de cultures ou de forêts à gestion durable, FSC (Forest Stewardship council). De plus, leur culture ne nécessite pas de pesticide ni d’irrigation et produit plus du double de matière utilisable à l’hectare que le coton.

Le Lyocell a une forte capacité d’absorption, le tissu est agréable à porter, antibactérien, antistatique, thermorégulateur et infroissable. (Image : Dagmar Klauz / Pixabay)

La fabrication du Lyocell utilise un solvant non polluant, le N-oxyde de N-méthylmorpholine ou en abrégé NMO ou NMMO qui est un composé organique. Sa fabrication demande moins d’eau que celle du coton. Le journal The Good Goods explique « contrairement aux autres types de viscose, la dissolution de la fibre se fait en une seule étape et est cinq fois plus rapide. Après filtrage, l’eau est recyclée à 97 % et le solvant est récupéré pour être utilisé une nouvelle fois ».

L’entreprise Lenzing explique que le Lyocell est de couleur blanche mais que leur technique Eco Color permet de teindre la fibre durant sa production. De cette manière, la pollution est considérablement réduite. « Par exemple, cela entraîne des économies d’énergie et d’eau pouvant atteindre 50 %. De plus, l’empreinte CO2 est inférieur d’environ 60 % à celle des tissus colorés de façon conventionnelle ».

Avantages et inconvénients du Lyocell

La fibre offre une grande résistance au frottement, à sec ou mouillé mais ne supporte pas une température supérieure à 40 °C. Elle a une forte capacité d’absorption, le tissu est agréable à porter, antibactérien, antistatique, thermorégulateur et infroissable. La couleur reste brillante malgré des lavages répétés. Il a un rendu soyeux, ainsi qu’un tombé très fluide. Mais ce qui le différencie le plus des autres tissus synthétiques ou artificiels, c’est qu’il est biodégradable. Malgré tout, sa fabrication reste énergivore et son prix élevé.

Autres alternatives à la viscose

Le procédé Ioncell® a été créé en Finlande, à l’université Aalto par le Professeur Herbert Sixta et ses étudiants. Il a fallu dix ans de recherches pour mettre au point ce procédé qui utilise un solvant appelé liquide ionique. Ce dernier dissout les textiles usagés, la pâte de bois ou même les vieux journaux. La cellulose obtenue est transformée en fibres solides grâce à la technologie de filature humide à jet sec. Les seuls produits chimiques appliqués sont le liquide ionique non toxique et l’eau qui sont recyclés. Le Ioncell, comme le Lyocell, est doux et solide, qu’il soit mouillé ou sec. Il peut être utilisé pour fabriquer des vêtements et d’autres applications techniques. Il pourrait révolutionner le recyclage des déchets textiles.

Les fibres SeaCell sont mélangées à d’autres fibres comme la laine et peuvent être tricotées. (Image : Torben1234 / Pixabay)

Le tissu Hempcell est un mélange de chanvre et de Lyocell. Il ressemble à du lin mais il est très facile à entretenir. Le Hempcel ® est une marque déposée d’EnviroTextiles LLC.

Le SeaCell™ est une fibre élaborée à partir d’algues marines islandaises. Le procédé est le même que pour le Lyocell et l’Hempcell. Les fibres sont mélangées à d’autres fibres comme la laine. Ses caractéristiques sont les mêmes, douceur, résistance, respirante. Il a un effet thermorégulateur et serait riche en éléments nourrissant la peau.

Calida, une marque haut de gamme utilise le SeaCell dans la composition de ses sous-vêtements et vêtements de nuit. Il est mélangé à la fibre MicroModal®, une fibre artificielle produite par le fabricant autrichien Lenzing AG. D’après Calida, les algues contiennent des nutriments qui permettent de ralentir le vieillissement, de réduire les agressions cutanées, de prévenir les mauvaises odeurs et elles protègent le corps des bactéries.

Le Lenpur est une fibre Lyocell fabriquée par la société italienne Maclodio à partir de pin blanc du Canada. Sa fabrication est comparable aux autres fibres écologiques. Parce que la matière première est sélectionnée pour ses propriétés particulières, les fibres sont extrêmement lisses, ce qui permet de les utiliser pour la confection de tissus tricotés avec une surface attrayante et uniforme.

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