Le jour le plus sombre de l’année (le solstice d’hiver) est célébré dans de nombreuses cultures comme un nouveau départ, porteur d’espoir et de renouveau pour la Terre et pour chacun. En Chine, il est marqué par le festival Dōng Zhì (冬至), où l’hiver est perçu comme une période de repos et d’introspection, propice à la régénération des énergies épuisées durant les saisons plus actives. De nombreux plats chinois traditionnels sont particulièrement appréciés en hiver.
Certains sont associés à des histoires pittoresques qui en enrichissent la signification, tandis que d’autres puisent leurs racines dans les principes de la médecine traditionnelle chinoise. Vous connaissez sans doute les châtaignes, les raviolis, le riz gluant et les wontons, mais savez-vous pourquoi ils sont si prisés en hiver ?
Découvrons les bienfaits de ces cinq plats chinois
Les châtaignes

Les noix, en général, sont une excellente collation pour l’hiver. Riches en nutriments, en fibres, en bons gras et en antioxydants, une portion quotidienne de noix peut aider à lutter contre la sécheresse cutanée, à renforcer l’immunité, à améliorer la circulation sanguine et à maintenir le corps au chaud. Les châtaignes, en particulier, sont reconnues en médecine traditionnelle chinoise pour leurs bienfaits sur les reins, une fonction essentielle durant les mois d’hiver.
Les châtaignes sont de saison en hiver et appréciées dans le monde entier. Ces fruits à coque sont meilleurs grillés, au four, à la poêle ou au feu de bois. Leur coque dure et leur chair savoureuse symbolisent le dépassement des difficultés et sont associées à la richesse et à l’abondance.
Les raviolis (jiǎo zi)

Une légende fascinante concernant les raviolis remonte à la dynastie des Han orientaux. Le célèbre médecin Zhang Zhongjing retournait dans sa ville natale un hiver où de nombreuses personnes succombaient à la maladie et au froid. Remarquant la fréquence des engelures aux oreilles, il mit au point un remède.
Il fit cuire de l’agneau effiloché avec des herbes médicinales et du poivre noir, puis en enveloppa une petite quantité dans une fine pâte. Il façonna ensuite ces boulettes en forme d’oreilles et les fit bouillir dans un bouillon. Chaque malade reçut deux de ces boulettes, et bientôt la santé revint dans la communauté.
On pense que cette recette, inspirée des principes de la médecine traditionnelle chinoise, favorisait la circulation sanguine et permettait ainsi de dégeler la peau gelée. Autrefois appelés jiǎo’er, ou « oreilles tendres », ces raviolis sont aujourd’hui connus sous le nom de jiǎo zi (餃子) et sont dégustés dans toute la Chine du solstice d’hiver au Nouvel An.
Le poisson

Parmi les cinq éléments, wǔxíng (五行) — le bois, le feu, la terre, le métal, l’eau, — l’eau est l’élément qui régit l’hiver. Cette substance essentielle nourrit le corps et stocke l’énergie pendant sa régénération, il est donc important de privilégier les aliments riches en eau. Outre les liquides, les soupes et les ragoûts, la qualité de l’eau s’étend aux produits de la mer, comme le sel et le poisson.
Le poisson (yú 魚) est traditionnellement consommé le premier jour de l’an, symbole de chance. Le caractère 余 (prononcé également yú) signifie « surplus » ou « reste ». En avoir en plus est signe de prospérité, ainsi, jouant sur l’homophonie, on mange du poisson en disant « Nián nián yǒu yú (年年有餘) », ce qui signifie « Chaque année, il y en aura en plus ».
Les boulettes de riz gluant

Le riz gluant est un riz à la texture moelleuse et gluante qui, selon Food Navigator, est dépourvu de l’un des amidons normalement présents dans le riz. Sa texture unique et sa saveur légèrement sucrée en font un ingrédient idéal pour de nombreux plats, des sushis aux mochis en passant par d’autres desserts. On a même découvert que le riz gluant était utilisé dans le mortier de la Grande Muraille, ce qui lui a permis de traverser les siècles.
Dans le sud de la Chine, on consomme des boulettes de riz gluant lors du solstice d’hiver. Selon la légende, elles symbolisent les retrouvailles familiales.
L’histoire raconte celle d’une veuve qui éleva un fils brillant. Ses excellents résultats aux examens impériaux lui valurent une position importante auprès de l’empereur. Accaparé par son travail, il ne pouvait rendre visite à sa mère, mais lui envoyait chaque mois de l’argent par l’intermédiaire de son serviteur.
L’argent n’arriva jamais à sa mère, car le domestique le dilapida entièrement au jeu, la veuve crut alors que son fils l’avait abandonnée. Le cœur brisé, elle se retira sur la montagne pour devenir ermite.
Quand le fils rentra enfin chez lui, il découvrit ce qui s’était passé et partit à la recherche de sa mère. Il faisait sombre et froid, et il savait qu’elle aurait faim, alors, il rapporta de nombreuses boulettes de riz gluant de la montagne et les déposa le long du chemin du retour. La pauvre veuve suivit la piste de nourriture, et lorsqu’elle arriva chez elle au solstice d’hiver, elle retrouva son fils avec joie.
Le riz gluant est considéré comme un aliment réconfortant, et les tāng yuán (湯圓), ou boulettes de riz gluant, avec leur forme ronde, symbolisent la convivialité — c’est pourquoi on les déguste en famille lors d’occasions spéciales.
Les wontons

Les wontons peuvent être classés comme un type de ravioli, ou on peut dire qu’ils sont les « raviolis originaux ». Selon la légende, ils sont associés au solstice d’hiver depuis la période des Printemps et Automnes (770-476 av. J.-C.).
Durant cette période, le royaume de Yue fut vaincu par le roi de Wu, et le roi Goujian devint un humble serviteur du nouveau souverain. Cependant, grâce à l’aide de Xi Shi, l’une des Quatre Belles agissant comme agent spécial, Goujian parvint finalement à reconquérir son royaume.
On raconte que la beauté de Xi Shi détourna tellement l’attention du roi de Wu qu’il négligea les affaires politiques et que le royaume tout entier sombra dans le chaos. Lorsqu’il lui demanda le nom des délicieux raviolis qu’elle servait, elle les appela húntun (餛飩), utilisant avec sarcasme un homophone du mot signifiant chaos (hùndùn 混沌).
Le roi n’a pas compris la plaisanterie et a ordonné que l’on mange des wontons à chaque solstice d’hiver en l’honneur de la belle et intelligente Xi Shi. Aujourd’hui encore, ils font partie des plats chinois traditionnellement consommés en hiver.
Rédacteur Fetty Adler
Collaborateur Jo Ann
Source : 5 Chinese Foods Traditionally Eaten in Winter, and Why
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