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Tradition. L’histoire du thé : l’expansion du thé dans le monde sous les dynasties Sui et Tang (11/11)  

CHINE ANCIENNE > Tradition

PODCAST

La période des Sui, des Tang et des Cinq Dynasties a été une étape très importante dans l’histoire de la Chine, en particulier pendant la période de la dynastie Tang, où l’expansion sans précédent du territoire s’est accompagnée de l’apogée de la culture chinoise, et de son influence diffusée très largement. Le thé s’est également répandu dans les autres pays par la route du thé et des chevaux ainsi que par la route de la soie pour tisser des liens profonds voire sacrés avec le monde entier.

Le thé a tissé des liens avec les empereurs de la dynastie Sui par le traitement des maladies

Si nous considérons le thé comme une vie, lorsque le lettré ou l’empereur s’acquittait de sa mission en buvant du thé, accomplissant ainsi une partie de la culture divine que Dieu avait besoin d’établir sous forme de poésie ou de gouvernance, de ce point de vue, le thé a joué un rôle de pont et de catalyseur.

Aujourd’hui, nous allons considérer le thé comme une entité vivante, en l’associant aux événements de cette époque, ce qui permettra aux lecteurs d’apprécier le panorama de cette période de prospérité et de croissance du thé.

Le thé, pour se promouvoir, a estimé que l’empereur était le meilleur représentant, et c’est ainsi que sous la dynastie des Sui, il a rencontré les deux empereurs (l’empereur Wen et l’empereur Yang) d’une manière à la fois ordinaire et originale : en les guérissant. Ordinaire par la manière dont il était servi : il suffisait de le boire. Originale par son effet curatif. Lorsqu’un empereur est malade, il utilise beaucoup de bons médicaments, mais il ne s’attend pas à ce qu’ils soient aussi moins efficaces qu’une plante inconnue !

Puisqu’il pouvait guérir les maladies des empereurs, il a été accepté par tout le monde et sa valeur s’en est trouvée multipliée.

Le thé et ses liens avec les empereurs et les lettrés de la dynastie Tang

Sous la dynastie Tang, l’ingénieux empereur Taizong des Tang a élaboré la loi sur le thé pour assurer sa prospérité et son développement. Cette loi comprenait principalement trois chapitres sur le système de tribut du thé, le système de taxe sur le thé et le système de rituel du thé.

Côté culturel, la poésie Tang est devenue l’un des joyaux de la culture chinoise. En tant qu’objet d’expression des lettrés, le thé était naturellement présent dans la poésie Tang de cette époque.

Le thé est très convivial, il n’est jamais hésitant face au talent, il est déterminé à pousser ces personnes au plus haut niveau de l’époque. Les gens disent qu’« ayant bu un seau de vin, Li Bai est capable de créer une centaine de poèmes ». Le thé vient ajouter une exception à Li Bai, de sorte que ce dernier peut également écrire un magnifique chef-d’œuvre après avoir bu du thé.

Le poète Du Fu (12 février 712 - 770), fonctionnaire du ministère de la construction de la dynastie Tang, vivait à Chang’an (aujourd’hui Xi’an) lorsqu’il rendit visite à son ami, le général He, au printemps et écrivit : « Regarder le coucher de soleil sur la terrasse, la brise de printemps souffler, siroter un thé aromatique, une vie comme celle d’un dieu ».

Bai Juyi (772 - 846), écrivain chinois et poète prolifique de la dynastie Tang, avait été muté de la prospère capitale de Chang’an et vivait sur les rives de la rivière Xunyang lorsqu’il entendit quelqu’un jouer du pipa sur la rivière la nuit, un son magnifique mais mélancolique. La musique était jouée par une célèbre auteure-compositrice-interprète de la capitale, autrefois très populaire pour son habileté à jouer du pipa, mais qui avait dû épouser un marchand d’un âge avancé. Le marchand est allé à Fuliang pour acheter et vendre du thé, laissant sa femme seule sur le bateau. En repensant au passé, elle soupira et se lamenta. Lorsque Bai Juyi entendit cela, il eut pitié de cette femme et écrivit pour elle un poème intitulé Pipa Xing ou Ballade du luth. Le poème mentionne que le mari de la dame se rendait à Fuliang pour acheter et vendre du thé.

Lu Tong (vers 795-835), poète de la dynastie Tang, a écrit un poème intitulé Sept bols de thé après avoir reçu en cadeau du thé primeur de son ami Meng Jian :


Le premier bol humidifie mes lèvres et ma gorge, le deuxième élimine l’ennui.
Le troisième bol m’a desséché l’estomac et les intestins, ne laissant derrière moi que les 5 000 volumes de mots.
Après le quatrième bol, je transpire légèrement et toutes les injustices que j’ai subies au cours de ma vie sont dispersées par mes pores.
Après le cinquième bol, mes os étaient sains et mon corps léger, et après le sixième bol, je me sentais comme si j’étais devenu un esprit d’immortalité.
Le septième bol était impossible à consommer, car je sens la brise souffler sous mes deux bras et je m’envole.

Bien sûr, la vie de thé n’a pas toujours été glamour. Lorsque l’extravagance des grands personnages et les moyens de subsistance des gens se contredisent, le thé devient la cible des critiques et le bouc émissaire des désirs des grands personnages extravagants. Le thé sait que tout cela est dû à la règle de « l’inter-engendrement et l’inter-inhibition » * dans le monde humain, et qu’il n’y a pas grand-chose à justifier. Il supporte silencieusement les louanges et la colère des gens, en attendant d’achever sa mission la plus sacrée.

Avec le Classique du thé, cette boisson a été reliée aux croyances du Bouddha et du Tao

Le thé a un jour déploré le fait que les gens lui donnaient de nombreux surnoms et pseudonymes (plus d’une dizaine), de sorte que les consommateurs ne savaient plus très bien à quoi s’en tenir sur son identité. Lorsqu’il doit vraiment faire son apparition sur terre, il a besoin d’un nom officiel.

En effet, sa sincérité a ému le ciel et la terre, et un homme appelé Lu Yu, un disciple de l’école bouddhiste, est apparu pour l’occasion. Bien que Lu Yu se soit ensuite enfui pour devenir comédien parce qu’il ne supportait pas le labeur au temple, son aspiration au Dharma est restée indélébile.

Grâce à l’arrangement merveilleux par le Ciel, Lu Yu est entré en contact avec le thé et s’est exercé à tout, de sa consommation à sa fabrication. Plus rarement, il a pu le comprendre pleinement, et le thé est ainsi devenu le protagoniste du Classique du thé.

Lu Yu l’a baptisé « Cha », (茶),ce qui a immédiatement attiré l’attention de tout son entourage. Avec ce nom officiel largement accepté, et à travers le Classique du thé, le thé est depuis lors pleinement compris par les gens, de la source jusqu’à sa consommation, en passant par la fabrication, le récipient, la préparation, ainsi que d’autres aspects du thé. En retour, Lu Yu est appelé le « Saint du thé » ou le « Dieu du thé ».

Lorsque le thé a finalement été relié à la foi du Bouddha et du Tao, tout en recevant l’assistance des dieux, le thé aida les personnes pratiquant la loi du Bouddha et le Tao à rester diligents afin d’aider les dieux à mieux remplir leur mission : donner le salut aux gens.

À ce stade, le thé sentait déjà qu’il ne pourrait pas accomplir sa mission tout seul, il a donc choisi de fonctionner avec l’eau et les ustensiles, incarnant ainsi des légendes issues de la culture chinoise la plus traditionnelle.

Le thé se répand dans le monde entier, ouvrant une voie de retour au Ciel

Avec l’aide de Dieu, la large diffusion du thé par les croyants, et avec l’arrivée de l’opportunité céleste, les règles externes telles que la loi sur le thé et le Classique du thé ont largement pris forme, le thé a commencé à se répandre dans le monde entier.

Par exemple, lorsque la princesse Wencheng a épousé le roi tibétain Songtsen Gampo, elle a apporté du thé et a inventé le thé au ghee par la suite. En conséquence, l’habitude de boire du thé a par inadvertance augmenté l’espérance de vie moyenne des Tibétains (de 46 ans à 65 ans). Depuis lors, les Tibétains ne peuvent plus se passer de thé.

Les sacs de thé étaient transportés par des chevaux sur la route du thé et des chevaux, vers la frontière. Des équipes de marchands transportaient le thé le long de la route de la soie, du Xinjiang à l’Asie centrale et à l’Europe. Sentant qu’il ne pouvait pas uniquement aller jusqu’à l’ouest, le thé s’est également rendu au Japon et dans la péninsule coréenne.

Le thé est parti vers les quatre coins du monde avec une saveur chinoise forte, dans l’espoir que ceux qui étaient autrefois le peuple de Dieu n’oublient pas leur intention originelle lorsqu’ils sont venus sur terre, qu’ils se connectent à Dafa (la Grande Loi de l’univers) de nos jours, et qu’ils obtiennent ainsi le salut.

A ce moment-là, le thé allait progressivement devenir un lien culturel entre les peuples du monde entier. Bien que de nombreuses personnes aujourd’hui ne comprennent pas les principes de la cultivation et de la pratique, ni celui de la foi, lorsqu’elles prennent un bol de thé et le boivent, elles apprécient profondément le pouvoir et l’univers du thé.

Lorsque l’occasion se présentera, ce pouvoir se combinera à d’autres facteurs pour donner à cette personne la possibilité d’entendre la vérité, et même de s’engager dans la cultivation et la pratique afin de retourner véritablement à son origine.

* Enseignement du Fa à la Conférence de Fa à Houston, Li Hongzhi.

Rédacteur Yi Ming

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