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Monde. Prélèvement d’organes en Chine, un reportage de la BBC censuré ?

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Le gouvernement britannique aurait fait pression sur la BBC pour qu’elle annule la diffusion d’un reportage sur le prélèvement d’organes en Chine

Le gouvernement britannique aurait usé de son autorité pour faire annuler un programme de la BBC sur le prélèvement d’organes en Chine. (Image : Capture d’écran / YouTube )

Selon certains défenseurs des droits de l’homme et certains membres du Parlement, le FCO (Foreign & Commonwealth Office, ancien nom du ministère des Affaires étrangères) au Royaume-Uni, aurait demandé à la BBC d’annuler la diffusion d’un programme sur le prélèvement d’organes en Chine..

Le 4 novembre, Sir Geoffrey Nice QC, Président du China Tribunal, un tribunal indépendant chargé d’enquêter sur les prélèvements forcés d’organes en Chine, a déclaré lors d’un webinaire organisé par le China Research Group, que le gouvernement britannique « est intervenu auprès de la BBC et lui a demandé de ne pas diffuser » le programme.

Le reportage, qui devait être diffusé au cours de l’émission Newsnight de la BBC le 17 juin 2019, incluait des interviews de Sir Geoffrey Nice, du Dr Jacob Lavee d’Israël, ainsi que de plusieurs témoins d’abus de transplantations d’organes en Chine continentale.

Ce même jour, le China Tribunal avait rendu son jugement selon lequel « Les prélèvements forcés d’organes sont pratiqués depuis des années dans toute la Chine à une échelle significative ».

Depuis le milieu des années 2000, des experts des droits de l’homme et des journalistes d’investigation ont rapporté que des dizaines, voire des centaines de milliers de Chinois emprisonnés pour leurs croyances religieuses ou leur dissidence politique ont été assassinés pour approvisionner une vaste industrie de transplantation d’organes encouragée par le Parti communiste chinois, opérant dans les hôpitaux du pays.

Depuis le milieu des années 2000, des experts des droits de l’homme et des journalistes d’investigation ont rapporté que des dizaines, voire des centaines de milliers de Chinois emprisonnés pour leur croyance religieuses ou leur dissidence politique ont été assassinés. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Depuis le milieu des années 2000, des experts des droits de l’homme et des journalistes d’investigation ont rapporté que des dizaines, voire des centaines de milliers de Chinois emprisonnés pour leur croyance religieuses ou leur dissidence politique ont été assassinés. (Image : Capture d’écran / YouTube)

« Le Tribunal n’a eu aucune preuve sur le fait que l’importante infrastructure associée à l’industrie de la transplantation en Chine a été démantelée - et en l’absence d’une explication satisfaisante quant à la source des organes facilement disponibles - conclut que le prélèvement forcé d’organes se poursuit à ce jour », a déclaré Sir Geoffrey Nice dans son jugement.

Le Tribunal a également conclu que les membres de la pratique spirituelle du Falun Gong ont été l’une des principales sources d’approvisionnement en organes.

« Le prélèvement forcé d’organes est pratiqué depuis des années dans toute la Chine à une échelle significative et les pratiquants du Falun Gong ont été une - et probablement la principale - source d’approvisionnement en organes », peut-on lire dans le jugement.

Le Falun Gong a été la principale cible des persécutions du Parti communiste chinois (PCC) depuis le 20 juillet 1999, date à laquelle le Parti a lancé sa campagne nationale visant à éliminer la pratique spirituelle sous la directive de Jiang Zemin, alors secrétaire général.

Vingt et un ans plus tard, la persécution se poursuit

Au cours du webinaire, le professeur Martin Elliot, membre du Tribunal, a corroboré les propos de Sir Geoffrey Nice selon lesquels le FOC du Royaume-Uni aurait fait pression sur la BBC pour qu’elle annule le programme Newsnight.

Le Falun Gong a été la principale cible des persécutions du PCC depuis le 20 juillet 1999, date à laquelle le Parti a lancé sa campagne nationale visant à éliminer la pratique spirituelle sous la directive de Jiang Zemin, alors secrétaire général. (Image : Falun Dafa Information Center)
Le Falun Gong a été la principale cible des persécutions du PCC depuis le 20 juillet 1999, date à laquelle le Parti a lancé sa campagne nationale visant à éliminer la pratique spirituelle sous la directive de Jiang Zemin, alors secrétaire général. (Image : Falun Dafa Information Center)

« J’ai été profondément choqué que le FCO puisse prendre cette mesure, et retirer le contenu d’un organisme de radiodiffusion apparemment indépendant », a déclaré Elliot, ajoutant que c’était « une mesure très effrayante, et une forme de comportement similaire à celui que la Chine adopte elle-même, c’était profondément bouleversant ».

L’animateur du webinaire, le député Tom Tugendhat, président de la commission des affaires étrangères du Royaume-Uni, a exprimé sa stupéfaction face aux actions du gouvernement britannique. « Je n’ étais pas conscient de cela », a-t-il déclaré, « c’est donc un sacré coup de massue à la fin d’une session très intéressante ».

Le Baron Hunt de Kings Heath, a rejoint le député Tom Tugendhat, en exprimant son indignation face à cet incident.

« Je suis vraiment surpris, choqué et consterné à l’idée que le gouvernement cherche à décourager la BBC de diffuser une émission sur le China Tribunal », a déclaré le baron Philip Hunt dans un courriel adressé à NTD, une chaine de télévision basée à New York.

Le baron Alton de Liverpool, a également adressé un courriel à NTD Television, déclarant que la décision du FCO de ne pas diffuser le programme était pour « vraisemblablement s’attirer les bonnes grâces de la RPC (La République Populaire de Chine) ».

Le FCO nie ces allégations

« Le gouvernement britannique ne pouvait pas, et ne voulait pas, interférer avec l’indépendance éditoriale de la BBC. Il n’y a absolument aucune vérité dans ces allégations », a déclaré un porte-parole dans un courriel adressé à NTD.

Rédacteur Fetty Adler

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