Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Monde. De nombreuses marques de mode mondiales exploitent les travailleurs bangladais

ACTUALITÉ > Monde

Une étude portant sur 1 000 usines de vêtements et citant des marques de mode mondiales, dont notamment H&M, Lidl et GAP, a révélé qu’un certain nombre d’entreprises du monde de la mode agissaient de manière « abusive » à l’égard des travailleurs bangladais.

Selon une étude récente, de grandes marques internationales de mode, dont Zara, H&M et GAP, exploitent les travailleurs de l’industrie du vêtement du Bangladesh en payant leurs fournisseurs en dessous des coûts de production.

De nombreuses marques de mode mondiales sont citées

Cette étude portant sur 1 000 usines au Bangladesh produisant des vêtements pour des marques et des détaillants mondiaux pendant la pandémie de Covid montre que de nombreuses usines paient le même prix malgré la pandémie mondiale et l’augmentation des coûts.

Selon l’étude publiée par l’Université d’Aberdeen et le groupe de défense Transform Trade, plus de la moitié des usines de vêtements ont connu au moins l’un des problèmes suivants : annulation de commandes, refus de paiement, escompte ou retard de paiement des marchandises.

Ces pratiques commerciales déloyales ont eu un impact sur les pratiques d’embauche des fournisseurs, entraînant le déplacement de travailleurs, la perte d’emplois et la réduction des salaires, précise l’étude.

Sur les 1 138 marques et détaillants inclus dans l’étude, 37 % ont eu un comportement déloyal, notamment Inditex de Zara, H&M, Lidl, GAP, New Yorker, Primark, Next et d’autres encore.

L’étude a également révélé qu’une usine sur cinq a eu du mal à payer le salaire minimum légal, depuis qu’elle a rouvert ses portes après le confinement courant 2020.

Elle a également précisé que certaines entreprises ont demandé des remises sur les vêtements commandés avant le début de la pandémie en mars 2020, tandis que d’autres ont refusé d’offrir des remises malgré les coûts élevés de production et l’inflation galopante.

De nombreuses marques de mode mondiales exploitent les travailleurs bangladais
L’exploitation des travailleurs et les mauvaises normes de sécurité au travail ont été évoquées après l’effondrement du complexe Rana Plaza en 2013, qui a tué plus de 1 100 ouvriers de l’habillement. (Image : wikimedia / Sharat Chowdhury / CC BY 2.5)

L’étude révèle des pratiques commerciales déloyales

Le rapport comprend également les réponses de plusieurs entreprises.

Ainsi, Inditex a déclaré avoir « garanti le paiement de toutes les commandes passées et en cours, et travaillé avec des institutions financières pour faciliter l’octroi de prêts aux fournisseurs accordés à des conditions favorables ».

La chaîne de supermarchés allemande Lidl a déclaré qu’elle prenait « les allégations » au sérieux, ajoutant qu’elle était « responsable des travailleurs du Bangladesh et d’autres pays où nos produits sont fabriqués. Nous prenons notre production au sérieux et nous nous engageons à veiller à ce que les normes sociales fondamentales soient respectées tout au long de la chaîne d’approvisionnement ».

Primark a déclaré qu’en raison de la pandémie, elle a pris « la décision extrêmement difficile en mars 2020 d’annuler toutes les commandes qui n’avaient pas encore été livrées ».

L’étude recommande la création d’un organisme de surveillance de la mode

L’étude recommande la création d’un organisme de surveillance de la mode qui contribuerait à endiguer les pratiques déloyales en veillant à ce que « les acheteurs et détaillants ne puissent pas faire peser des risques disproportionnés et inappropriés sur les fournisseurs. Les normes du commerce équitable doivent être respectées par tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement : fabricants, détaillants ainsi que les marques ».

En août, l’industrie de l’habillement du Bangladesh a été doublement touchée par le ralentissement de la demande mondiale et par une crise énergétique intérieure qui menaçait d’entraver la reprise post-pandémique du pays.

L’exploitation des travailleurs et les mauvaises normes de sécurité au travail ont été évoquées après l’effondrement du complexe Rana Plaza en 2013, qui a tué plus de 1 100 ouvriers de l’habillement. Il s’agit de l’incident le plus meurtrier de l’histoire de l’industrie du vêtement.

L’Union européenne a mis en garde les consommateurs leur conseillant de ne plus considérer les vêtements comme des articles jetables. Par ailleurs, elle a déclaré qu’elle prévoyait de lutter contre l’utilisation de la fast-fashion polluante.

Rédacteur Yasmine Dif

Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.