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Monde. La persécution des Ouïghours : un génocide

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Des législateurs britanniques la reconnaissent comme un génocide

La Chambre des communes du Royaume-Uni a officiellement déclaré pour la première fois que la persécution des Ouïghours du Xinjiang par le Parti communiste chinois (PCC) compte comme un génocide.

La motion, qui a été adoptée par les députés, n’oblige toutefois pas le Premier ministre Boris Johnson ou son cabinet à suivre le mouvement ou à prendre des mesures contre la Chine.

Au Canada, le Premier ministre Justin Trudeau et le cabinet de son parti libéral se sont également abstenus de voter, en février, sur une motion adoptée à l’unanimité par la Chambre des communes et qualifiant les atrocités commises au Xinjiang de génocide.

Cependant, le fait que les législateurs britanniques se soient unis pour critiquer le génocide ouïghour va mettre la pression sur le régime de Boris Johnson, favorable à la Chine, pour qu’il prenne des mesures afin de réprimander officiellement le Parti pour ses violations des droits de l’homme. Boris Johnson s’est largement abstenu de qualifier la décimation des Ouïghours de génocide, soutenu par plusieurs de ses ministres qui affirment que cette désignation ne devrait être faite que par les tribunaux.

S’exprimant devant le Parlement, l’ancien chef du parti conservateur, Iain Duncan Smith, a demandé au gouvernement britannique de reconsidérer sérieusement sa position : « Nous ne gagnerons aucune sympathie particulière en ne dénonçant pas le génocide des Chinois. Ce n’est tout simplement pas un élément négociable », a déclaré M. Ian Duncan Smith au cours du débat.

« Le gouvernement britannique a répété à plusieurs reprises que seul un tribunal compétent peut déclarer un génocide, c’est la procédure habituelle. Mais la difficulté réside dans le fait d’accéder à un tribunal compétent. Aux Nations Unies, il est impossible d’accéder à la Cour internationale de justice, il est impossible d’accéder à la Cour pénale internationale, car la Chine n’en est pas signataire et ne s’y pliera donc pas. »

Nusrat Ghani, ancienne ministre conservatrice et auteure de la motion, a déclaré que le Royaume-Uni ne peut pas continuer à faire comme si de rien n’était alors que le régime communiste poursuit les atrocités contre la population ouïghoure. Elle a demandé au gouvernement britannique d’agir de toute urgence pour s’assurer que les chaînes d’approvisionnement de l’Angleterre ne sont pas entachées de produits fabriqués dans le cadre du travail forcé ouïghour.

Nusrat Ghani a déclaré au cours du débat que les détenus ouïghours étaient soumis à des méthodes de torture brutales et que les femmes de la région étaient équipées de dispositifs de contrôle des naissances. Selon elle, ce que vivent les femmes ouïghoures fait de la série télévisée La servante écarlate (The Handmaid’s Tale), qui tourne autour d’un monde dystopique où les droits reproductifs des femmes sont strictement contrôlés par le gouvernement, « un conte de fées comparé aux droits reproductifs des femmes ouïghoures ».

Selon les données du gouvernement chinois, plus de 200 000 dispositifs de contrôle des naissances ont été insérés dans des femmes ouïghoures en 2014, et ce nombre a augmenté de 60 % en 2018, a indiqué Nusrat Ghani.

En mars, Londres avait sanctionné quatre responsables chinois pour leur implication dans des violations des droits de l’homme au Xinjiang. Stephen Kinnock, ministre fantôme du ministère des Affaires étrangères pour le parti travailliste, a déclaré que le gouvernement devait ajouter d’autres responsables chinois à la liste des personnes sanctionnées et plaider pour que l’Assemblée générale des Nations Unies demande à la Cour internationale de justice un avis consultatif sur la question du génocide.

L’ambassade de Chine au Royaume-Uni a réagi à la décision du Parlement britannique de la manière attendue, en demandant au gouvernement de prendre des mesures immédiates pour renverser une conclusion défavorable aux relations publiques souhaitées par le PCC, qualifiant la désignation de génocide de « mensonge le plus absurde du siècle ».

La propagande communiste de déformation des faits

Alors que le PCC est censuré dans le monde entier pour avoir mené un génocide contre les Ouïghours, Pékin intensifie sa propagande contre les États-Unis sur cette question. Lors d’une récente conférence de presse, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a accusé Washington de financer le terrorisme ouïghour dans la région du Xinjiang.

La théorie du complot du ministère des Affaires étrangères est alimentée par une vidéo d’un prétendu traducteur du FBI qui affirme que les forces américaines aident activement les terroristes ouïghours en leur fournissant des entraînements et des armes. Zhao Lijian a également fait référence à un clip vidéo antérieur datant d’août 2018, qui montre des remarques faites par Lawrence Wilkerson, ancien chef de cabinet du secrétaire d’État américain de l’époque, Colin Powel, dans lequel il affirme que la CIA veut déstabiliser la Chine en déclenchant des troubles au Xinjiang.

Zhao Lijian a également tenté de faire oublier le génocide de Pékin en essayant de comparer la campagne aux supposées manifestations américaines qui auraient terrorisé les communautés musulmanes après le 11 septembre.

Zhao Lijian a également essayé de prétendre que les musulmans en Chine vivent avec plus de liberté qu’en Amérique.

Boycott de Pékin 2022

Les appels au boycott des prochains Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin se font de plus en plus pressants, car de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme et des législateurs démocratiques jugent choquant que ces jeux se déroulent dans un pays qui opprime systématiquement ses citoyens.

Mitt Romney a demandé à l’administration Biden un boycott partiel des Jeux olympiques. (Image : wikimedia / United States Congress / Domaine public)

Mitt Romney a demandé à l’administration Biden un boycott partiel des Jeux olympiques. Le plan de Mitt Romney permettrait aux athlètes américains de concourir, mais empêcherait les spectateurs américains d’assister à l’événement. Mitt Romney souligne que le fait de permettre aux athlètes américains de participer aux jeux garantira que l’hymne national américain sera joué sur le sol chinois lorsque leurs athlètes remporteront des médailles.

L’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo a également demandé aux Américains de boycotter les Jeux olympiques de 2022, qu’il appelle les « Jeux olympiques du génocide ».

« Comment voulez-vous envoyer votre enfant là-bas pour concourir alors que s’il dit ne serait-ce que " La nourriture est mauvaise ici ", vous pouvez finir dans une prison chinoise pour une période terriblement longue ? J’espère que nous parviendrons à convaincre le Comité international olympique de ne pas les retenir là-bas et de trouver une autre solution. Nous avons trouvé comment déplacer un match des All-Stars assez rapidement. Peut-être pouvons-nous trouver comment déplacer les Jeux olympiques », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Rédacteur Swanne Vi

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