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Monde. Joe Biden remanie les médias officiels

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Changement de dirigeants des médias de  Voice of America

M. Joe Biden a demandé à Michael Pack, le directeur exécutif de
l'USAGM nommé par le Sénat sur proposition de l'ancien président
Donald Trump, de quitter son poste. (Image : wikimedia / The White House
/ Domaine public)
 

Deux jours seulement après son investiture, le président Joe Biden a rapidement remplacé un certain nombre de politiques de l'administration Trump. Ainsi,  le PDG de la US Agency for Global Media (USAGM), Michael Pack et plusieurs dirigeants de Voice of America (VOA) ont été contraints de partir.

Selon le Washington Post, les efforts de l'ancien président Donald Trump pour remanier VOA, que la Maison Blanche avait surnommée la « caisse de résonance du Parti communiste chinois », ont nécessité quatre ans de procédures judiciaires avant que les cadres ne soient remplacés l'année dernière. Ces efforts ont été réduits à néant deux jours seulement après l'entrée en fonction de M. Joe Biden.

Changement de directeur, Kelu Chao remplace Michael Pack

Après avoir prêté serment le 20 janvier, Joe Biden a demandé à Michael Pack, le directeur exécutif de l'Agence Américaine des Médias internationaux  (USAGM), nommé par le Sénat sur proposition de l'ancien président Trump, de quitter son poste et a nommé Kelu Chao, qui travaillait déjà pour VOA : elle a pris temporairement la relève. Elle était en charge des affaires de la radiodiffusion étrangère américaine.

Selon d'anciens employés, le directeur avait demandé aux autorités de « suivre la loi » mais il a été expulsé de son bureau par les agents de sécurité. L'USAGM est le superviseur direct de Voice of America et le directeur exécutif de l'agence doit être confirmé par le Sénat.

Le lendemain, Kelu Chao a demandé au directeur de VOA, Robert Reilly, et à la directrice adjointe, Elizabeth Robbins, de « démissionner ». Tous deux avaient été nommés par M. Michael Pack en décembre dernier et ne sont en fonction que depuis deux mois. Elle a également nommé la journaliste de VOA, Yolanda Lopez, au poste de directrice de la station par intérim.

En outre, Jeffrey Shapiro, chef du Bureau de la radiodiffusion cubaine, a également « démissionné » le même jour. Il avait été nommé chef intérimaire par M. Michael Pack et était un allié de l'ancien stratège en chef de la Maison Blanche, Steve Bannon.

Michael Pack se considérait lui-même, ainsi que les médias placés sous sa juridiction, comme étant en mission pour restaurer la diplomatie publique américaine par le biais de la radiodiffusion internationale. (Image : wikimedia / United States Government / Domaine public)
Michael Pack se considérait lui-même, ainsi que les médias placés
sous sa juridiction, comme étant en mission pour restaurer la diplomatie
publique américaine par le biais de la radiodiffusion internationale.
(Image : wikimedia / United States Government / Domaine public)
 

VOA « caisse de résonance du Parti Communiste Chinois » ?

Au début de ce mois, le 11 janvier, l'ancien secrétaire d'État Mike Pompeo s'est exprimé au siège de VOA, dans le cadre d’une conférence organisée par Michael Pack, Robert Reilly et Elizabeth Robbins. Il a fait remarquer que les États-Unis devaient garantir la liberté d'expression dans les moments les plus difficiles et ne pas parler au nom du Parti Communiste Chinois (PCC).

Le Washington Post a souligné que les nominations de Kelu Zhao et de Yolanda Lopez marquent le rétablissement de l'organisation de presse américaine dans l'État où elle se trouvait avant que Michael Pack ne prenne ses fonctions.

La Maison Blanche sous l'administration Trump avait souligné en avril dernier que le média VOA, financé par les contribuables américains, était devenu la « caisse de résonance du PCC » : gaspillant ainsi l’argent des contribuables.

L’article du Washington Post a noté que VOA reçoit environ 200 millions de dollars par an du gouvernement américain et que sa mission principale est de « présenter la politique américaine de manière claire et efficace » au monde. Pourtant, « aujourd'hui, VOA parle souvent au nom des adversaires de l'Amérique et pas au nom de ses citoyens ».

56% des Américains pensent que les journalistes dissimulent délibérément les faits, rapportent de fausses informations, ou exagèrent sérieusement, induisant délibérément le public en erreur. (Image : congerdesign / Pixabay)
56% des Américains pensent que les journalistes dissimulent délibérément les faits, fausses informations, ou exagèrent sérieusement, induisant délibérément le public en erreur. (Image : congerdesign / Pixabay)
 

Près de la moitié des Américains ne font plus confiance aux médias

M. Michael Pack au poste de directeur exécutif de l'USAGM, supervisait les diffuseurs étrangers tels que Voice of America, Radio Free Asia, Radio Free Europe et Middle East Radio, et gérait plus de 4 000 employés. Le gouvernement américain verse 637 millions de dollars par an à ces organismes de presse. Michael Pack se considérait lui-même, ainsi que les médias placés sous sa juridiction, comme étant en mission pour restaurer la diplomatie publique américaine par le biais de la radiodiffusion internationale.

Après l'élection présidentielle, la confiance dans les médias est tombée à un niveau jamais atteint dans la société américaine, avec plus de la moitié de la population ne faisant plus confiance aux médias, a rapporté, le 22 janvier, le National Pulse.

Ainsi, 56% des Américains pensent que les journalistes dissimulent délibérément les faits, rapportent de fausses informations, ou exagèrent sérieusement, induisant délibérément le public en erreur. 58% des Américains pensent que la plupart des organismes de presse soutiennent délibérément une idéologie ou une position politique particulière dans leurs reportages, plutôt que de rapporter objectivement les faits.

Rédacteur Charlotte Clémence

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