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Monde. Inde : les abonnés Twitter appelés à rejoindre la plateforme koo

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Le gouvernement central de New Delhi accuse les utilisateurs de Twitter de diffuser de la propagande en incitant les gens à commettre des actes de violence. (Image : Edar / Pixabay)
 

Le gouvernement indien a fait la promotion du site Koo, le rival national de Twitter, après que la plateforme mondiale ait refusé de se conformer au blocage de certains comptes.

Le gouvernement central de New Delhi affirme que ces comptes diffusent de la propagande et ont incité de nombreuses personnes à commettre des actes de violence dans le cadre des manifestations paysannes en cours dans le pays. Twitter a rejeté la plainte, arguant que ce n’est qu’en maintenant les comptes actifs qu’il protègera la liberté d’expression.

De nombreuses personnes ont critiqué la mauvaise foi de Twitter, après qu’il ait, de son propre chef, interdit plusieurs comptes de conservateurs américains, dont celui de l’ancien président Donald Trump, en invoquant des raisons identiques d’« incitation à la violence ». Donald Trump a été acquitté par le Sénat américain le 13 février, à l’issue de son second procès pour « incitation à l’insurrection » en lien avec l’assaut du Capitole, car il n’y avait pas de preuves à l’appui.

Certains internautes indiens ont qualifié de « raciste » le refus de Twitter d’interdire des comptes dans le pays alors que la plateforme a librement banni les comptes aux États-Unis.

D’autres demandent une interdiction complète de Twitter en Inde, en invoquant le fait que les plates-formes médiatiques étrangères ne feront que créer plus de chaos dans le pays en soutenant des causes d’extrême gauche.

Plusieurs services gouvernementaux indiens ont déjà ouvert des comptes chez Koo, notamment la poste indienne, le ministère de l’électronique et des technologies de l’information, MyGovIndia, l’Institut national de l’électronique et des technologies de l’information, Digital India, le Conseil central des impôts indirects, etc.

Dans une note de presse, le gouvernement a déclaré que bien que Twitter ait une liberté totale dans la formulation de ses propres directives et règles, il est tenu de suivre les lois établies par le pays. L’administration a exprimé sa déception que Twitter ait choisi de se ranger non pas du côté de la « liberté d’expression » mais de celui de ceux qui abusent de cette liberté pour semer le désordre social.

L’Inde a rappelé à Twitter que sa Constitution et  ses lois sont suprêmes

« Les ordonnances légales sont contraignantes pour toute entité commerciale. Elles doivent être respectées immédiatement. Si elles sont exécutées quelques jours plus tard, cela n’a plus aucun sens. Le secrétaire d’Etat a exprimé sa profonde déception aux dirigeants de Twitter quant à la manière dont Twitter a, à contrecœur, et avec beaucoup de retard, respecté les parties substantielles de l’ordre. Il a profité de l’occasion pour rappeler à Twitter qu’en Inde, la Constitution et les lois sont suprêmes. Il est attendu que les entités responsables non seulement réaffirment mais restent engagées à respecter la loi du pays », indique la note de presse.

Une autre préoccupation est que le réseau social indien Koo pourrait être si respectueux du gouvernement indien qu’il présenterait en fin de compte une menace à la liberté d’expression. (Image : Sue and Todd / Pixabay)
Une autre préoccupation est que le réseau social indien Koo pourrait être si respectueux du gouvernement indien qu’il présenterait en fin de compte une menace à la liberté d’expression. (Image : Sue and Todd / Pixabay)
 

Alors que la popularité de la toute nouvelle application Koo ne cesse de croître en Inde, certaines préoccupations se dessinent. L’une d’entre elles est que Koo se limite à l’Inde. Elle n’offre pas aux utilisateurs indiens la visibilité mondiale qu’offre Twitter. Les gens craignent que si Koo remplace Twitter et que ce dernier soit en quelque sorte banni, les internautes indiens deviendront de plus en plus insulaires.

Une autre préoccupation est que Koo pourrait être si respectueux du gouvernement indien qu’il présenterait en fin de compte une menace à la liberté d’expression. Le directeur général de Koo, Aprameya Radhakrishna, a déclaré que de telles inquiétudes n’étaient pas fondées et qu’elles protégeraient le droit à la liberté d’expression.

« Si c’est pour inciter à la violence populaire qui nuira à des vies humaines, nous devrons certainement prendre des mesures. Si c’est juste l’opinion de quelqu’un, cela ne nous pose aucun problème », a-t-il déclaré au Times of India.

Koo a été fondé par Aprameya Radhakrishna et Mayank Bidawataka en 2020 pour permettre aux indiens de se connecter par le biais des différentes langues indiennes. Seuls 10 % des 1,3 milliard d’habitants de l’Inde parlent couramment l’anglais. Ainsi, une plateforme de microblogging qui permet aux gens de poster dans les langues locales a un fort potentiel de marché.

La plateforme a récemment levé 4 millions de dollars auprès de plusieurs investisseurs et espère lever plus de capitaux pour se développer de manière exponentielle, compte tenu de la rapide augmentation de sa base d’utilisateurs. L’application a récemment dépassé les 3 millions d’utilisateurs.

Rédacteur Fetty Adler

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