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Monde. DAFOH lance un appel pour mettre fin à la pratique de prélèvements forcés d’organes en Chine

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À l’occasion de la Journée mondiale contre la traite des personnes, Doctors Against Forced Organ Harvesting (DAFOH), a souhaité attirer l’attention du monde entier sur un crime contre l’humanité qui se déroule en Chine depuis de nombreuses années. L’ONG a lancé un appel pour mettre fin à la pratique de prélèvements forcés d’organes en Chine, sur les prisonniers de conscience vivants et non consentants.

Le thème choisi pour la Journée mondiale contre la traite des personnes 2023 était : « Chaque victime de traite des êtres humains compte, ne laisser personne de côté ». « À cette fin, nous devons souligner que depuis plus de deux décennies, la Chine prélève de force des organes sur des pratiquants vivants du Falun Gong dans le cadre d’une persécution orchestrée par l’État chinois ». a déclaré le Dr Torsten Trey, directeur exécutif de DAFOH.

Une persécution qui a commencé en 1999

La persécution des pratiquants de Falun Gong, une discipline spirituelle de tradition bouddhiste, a officiellement démarré sous la présidence de Jiang Zemin, le 20 juillet 1999.

Dès Mars 2006, des témoignages recueillis lors des enquêtes menées par David Matas et David Kilgour avaient exposé dans le livre Bloody Harvest, la réalité de ces prélèvements d’organes forcés pratiqués sur des prisonniers de conscience en Chine.

Lors de sa communication, Dr. Torsten Trey a rappelé les faits en ces termes : « L’ensemble des données révélant ces actes horribles est considérable, commençant par le premier rapport en 2006 et culminant dans un jugement final de 562 pages en 2020 du China Tribunal, qui déclare que les membres du panel étaient certains, " à l’unanimité et au-delà de tout doute raisonnable ", que la Chine a tué principalement des pratiquants de Falun Gong pour leurs organes pendant une " période de temps substantielle " ».

DAFOH lance un appel pour mettre fin à la pratique de prélèvements forcés d’organes en Chine
Manifestation à Berlin, en 2007, dénonçant la pratique de prélèvements forcés d’organes en Chine. (Image : wikimedia / CC-BY-2.0)

Les prélèvements forcés d’organes, liés au trafic d’organes, reconnus comme crime

En 2021, lors Sommet mondial sur la prévention et la lutte contre le prélèvement forcé d’organes, des experts du monde entier avaient appelé l’ensemble de l’humanité à soutenir l’effort concerté pour mettre fin à l’atrocité du prélèvement forcé d’organes commis par le Parti communiste chinois (PCC).

« Malheureusement, la communauté internationale a largement ignoré la situation critique et la persécution du Falun Gong, un groupe que le gouvernement chinois a tenté de déshumaniser, de diaboliser et de détruire systématiquement. Le Falun Gong, une discipline bouddhiste pacifique ancrée dans les principes universels de Vérité, de Compassion et de Tolérance, mérite la même prise de conscience et la même protection que les autres vies humaines que les Nations unies cherchent à protéger », a rappelé le Dr. Trey.

Parmi les crimes relevant de la traite des êtres humains les Nations Unies citent : le travail forcé, l’exploitation sexuelle, l’esclavage domestique, le trafic d’organes et la mendicité forcée.

Au regard de ces éléments, en mettant en place la persécution des pratiquants de Falun Gong et les prélèvements forcés d’organes sur les prisonniers de conscience vivants et non consentants, le PCC s’est rendu passible d’un crime contre l’humanité.

C’est pourquoi le Dr. Trey a rappelé lors de sa communication que « La Chine ne doit pas bénéficier d’un statut spécial lui permettant de négliger et de contourner les normes éthiques que les Nations unies souhaitent mettre en œuvre dans le monde entier ». « La Chine ne doit pas bénéficier d’un statut de sanctuaire pour les crimes contre l’humanité. Si la Chine souhaite rester un État membre des Nations unies, elle doit également se conformer à la tolérance zéro contre le trafic d’êtres humains ».

DAFOH appelle donc la communauté internationale à exiger de la Chine qu’elle mette immédiatement fin à la pratique du prélèvement forcé d’organes sur les pratiquants de Falun Gong et sur tout autre prisonnier de conscience.

Quel devrait être le positionnement de la France ?

À noter qu’en ce qui concerne la France son positionnement devrait être clair. Car, l’article 225-4-1 du code pénal français précise que pour qu’une infraction de traite d’êtres humains soit définie en tant que telle, il faut que trois éléments soient réunis :

  • Un acte : celui de recruter, transporter, transférer, héberger ou accueillir une personne.
  • Un moyen : qui peut être la menace, la contrainte, la violence, l’octroi d’une rémunération ou de tout autre avantage, l’emploi de manœuvres dolosives, l’abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité.
  • Un but : qui est l’exploitation de la personne, sans exiger cependant que celle-ci soit réalisée. Il se caractérise par la mise à disposition de la personne à son profit ou à celui d’un tiers, même non identifié, en vue de commettre des faits de proxénétisme, d’agressions ou d’atteintes sexuelles, de travail, délinquance ou mendicité forcées, de conditions de travail ou d’hébergement indignes, de réduction en esclavage ou servitude ou de prélèvement d’organes.

De plus, le 18 janvier 2023, la France a déposé l’instrument de ratification de la Convention du Conseil de l’Europe contre le trafic d’organes humains (STCE n° 216), pour une mise en application dès le 1er mai 2023. La Convention était entrée en vigueur à l’échelle européenne depuis mars 2018.

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