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Chine. La Chine collecte les données de millions d’étrangers

ACTUALITÉ > Chine

Par le biais d’une vaste campagne de surveillance numérique, Pékin est parvenue à constituer une immense base de données contenant les profils de millions de personnes dans le monde. (Image : pixabay / CC0 1.0)
 

Matthew Pottinger, le conseiller adjoint à la sécurité nationale du président Donald Trump, a récemment révélé que Pékin construisait une base de données de millions d’étrangers par le biais d’une vaste campagne de surveillance numérique. Le régime communiste prévoit d’utiliser la base de données pour intimider, influencer et faire chanter les ressortissants étrangers afin de les soumettre à sa domination.

Dossiers numériques

À l’occasion d’un discours devant le Policy Exchange, un groupe de réflexion basé à Londres, Matthew Pottinger a indiqué qu’aucun régime n’a autant la capacité d’influencer la perception et les priorités des populations étrangères que le Parti communiste chinois (PCC). Les commentaires de Matthew Pottinger font suite à un récent exposé selon lequel l’entreprise chinoise Zhenhua Data aurait créé une base de données cumulant les informations personnelles de millions de personnes dans le monde.

Le conseiller à la sécurité a souligné que de grandes entreprises technologiques chinoises mènent une campagne de surveillance numérique visant les étrangers et que Zhenhua n’était qu’un acteur mineur. Zhenhua aurait recueilli les profils de plus de 2,4 millions de personnes dans le monde. L’entreprise Zhenhua Database compte parmi ses principaux clients, le Parti communiste chinois (PCC) et l’Armée populaire de libération (APL). Matthew Pottinger mentionne également la manipulation de la réalité par le biais des médias sociaux et la pratique d’une guerre hybride pour un « grand rajeunissement de la nation chinoise ».

Selon Matthew Pottinger, la base de données Zhenhua est le signe évident que le PCC cherche à combiner les techniques léninistes avec des outils de surveillance numérique de la nouvelle ère. Le fait de collecter des dossiers personnels s’apparente aux caractéristiques de la doctrine léniniste. Il prévient que les smartphones que nous utilisons pour la communication, les opérations bancaires, la navigation sur Internet, etc., sont utilisés à notre insu pour transmettre nos modes de pensée et nos actions à des « cyber-espions ». La menace ne concerne pas seulement les données personnelles, mais également la propriété intellectuelle et les documents officiels.

Selon Matthew Pottinger, la base de données Zhenhua est le signe évident que le PCC cherche à combiner les techniques léninistes avec des outils de surveillance numérique de la nouvelle ère. (Image : Kevin Ku / Unsplash)
Selon Matthew Pottinger, la base de données Zhenhua est le signe évident que le PCC cherche à combiner les techniques léninistes avec des outils de surveillance numérique de la nouvelle ère. (Image : Kevin Ku / Unsplash)
 

Zhenhua aurait recueilli plus de 50000 profils aux États-Unis, dont certains bénéficient d’une formation militaire. « Nous savons à présent que le Parti communiste chinois cherche à promouvoir la collecte massive de données, avec l’intention de les traiter et de les utiliser dans un avenir proche... Cet ensemble de données prouve que le PCC cible certains individus et que les médias sociaux jouent un rôle important », a déclaré au Washington Post, Samantha Hoffman, chercheuse au Cyber Center de l’Australian Strategic Policy Institute.

Selon Matthew Pottinger, la politique étrangère de l’administration Trump est centrée sur « la réciprocité et la franchise ». Il définit la réciprocité comme une atteinte aux intérêts d’une nation en représailles contre ces valeurs de réciprocité et de franchise, autrement dit, un échange de même nature. La franchise est la conviction que la démocratie ne peut être maintenue que lorsque les nations communiquent avec les nations ennemies, amies et au sein de leur propre population, honnêtement et publiquement.

Le risque croissant d’être soumis à la surveillance chinoise rend de nombreux pays méfiants à l’égard de la technologie chinoise, la plus grande menace venant de Huawei. Plusieurs pays, dont les États-Unis, l’Australie, la Bulgarie, le Royaume-Uni et l’Italie, ont annoncé l’exclusion de Huawei du réseau 5G dans leur pays.

Empêcher le vol de données

Récemment, l’administration américaine a pris des mesures strictes afin de protéger les données de ses citoyens et de ses entreprises face aux cyberattaques. En septembre, le gouvernement a inculpé cinq ressortissants chinois accusés d’avoir piraté 100 entreprises et organismes afin de voler des informations et d’extorquer les victimes. Le procureur américain du district de Columbia, Michael R. Sherwin, a noté que certains des criminels considéraient que leurs liens avec la Chine les autorisaient à voler des pays étrangers.

En septembre, le gouvernement américain a inculpé cinq ressortissants chinois accusés d’avoir piraté 100 entreprises et organismes afin de voler des informations et d’extorquer les victimes. (Image : Capture d’écran / YouTube)
En septembre, le gouvernement américain a inculpé cinq ressortissants chinois accusés d’avoir piraté 100 entreprises et organismes afin de voler des informations et d’extorquer les victimes. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

En octobre, La National Security Agency (NSA) a publié un rapport sur 25 vulnérabilités du système de sécurité exploitées par les pirates chinois dans le cadre du cyber espionnage. Les pirates ont ciblé des documents contenant des informations militaires, politiques et économiques. Des solutions pour remédier à ces vulnérabilités ont déjà été identifiées, permettant aux entreprises de rapidement résoudre les problèmes de sécurité et de se protéger des attaques de hackers chinois.

Rédacteur Nello Tinazzo

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