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Chine. Un avocat défenseur des droits humains et sa famille en Chine constamment harcelés par la police chinoise

ACTUALITÉ > Chine

Wang Quanzhang, avocat défenseur des droits humains en Chine, est confronté à des épreuves encore plus pénibles après que les autorités répressives de Pékin ont, d’après certaines informations, coupé l’électricité dans le nouvel appartement de sa famille. En raison du harcèlement policier, sa femme et son enfant ont été contraints de partir, a rapporté Radio Free Asia (RFA).

Astreint à déménager sous un harcèlement intense

Wang Quanzhang et sa famille ont dû abandonner leur ancien appartement suite au harcèlement continu des autorités, qui ont outrepassé leur pouvoir en ciblant aussi les familles d’autres avocats des droits humains, tous arrêtés lors de la répression de 2015 contre ces avocats. Elles ont coupé l’accès de la famille Wang aux services publics, la forçant à quitter les lieux.

M. Wang a déjà été emprisonné pendant plus de quatre ans, pour avoir refusé de plaider coupable suite à une accusation de « subversion de l’État », avait rapporté le South China Morning Post (SCMP) en 2020. Il a été libéré, mais est resté une cible sous la surveillance prédatrice de Pékin.

Wang Quanzhang et sa famille ont également été frappés d’une interdiction de voyager, les gardant sous l’emprise impitoyable du Parti communiste chinois (PCC).

« La police et le personnel de sécurité de l’entreprise à Shunyi nous ont suivis jusqu’à notre nouvelle résidence et nous ont dénoncés au poste de police local », a indiqué M. Wang. « Ils ont continué à nous suivre pendant que nous cherchions un appartement et nous ont accusés d’intrusion ».

Surveillance et contraintes outrancières dans un environnement hostile

Wang Quanzhang, dans un message Twitter accompagné de clips vidéo, a expliqué qu’ils sont surveillés et ciblés par des inconnus, depuis qu’ils ont emménagé dans leur nouvelle maison de banlieue dans le Nord de Pékin.

Malgré le tollé international contre les autorités, la famille a été de nouveau menacée lorsque l’électricité a été coupée le 18 juin, a indiqué Li Wenzu, l’épouse de M. Wang, sur Twitter. Elle a appelé la compagnie d’électricité pour résoudre le problème, et bien qu’ils lui avaient dit qu’ils s’en occuperaient, ils se sont ensuite rétractés en lui disant qu’il s’agissait d’une « affaire interne ».

« Je me suis sentie désespérée et impuissante face à tout ce qui s’est passé chaque jour, je n’ai même pas pu mener normalement une vie des plus basiques, et notre fils n’a pas pu aller à l’école », a-t-elle confié. « Et maintenant, il doit être séparé de nous ».

Dans la mesure où les autorités leur ont coupé l’eau et le gaz, Wang et Li se retrouvent piégés dans un environnement hostile, ce qui a incité de nombreuses personnes à travers le monde à dénoncer les abus de Pékin à leur égard et à l’égard d’autres avocats.

« Il est demandé aux autorités de mettre en œuvre et de garantir l’application du code civil et de cesser immédiatement tous les actes inappropriés et illégaux qui salissent et piétinent la loi », a déclaré le China Human Rights Lawyers Group dans un communiqué.

Un système totalitaire de haute technologie, avec un mépris total des droits humains

À la suite d’appels à enquêter sur les personnes qui se sont introduites dans les domiciles des avocats, une pétition a été lancée pour demander la fin de ces violations de la vie privée.

« Ils ne traitent pas les gens ordinaires comme des êtres humains, et la situation empire », a déclaré Luo Shengchun, épouse de l’avocat emprisonné Ding Jiaxi. Elle fait partie des signataires de la pétition.

Selon Teng Biao, militant des droits humains basé aux États-Unis, depuis la répression de 2015, des centaines d’avocats défenseurs des droits humains ont été pourchassés par la police. Wang Quanzhang avait notamment « disparu » pendant trois ans.

« La Chine est désormais passée à un système totalitaire de haute technologie, avec un mépris total pour l’État de droit et les normes les plus élémentaires des droits humains », a-t-il affirmé.

Un autre avocat, Xie Yang, a récemment été arrêté pour avoir rendu visite à son père, âgé de 90 ans, alors que ce dernier était mourant suite à une infection due à la Covid-19.

« Xie Yang est un fils très filial, et le vieil homme voulait vraiment le voir avant de mourir », a déclaré à RFA Chen Guiqiu, l’ex-femme de Xie Yang, qui se trouve aux États-Unis. « Le juge s’est contenté de trouver diverses excuses pour refuser ».

Rédacteur Albert Thyme

Source : China Rights Lawyer Threatened With Power Cut, Harassed By Chinese Police

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