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Nutrition. Légumes asiatiques cultivés chez soi dans une windowfarm avec du vermicompost

SANTÉ > Nutrition

Quand on aime la cuisine chinoise, avoir des légumes asiatiques cultivés chez soi dans une windowfarm avec du vermicompost est un atout indéniable. Un potager dans son appartement n’est plus un rêve. Avec la windowfarm, il se dresse à la verticale. Il est aussi possible de faire pousser quelques légumes dans une caisse pour commencer. C’est une expérience intéressante pour les petits comme pour les grands.

Il n’y a pas si longtemps, la culture hors sol ou hydroponie avait mauvaise réputation. Avec l’évolution des techniques et des besoins, les choses changent. Par exemple, les plantes ont besoin de lumière. Si le lieu n’est pas assez lumineux, notamment en hiver, il y a des lampes horticoles à LED qui consomment peu d’électricité et certaines utilisent l’énergie solaire. Sur le balcon ou devant la fenêtre, la lumière solaire suffit. Les plantes sont choisies en fonction de l’emplacement, ombre ou soleil, chaque place est différente, il faut tester. Ce mode de culture permet d’avoir une meilleure productivité, d’économiser l’eau, l’espace, la terre, et il existe aujourd’hui différentes façons de cultiver hors sol et bio chez soi.

Légumes asiatiques cultivés chez soi dans une windowfarm avec du vermicompost
La bioponie est une culture hors sol qui n’utilise que des produits naturels, c’est un avenir pour agriculture urbaine. (Image : 41330 / Pixabay) 

L’hydroponie bio ou bioponie

Après plusieurs années de recherches, en 2004, William Texier révolutionne l’hydroponie, qu’il nomme bioponie. C’est l’union du biologique et hydroponie. Elle utilise des nutriments bio. Comme ils sont vivants, ils engendrent des déchets. Cela demande une surveillance supplémentaire pour que l’installation ne se bouche pas. Cultiver chez soi avec une windowfarm et du vermicompost demande un petit peu d’apprentissage. Cela crée une relation avec la vie végétale assez intéressante. Elle permet de prendre conscience des besoins de chaque plante et de leur dépendance vis à vis du cultivateur.

Il est possible de produire soi-même ses engrais naturels. Le lombricompostage va recycler les déchets, sans odeur, pour produire un fertilisant naturel. L’installation est assez simple à faire et sera réalisée avant l’arrivée des vers de terre appelés lombrics qui se commandent sur Internet. Comme ce sont des êtres vivants, il est important de suivre les indications d’entretien, de leur donner ce qu’ils peuvent transformer et de surveiller de temps à autre la colonie. Après quelques semaines (le délai varie suivant la température et l’alimentation), les déchets sont transformés en terreau et en percolat.

Légumes asiatiques cultivés chez soi dans une windowfarm avec du vermicompost
Shéma d’une vermiponie selon les travaux de l’association Asparagus l’empreinte-nature. (Image : Catherine Keller / Vision Times)

Le percolat est le jus produit par les lombrics. L’association 
Asparagus l’empreinte-nature a un projet innovant qui peut être reproduit chez soi. Le système fonctionne avec une pompe à eau solaire avec pile qui amène l’eau et des nutriments aux plantes et une pompe à air solaire avec pile qui assure une bonne oxygénation de l’eau. L’oxygénation évite la prolifération de micro-algues et autres organismes qui se décomposent et rendent l’eau putride.

Asparagus l’empreinte-nature propose d’utiliser des fibres de coco comme substrat. Elles ont un faible impact écologique et sont réutilisables. Le lombricompost est mélangé à la fibre. Le percolat est ajouté à l’eau à raison de 10%. Le système est autonome, il demande peu d’entretien et fonctionne bien pour les plantes à feuilles et à fruits, contrairement aux plantes racines. Il est aussi important de surveiller le ph, car les plantes ne peuvent pas absorber correctement les nutriments dont elles ont besoin et elles dépérissent si elles n’ont pas le bon pH.

Légumes asiatiques cultivés chez soi dans une windowfarm avec du vermicompost
Fabriquer un jardin vertical n’est pas si compliqué. Il existe plusieurs sites qui expliquent comment faire. (Image : wikimedia / oam / CC BY-SA 2.0)

Windowfarm ou « ferme de fenêtre »

L’artiste américaine Britta Riley est à l’origine de ce concept. À l’aide de conceptions open source, elle a développé une association dont les membres partagent leurs expériences. Windowfarm est un jardin d’intérieur avec un impact écologique très faible. Pour fabriquer une Windowfarm, il faut entre autres des bouteilles d’eau de 1,5 litre, un bac, une pompe à air, une pompe à eau, des tuyaux, des bandes d’étanchéité en téflon, de quoi maintenir les bouteille à la verticale. Il existe plusieurs variantes mais le principe reste le même.

Légumes asiatiques cultivés chez soi dans une windowfarm avec du vermicompost
Il est parfois difficile de trouver de bons légumes et herbes aromatiques asiatiques, c’est un atout de pouvoir les cultiver. (Image : Vlad Vasnetsov / Pixabay)

Quels légumes asiatiques cultiver chez soi avec une windowfarm dans du vermicompost

Le semis se fait dans des pellets ou des pastilles de fibres de coco. Durant la germination qui varie de quelques jours à deux semaines, l’humidité doit être constante. Une fois que le plant a deux ou trois feuilles, rempoter dans des bouteilles ou dans un bac avec du substrat de fibre de coco et faire circuler l’eau régulièrement et lentement au goutte à goutte.

Le chou chinois ou pe-taï arrive à maturité en deux mois et demi, alors que le bok choy et le mizuna prennent sept semaines. Leur pH se situe entre 6.0 et 7.5. Ils préfèrent une exposition à mi-ombre et une température entre 20 et 40 degrés, sauf pour la mizuna qui supporte le froid. Son goût ressemble à celui de la roquette et elle se mange plutôt crue.

Le chou chinois est pauvre en calories mais riche en fibres. Il est diurétique, riche en calcium en potassium et en vitamine B6. Ses dérivés soufrés favorisent l’élimination des toxines. En Corée, il est la base du Kimchi. Pour réaliser cette préparation lacto-fermentée au goût savoureux et aux bienfaits reconnus, le chou est coupé grossièrement puis mis à dégorger dans de l’eau salée une nuit avant d’être égoutté. Du piment gochugaru, un morceau de radis blanc daïkon, une carotte, de l’ail, du gingembre, des ciboules, le tout finement coupé, et de la sauce de poisson (sauce Nuoc mam) sont ajoutés. Le tout est tassé dans des bocaux propres et recouvert d’eau non chlorée. Recouvrir le bocal d’un tissu et l’installer sur une soucoupe car, lors de la fermentation, l’eau peut déborder. Laisser fermenter quinze à vingt-et-un jours. On peut l’utiliser comme condiment à la place des cornichons ou le faire sauter avec du riz ou des œufs.

Le bok choy est également pauvre en calories. Il possède des vitamines C, A et K et est une excellente source de calcium, magnésium, potassium, manganèse et fer. Coupé finement, il est utilisé dans les soupes asiatiques avec du poulet émincé ou du tofu fumé, du gingembre haché, de la sauce soya et des nouilles de riz. Il est aussi sauté à la poêle avec de l’huile de sésame, des graines de sésame et du gingembre. Une fois légèrement doré, ajouter un peu de bouillon et laisser cuire dix minutes. C’est un plat d’accompagnement pour le riz, les viandes en sauce ou le tofu mariné.

Il est vraiment intéressant d’avoir des plantes aromatiques à disposition pour relever les légumes cuits à l’asiatique. Voici quelques idées avec le pH et leur emplacement :
Le basilic thaïlandais ph 5.5-6.5, mi-ombre soleil,
La ciboule pH 6.5-7.2, mi-ombre,
La citronnelle pH 6.5-7.2, soleil,
Le coriandre vietnamien pH 6.5-7.2, mi-ombre, soleil,
Les piments pH 6.5-7.2, soleil.

Les légumes racines poussent moins bien, car ils ont besoin d’espace pour se développer.

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