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Culture. Comment Annecy réussit à conjuguer le passé, le présent et le futur (3/3)

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Annecy jadis, Annecy aujourd’hui

Pourquoi et comment est-il crucial, de nos jours, que toutes les villes du monde conservent, comme le plus précieux des cadeaux, leur passé, leurs traditions et leur patrimoine, afin que puisse fleurir et s’épanouir sereinement leur futur ? Des hommes, des femmes, des personnalités, de tous temps, de toutes époques, de tous niveaux de la société ont forgé des villes, des régions, des pays. La ville d’Annecy semble avoir réussi à conjuguer sa tradition, son patrimoine et son chemin vers le futur.

Nous continuons, donc nos pérégrinations dans les rues d’Annecy, guidés par Éliane vers l’une des Églises les plus connues d’Annecy.

L’Église Saint Maurice d’Annecy

Comment Annecy réussit à conjuguer le passé, le présent et le futur
Église Saint Maurice. Sa construction a débuté le 22 mars 1422 et consacrée le 14 mars 1445, c’était à l’origine l’ancienne chapelle d’un couvent dominicain. (Image : wikimedia / B. Brassoud / CC BY-SA 4.0)

L’Église Saint Maurice est la plus ancienne église de la ville d’Annecy. Sa construction a débuté en 1422, c’était à l’origine l’ancienne chapelle d’un couvent dominicain, voulue par Le Cardinal de Brogny (1342-1426). Elle se situe dans la vieille ville en face de l’hôtel de ville.

Éliane Masset, notre guide, raconte que le cardinal de Brogny souhaitait payer pour installer des religieux dans sa ville natale d’Annecy. Il voulait ainsi aider sa ville à se relever du terrible incendie de 1412 qui venait de la frapper.

« C’est ainsi que l’on faisait à l’époque. Il a choisi d’y installer des Dominicains (ordre des Prêcheurs) parce qu’il s’agit d’un ordre " mendiant ". Ces Dominicains mendiants ont été très actifs dans la ville d’Annecy. Ils vont aider la population. Rappelez-vous, à cette époque, Annecy a subi le grand incendie de 1412, c’est aussi l’époque de la peste des épidémies. La population a donc le moral au plus bas. »

Comment aidait-on la population à cette époque-là ?

« À l’époque des épidémies, ce n’est pas comme aujourd’hui. Jadis, il n’y avait pas l’État qui payait le chômage, et tout cela. C’était vraiment les religieux, proches de la population, qui aidaient moralement. »

Le réconfort spirituel demeurait donc, la source d’espoir pour la population de la ville d’Annecy lors des grands incendies, des inondations, des épidémies, des périodes de peste, à cette époque-là.

« Vers 1426, le cardinal de Brogny meurt, et il n’y avait plus assez d’argent pour achever la construction de l’édifice. À ce moment-là, il y a la nef, il n’y a pas de voûte, c’est une charpente en bois. Sur une centaine d’années d’autres mécènes, des familles, des bourgeois vont payer pour ajouter, au fur et à mesure, des éléments à l’église.

Ainsi, Jean Magnin, riche bourgeois, financera la voûte, preuve en est : la présence de son blason, sur chaque clef de voûte de l’édifice, sur les arcs, un aigle à deux têtes. À l’époque, peu de gens savaient lire, mais on reconnaissait bien les blasons. »

« Ensuite, il y a la construction de plusieurs chapelles privées, indépendantes, toutes séparées par des travées. Des blasons aident à reconnaître les différentes corporations qui possédaient une chapelle privée. Par exemple, le blason avec la paire de ciseaux indique la chapelle des tailleurs. On peut apercevoir également un blason avec les outils des cordonniers et ainsi de suite. »

Pourquoi des corporations, des corps de métiers avaient leur propre chapelle à l’intérieur ?

Qu’y faisaient-ils ?

« Ils y avaient leur messe privée, ils venaient s’y réunir. Ils se faisaient également enterrer ici. Ils y faisaient des fêtes et louaient également leur Chapelle à d’autres corporations. »

Éliane Masset nous apprend qu’à cette époque, les églises étaient le prolongement de la rue. Les gens rentraient, sortaient, discutaient et faisaient des affaires. On y amenait même les animaux et cela ne posait aucun souci. « C’est une place publique ! »

« Les Dominicains étaient tellement populaires que les gens voulaient se faire enterrer dans cette église, du moins, ceux qui en avaient les moyens. Cette église était donc un vrai cimetière. L’église a été restaurée en 1956 et, entre 2014 et 2015. En 1956, a été découverte une tombe un peu spéciale, en son chœur .

En effet, on se faisait enterrer dans les petites chapelles, mais également dans son chœur pour être plus proche encore de Dieu, mais pour cela il fallait être très riche. Les restaurateurs ont donc découvert en 1956, un tombeau original, non pas sculpté, mais peint ! Sans doute car cela était plus rapide à réaliser et surtout plus économique. Voici donc le tombeau peint, du seigneur Philibert de Monthoux, conseiller des ducs de Savoie et de Bourgogne. On le sait, car il y a une frise en vieux français sur le haut de celle-ci ».

Un message clairement explicite pour les visiteurs

Comment Annecy réussit à conjuguer le passé, le présent et le futur
Peinture murale funéraire du Seigneur Philibert de Monthoux, conseiller des Ducs de Savoie et de Bourgogne, XVe siècle. (Image : M. Lefebvre / VisionTimes)

Le tombeau peint du Seigneur de Monthoux

« Le Seigneur de Monthoux a choisi cette représentation peinte de son vivant, originale : un " transi ", soit l’effigie d’un mort à l’état de cadavre, nu et en décomposition. Et tout autour une architecture gothique, avec des personnages qui font penser à des religieux, mais qui en fait, sont des pleurants : des gens payés pour pleurer aux enterrements. Des phylactères, petites banderoles peintes, parsèment le tombeau peint, avec des inscriptions telles que : " Ce lieu est terrible ", " Ton corps sera mangé par les vers et par les serpents ", etc ».

« Aujourd’hui au XXIe siècle, on ne comprend pas très bien le pourquoi de cette représentation. »

Pourquoi un homme si riche se faisait-il représenter de manière aussi macabre ?

« C’est l’époque qui le veut. La fin du Moyen-âge est marquée par des crises, des guerres violentes, des famines, des épidémies, la peste, etc. Un tiers de la population est mort de la peste. En 1358, c’est la peste noire. Il y a de nombreux morts qui jonchent les rues. On meurt dans d’atroces souffrances. De plus, on ne sait pas guérir. Il n’y a plus de prêtres pour enterrer les gens. Il y a une atmosphère de fin des temps. On voyait la mort en face tout le temps : c’était une réalité à l’époque.

Il y a donc au-delà de cela dans ce tombeau peint, un message iconographique fort, qui veut nous signifier : riche ou pauvre, on finira pareil. »

Un message universel donc : le temps de la vie humaine est donc précieux, ne le gâchons pas.

La statue de Saint Maurice

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Statue de saint Maurice de l’église Saint Maurice d’Annecy. Saint Maurice est le saint Patron de la Savoie. (Image : wikimedia / Guilhem Vellut from Annecy, France / CC BY 2.0)

Avant de quitter l’église, nous passons devant la statue de Saint Maurice, le saint Protecteur de la Savoie. Il est très facile à reconnaître, car il est représenté comme un soldat romain. Un romain avec des origines égyptiennes que l’on envoie pour tuer des Chrétiens.

Saint Maurice est à la tête d’une légion venue d’Égypte. Ses soldats et lui-même auraient reçu l’ordre de tuer tous les habitants au Nord des Alpes, convertis au christianisme par Saint Materne. Saint Maurice et ses hommes refusèrent d’obéir et ils furent condamnés à mort.

Le culte de Saint Maurice s’est propagé en Suisse, en Savoie, en Provence, dans le Piémont, en Allemagne, jusqu’en Pologne, Cracovie et plus. On pense qu’il est donc à l’origine de la christianisation d’une grande partie du Nord des Alpes.

Ces martyres gardèrent une foi inébranlable face à leur persécuteur. Voici, le récit d’Eucher de Lyon (370 – 449) qui en témoigne :

Comment Annecy réussit à conjuguer le passé, le présent et le futur
Le martyre de saint Maurice. Le Greco. (Image : wikimedia / Le Greco / Domaine public)

Annecy est donc une ville riche du passé, qui regorge d’histoires très passionnantes, et de nombreux autres bâtiments qu’il faut absolument venir découvrir. Notamment, l’église Saint François d’Annecy que l’on appelle aussi « l’église des Italiens », parce que de nombreuses familles italiennes vivent dans l’Est de la France, celles-ci ont donc sollicité une église.

« Dans les années 1920, cette église leur est donnée. C’est pour cela que si vous venez le dimanche à la messe dans cette église, elle sera dite en italien, parce que le prêtre lui-même est italien. »

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L’Église Saint François d’Annecy, dite L’Église des Italiens, en face du Palais de l’Isle. De nombreuses familles italiennes étaient installées dans l’Est de la France, elles ont donc sollicité une église. (Image : wikimedia / Torsade de Pointes / CC0)

Si vous déambulez à la nuit tombée, vous pourrez également admirer l’église Notre Dame de Liesse, illuminée, avec son architecture néo-classique. Vous entendrez sonner discrètement l’Angélus au fil de la journée.

Comment Annecy réussit à conjuguer le passé, le présent et le futur
Église Notre-Dame-de-Liesse, avec son architecture néo-classique. Elle date du du XIVe siècle. (Image : Laurence Lefebvre / VisionTimes)

Prise de conscience du rapport au temps, dans la ville d’Annecy

Finalement, au fil des siècles, Annecy a vécu au rythme du temps. Ce temps d’abord religieux suit le rythme du son des cloches des églises, puis, son cœur a battu au rythme du temps laïque avec l’apparition des premières horloges aux différents points stratégiques de la ville.

Aujourd’hui, lors de notre promenade, elle vit au rythme naturel des vacances, sans montre au poignet, juste pour mieux saisir l’instant présent : ce temps où l’on se lève en même temps que la lumière du jour et le chant des oiseaux, ce temps naturel sans alarme stressante pour vous pousser sur votre lieu de travail. Finalement, un temps plus humain, un temps plus serein, apaisé, un temps où l’on écoute son horloge biologique interne parfaitement synchronisée au reste du monde.

Ce temps où l’on est à l’écoute du monde qui nous entoure, un temps suspendu : un temps refuge, où l’on se sent juste bien et à sa place. Tous ces différents temps vivent, en même temps et simultanément, encore aujourd’hui dans la vie d’Annecy, en parfaite harmonie. Finalement, comme dans de nombreuses villes du monde.

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Tour de l’Horloge d’Annecy, Porte Sainte Claire et l’horloge de la Porte Sainte Claire en gros plan. (Image : Laurence Lefebvre / VisionTimes)

La montagne savoyarde

Mais ne perdons pas notre temps, celui-ci est compté.

Quittons la ville historique d’Annecy, loin de l’air du temps, et oublions le temps qui défile, pour donner du temps au temps. Prenons de la hauteur, avec une balade en montagne, pour admirer le Lac d’Annecy de plus haut et nous abandonner au temps qui s’est arrêté là-haut.

La montagne est presque la même depuis des siècles. Pas d’horloge, pas de cloche : juste le silence bruyant des arbres, le vent d’été dans les feuillages, le léger crissement des cailloux et des pommes de pins sous nos pas de sénateurs.

En grimpant vers le Col de la Cochette, au départ de Saint-Eustache, nous retrouvons nos instincts naturels dont la coopération, l’entraide : lorsque l’un glisse à cause de semelles non adaptées à la montagne, un autre se met devant vous pour parer les chutes et propose son épaule accueillante pour assurer vos pas . On se tient, on patiente et on attend l’autre. On observe la nature. On profite de tous ces instants si précieux. Nous réapprivoisons la nature et nous revenons à l’essentiel. Nous nous réhumanisons loin du tumulte de nos vies trépidantes. Nous échangeons, nous rions durant la montée et nous partageons avec notre petit groupe de randonneurs. Oubliant un moment les portables, nous nous déconnectons de la technologie, pour mieux nous reconnecter entre nous.

« Nous sommes en symbiose avec le temps.
Nous sommes en symbiose avec la nature.
Nous sommes en symbiose avec nous-mêmes.
Nous sommes en symbiose avec la Haute Savoie ! »

Et la récompense vaut le coup ! Les efforts se sont soudain évaporés !

Depuis, là-haut, revigorés, régénérés, nous nous sentons tels des géants, des divinités sur le Mont Olympe et nous regardons le Lac d’Annecy ! C’est simplement sublime de là-haut. Quel bel écrin ! La montagne, la forêt, la nature nous ont rechargées les batteries !

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Petite pause à l’ombre des arbres (à gauche), rappel du danger pour les randonneurs (au milieu), panneau indicateur pour les randonneurs, situé près du Lac d’Annecy (à droite). (Image : Laurence Lefebvre / VisionTimes)
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La récompense du randonneuren montagne : une vue sur Le Lac d’Annecy. (Image : Laurence Lefebvre / VisionTimes)

N’oublions pas que la montagne est belle, mais qu’elle peut être difficile aussi. Si vous êtes en famille ou seul, vérifiez toujours la difficulté de la randonnée que vous avez choisie d’affronter, auprès de l’Office du tourisme, si elle est adaptée à tous les membres de votre famille, notamment les enfants, et surtout si vous êtes bien équipés, bien chaussés, pour votre sécurité mais également celle des autres. Il y a ici des randonnées pour tous les goûts et tous les niveaux ! Alors faites-vous plaisir. Pour tous renseignements et conseils, direction, l’Office du tourisme : Lac d, 1, rue Jean Jaurès. 74.000 Annecy, ouvert de 9h à 18h30.

De là-haut, le lac paraît petit. Aussi, après avoir apprécié le Lac d’Annecy, aux côtés des Dieux, là-haut dans la montagne, il est naturel de vouloir « goûter » son eau, comme de simples mortels. Alors en route pour le Lac !

Le Lac d’Annecy

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Point de vue du côté du Casino Impérial du Lac d’Annecy. (Image : Laurence Lefebvre / VisionTimes)

Finalement, pas si petit que cela, de près ! Le Lac d’Annecy représente environ 27 km 2 de surface, une longueur de 14,6 km environ et une largeur, fluctuant entre 0,8 km et 3,2 km au plus. Le Lac d’Annecy est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Ce lac, peu mis en valeur au Moyen-âge, a retrouvé toutes ses lettres de noblesse, aujourd’hui.

C’est grâce au célèbre polytechnicien, ingénieur en chef des ponts et chaussées de la Haute -Savoie, Marie François Sadi-Carnot que le Lac d’Annecy ne quitte presque plus son lit. En effet, avant d’avoir été à la présidence de la France, il fut l’inventeur du mécanisme qui régulait les eaux du Lac : les vannes du Thiou. L’ingénierie peut mener loin un destin !

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Omniprésence du vélo dans la ville d’Annecy. (Image : Laurence Lefebvre / VisionTimes)

Le Lac d’Annecy est étreint par « la piste cyclable verte » sur presque 40 km, de quoi se régaler durant trois bonnes heures en pédalant autour du lac magique d’Annecy. C’est pourquoi, vous ne serez plus étonnés de constater l’omniprésence de tous types de vélos, électriques ou pas, dans toutes les rues d’Annecy.

Des moyens de transports variés sur le lac d’Annecy

Le Lac d’Annecy, d’une profondeur de 40 à 80 mètres maximum, selon les endroits, offre une myriade d’activités aquatiques incroyables.

Adeptes du voilier, pas de souci, adeptes du paddle, pas de souci, adeptes du pédalo pas de souci, adeptes de l’aviron, non plus ! Canoë-kayak, voile Optimists, snorkeling (randonnée palmée), apnée sont au rendez-vous pour vos instants nature en symbiose avec l’eau pure du Lac d’Annecy.

Lorsque nous glissons sur le Lac d’Annecy, nous avons le sentiment d’être un peu des explorateurs de terres nouvelles, d’îles perdues du bout du monde, tellement les eaux sont limpides et de couleurs dépaysantes.

Comment Annecy réussit à conjuguer le passé, le présent et le futur
Traversée calme du Lac en bateau électrique depuis Les Marquisats jusqu’à Veyrier (à gauche), Port de Veyrier-du-Lac (au milieu), Cours de voile Optimist, sur le Lac d’Annecy (à droite). (Image : Laurence Lefebvre / VisionTimes)

Le taxi volant à hydrogène, The Bubble

Mais, voici un moyen de transport du futur qui mérite vraiment d’être connu.

Peut-être n’avez-vous pas encore entendu parler du taxi-volant à hydrogène appelé The Bubble ? C’est en voulant faire la traversée du Lac d’Annecy que nous avons rencontré Roy Hummel. Voyant notre curiosité pour ce mode de transport du futur, il nous a gentiment accompagnés pour rencontrer Monsieur Cyril Moëne, l’un des responsables de Seabubbles.

Tout naturellement, Monsieur Moëne nous a conviés à prendre place et découvrir l’intérieur du Bubble, quatre places passagers, plus le pilote. Sachez que l’habitacle est vraiment très spacieux et confortable !

Comment Annecy réussit à conjuguer le passé, le présent et le futur
Le taxi volant à hydrogène, The Bubble, sur le Lac d’Annecy, près du ponton de départ des Marquisats (à gauche). Départ du taxi volant The Bubble, à Veyrier-du-Lac (à droite ). (Image : Laurence Lefebvre / VisionTimes). (Image : Laurence Lefebvre / VisionTimes)

Fleuron de la technologie, naviguant à 12 nœuds (22 km/H). Il est spécifié sur le site de Seabubbles, que « ce sont des bateaux à zéro émission, conçus pour le transport de passagers. Les Seabubbles offrent un moyen écologique et agréable d’explorer les voies navigables grâce à leur propulsion électrique associée aux foils entièrement automatisés.

Inspirés de l’aviation, les foils, ailes immergées, générant une force de flottaison permettent aux bateaux de se soulever au-dessus des eaux, réduisant ainsi drastiquement la surface de contact : ils ne créent pas de vagues ».

Si vous passez par Annecy, voici une nouvelle expérience à tenter ! Par contre, pensez à réserver suffisamment tôt, car vous ne serez pas les seuls à vouloir tenter l’aventure ! Nous souhaitons donc de beaux jours aux taxis du SeaBubbles, traçant leur route vers l’avenir !

Une fleur géante de lotus devant l’Hôtel de ville d’Annecy

La nuit tombe délicatement sur la ville d’Annecy. Les réverbères commencent à s’illuminer. Voici, que nos regards tombent sur une fleur de lotus, géante, gonflable, mouvante, d’environ 6 mètres de diamètre.

Comment Annecy réussit à conjuguer le passé, le présent et le futur
Breathing Lotus Flower de Choi Jeong Hwa, esplanade de l’hôtel de ville d’Annecy. Avec ses 6 mètres de diamètre, c’est une œuvre récurrente du Festival Annecy Paysages. (Image : Laurence Lefebvre / VisionTimes)

C’est surprenant ! Cela questionne. En menant notre petite enquête, nous apprenons qu’elle a été acquise par la ville d’Annecy pour en faire une œuvre récurrente du Festival Annecy Paysages.

Le Festival Annecy Paysages , est un parcours d’installations artistiques et paysagères installé en plein air chaque été et organisé par Bonlieu Scène nationale Annecy, depuis 2018. Si vous souhaitez admirer les autres œuvres du parcours, rendez-vous directement sur le site Annecy-paysages. Cette sixième édition se déroule du samedi 8 juillet 2023 au dimanche 24 septembre 2023.

Mais revenons à cette fleur de lotus impressionnante. Elle a été réalisée par un artiste sud-coréen, du nom de Choi Jeong Hwa, designer né à Séoul et appartenant au mouvement artistique du pop-art coréen.

Cet artiste fusionne, savamment, l’art de l’imagerie, le symbolisme traditionnel coréen et la culture populaire coréenne. Il est réputé pour ses installations internationales, incarnées par de fabuleuses fleurs de lotus géantes. Il a également exposé à San Francisco, Sydney, Boston et à la Villette en région parisienne.

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White Lotus de Choi Jeong Hwa, en 2015. Parc de la Villette à Paris, lors de l’exposition L’air des géants. (Image : Capture d’écran / pariscotejardin.fr)

Pour lui, cette fleur de lotus symbolise la pureté en Asie qui peut émaner des eaux troubles et boueuses. En effet, le lotus en Asie est une plante qui pousse dans la boue, un environnement sombre, obscur, mais elle va traverser l’eau, supporter les épreuves et enfin émerger en surface pour s’épanouir sublime au soleil.

Un peu comme nous les humains, nous pouvons endurer des épreuves, et enfin sortir la tête de l’eau. Elle est donc le symbole de l’espoir indestructible. C’est pour cela, qu’elle est souvent le symbole de nombreuses méthodes de méditation en Asie.

Cette fleur de lotus représente bien la ville d’Annecy qui a continué d’avancer, malgré toute son histoire façonnée par toutes les épreuves qu’elle a endurées au fil du temps : les pestes, les épidémies, les inondations, les incendies, les guerres. La ville d’Annecy a émergé la tête de l’eau du Lac auquel elle doit une sorte de renaissance sans doute. Le Lac d’Annecy, c’est le cœur de la ville qui bat, là, où s’agite la vie.

Curieusement, pour Choi Jeong Hwa, sa fleur de lotus gonflable qui se gonfle et se dégonfle au rythme d’une respiration, d’un souffle, lentement, délicatement, représente la vie, un cœur qui bat. Cet artiste rappelle à sa manière l’importance d’être dans l’instant présent en toute conscience : il rappelle aussi la beauté éphémère de la vie. Cela semble bien plus poétique que le « tombeau peint » du Seigneur de Monthoux que nous avons vu précédemment.

Chers lecteurs, une graine de lotus aurait-elle été plantée, jadis, dans des temps éloignés, près de l’hôtel de ville ? Cela laisse à rêver, on pourrait l’imaginer, à voir Annecy si dynamique et aussi si vivante, aujourd’hui, émergeant du passé et tournée vers l’avenir.

Ainsi, c’est avec diverses personnalités « persévérantes et patientes » telles que Saint François de Sales ou Jeanne de Chantal, des personnalités pleines de « bonté » comme Pierre Lamy et le cardinal de Brogny ou « authentiques » comme Messieurs Moëne et Hummel, que la ville d’Annecy s’est construite et a grandi jusqu’à aujourd’hui. C’est aussi avec des personnalités comme Madame Éliane Masset, notre guide, qui continue de transmettre, au public d’aujourd’hui, son histoire du passé que Annecy continue de s’épanouir près du lac, transcendant ainsi toutes les terribles épreuves du passé qui ont pourtant laissé des stigmates sur la ville.

Comment Annecy réussit à conjuguer le passé, le présent et le futur
Méditation en position du lotus face au Lac d’Annecy. (Image : M. Lefebvre / VisionTimes)

Nous avons débuté notre visite d’Annecy par un arbre asiatique, sacré et spirituel : le Ginkgo Biloba et nous la finissons par une fleur de lotus, une autre plante asiatique, symbole de l’espoir.

Serait-ce un petit clin d’œil de l’univers ? Annecy serait-elle une terre sacrée pleine d’espoir pour l’avenir avec un lac invitant aux rêveries, à la contemplation et à la méditation ? L’avenir nous le dira.

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