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Tradition. Il y a trois cents ans, les traditions du Nouvel An chinois de la dynastie Qing (1/4)

CHINE ANCIENNE > Tradition

Coutumes et festivals annuels à Pékin (燕京歲時記), écrit en 1900 par un aristocrate mandchou nommé Fucha Dunchong de la dynastie Qing, dépeint la vie quotidienne vers la fin de la dernière dynastie chinoise : coutumes, spécialités, rites… un panorama sur la vie du vieux Pékin durant cette époque. D’après ce livre, l’ambiance du Nouvel An chinois était bien présente dès le 12ème mois lunaire et durait jusqu’au 1er mois de la nouvelle année.

Le congé annuel du gouvernement au Nouvel An chinois

Sous la dynastie Qing (1644-1912), l’astronaute impérial, qui était chargé des observations astronomiques, des calculs calendaires et de la formulation des calendriers, choisissait une date de bon augure pour l’arrêt du travail du gouvernement et la communiquait à l’empereur, qui la diffusait ensuite aux bureaux du gouvernement dans tout le pays.

Au 12ème mois lunaire, les administrations pouvaient choisir l’un des quatre jours entre les 19ème, 20ème, 21ème et 22ème jour pour organiser la cérémonie de « sceller le sceau officiel » pour annoncer l’arrêt de travail, puis prendre un mois de vacances. Une fois le sceau scellé, personne n’était autorisé à le toucher.

Le jour de la cérémonie de scellement, les fonctionnaires, chargés des sceaux et des rubans, dans chaque ministère, invitaient leurs collègues à prendre un verre pour les remercier de leur travail acharné au cours de l’année écoulée. Ce jour-là, la cérémonie terminée, des milliers de chevaux partaient vers les restaurants ou les bars.

Le quartier Qianmen, à Pékin, était un endroit très peuplé et très animé où on trouvait beaucoup de voleurs. Après la fermeture de l’administration, les pickpockets y volaient de l’argent sans vergogne, car les fonctionnaires n’intervenaient pas durant cette période.

Après un mois de vacances, les fonctionnaires revenaient au bureau suite à la cérémonie d’« ouverture du sceau ». C’était toujours à l’astronaute impérial de choisir une bonne date que l’empereur communiquait aux fonctionnaires de tout le pays. La cérémonie avait lieu souvent entre les 19ème, 20ème et 21ème jour du 1er mois lunaire. Durant la cérémonie, les officiels étaient habillés en tenue de cour. Après l’ouverture du sceau, le gouvernement reprenait ses activités.

Cultiver et Offrir des Fleurs Tang

Dans la Chine ancienne, les fleuristes appelaient les fleurs cultivées dans une pièce chaude « fleurs Tang ». Chaque année, au Nouvel An chinois, les gens s’en offraient. Dans la capitale, les pivoines, les fleurs de prunier, les fleurs de pêcher et les Jasminum floridum étaient vendues à partir du 12ème mois du calendrier lunaire, toutes conservées dans une pièce chaude et chauffées par la chaleur du feu.

En Chine, la culture de fleurs, de fruits et de légumes dans des serres date de la dynastie Han (202 av. J.-C. - 220 ap. J.-C.). Pendant la dynastie Han, les oignons verts, les poireaux et d’autres légumes étaient cultivés en hiver, recouverts d’une serre, et réchauffés par la chaleur du feu jour et nuit, de sorte que tous les légumes poussaient en hiver. Sous la dynastie des Han occidentaux, lorsqu’il était fonctionnaire chargé des biens à usage personnel du gouverneur, l’expert hydraulique Zhao Xinchen a fait savoir que ces fruits et légumes ne correspondaient pas à la saison et que leur consommation serait préjudiciable à la santé, il était donc déconseillé d’en fournir à la cour.

L’encens tibétain

L’encens dit tibétain était fabriqué au Tibet. Considéré comme l’encens le plus noble sous la dynastie Qing, il avait un parfum de bois de santal. À la fin de chaque année, les princes et les nobles brûlaient de l’encens tibétain chez eux, et le parfum de l’encens embaumait tous les coins de la maison.

L’arbre à argent

Comme le sapin de noël, le sapin était aussi la vedette du Nouvel An chinois sous la dynastie Qing. Une grande branche de sapin ou de cyprès était placée dans un vase, décoré de pièces de monnaie anciennes, de yuanbao, de fleurs de grenade, etc. On l’appelait l’arbre à argent.

L’argent du Nouvel An chinois

Une ficelle colorée était utilisée pour tisser des pièces d’argent en forme de dragon et placée au pied du lit. L’argent était également appelé « argent du Nouvel An chinois » lorsqu’il était donné à un enfant par un sénior ou un ainé.

Les billets rouges

C’est le nom donné à l’argent sous forme de billet que l’on retirait dans une banque à l’époque. À la fin de chaque année lunaire, les familles riches échangeaient des pièces d’argent contre des billets sur lesquels des idéogrammes étaient inscrits en couleur. Ces billets étaient appelés « billets rouges » car ils étaient plus beaux que les billets normaux et qu’ils étaient de bon augure.

Rédacteur Yi Ming

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