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Sagesse. Qui a relevé six défis pour épouser la princesse Wencheng (1/2)

CHINE ANCIENNE > Sagesse

Sous le règne de l’empereur Tang Taizong (vers 600 - 10 juillet 649), la princesse Wencheng (vers 623 – 680) était célèbre pour sa beauté et son talent. À sa majorité, de nombreux rois étrangers ont envoyé des délégations pour demander sa main. Souhaitant confier son destin à un souverain sage ayant des sujets doués, la princesse a demandé à l’empereur de lancer six défis aux ambassadeurs étrangers. Lequel parmi eux, pourrait-il réussir, pour aider son roi à épouser cette princesse chinoise, si connue dans l’histoire ?

La princesse Wencheng : l’une des princesses les plus célèbres de la Chine ancienne

Au cours des 5 000 ans d’histoire de la Chine, il y a eu d’innombrables princesses, mais la plupart d’entre elles ont été oubliées comme des femmes ordinaires. La princesse Wencheng, sous le règne de l’empereur Tang Taizong, fait figure d’exception et son histoire est encore largement diffusée aujourd’hui. On continue aussi à raconter l’histoire de Songtsen Gampo, roi du Tibet, qui envoya un ministre plein de sagesse pour demander la main de la princesse Wencheng.

La princesse Wencheng était la fille de Li Daozong, le roi d’une branche de la dynastie Tang. Elle était belle et digne, intelligente et vertueuse, douée pour les travaux d’aiguille et la plantation des mûriers, et bien initiée au Bouddhisme. Peu à peu, sa renommée parvint aux oreilles de l’empereur Tang Taizong. Ce dernier en fut si ravi qu’il lui donna le titre de « princesse Wencheng ».

Pendant que la princesse Wencheng grandissait, un grand héros - Songtsen Gampo - apparut au Tibet. Il admirait la culture de la dynastie Tang, et lorsqu’il entendit parler de la beauté de la princesse Wencheng, il voulut la prendre pour épouse. La 14ème année de Zhenguan (en 640), Songtsen Gampo envoya son premier ministre, Gaer Tongzan Yongcheng, avec 5 000 taels d’or et des centaines de trésors, à la tête d’une délégation à Chang’an, la capitale de la dynastie Tang, pour demander la main de la princesse Wencheng.

De nombreux rois voulaient épouser la princesse, que fit l’empereur Tang Taizong ?

Après des mois de pèlerinage, Gar Tongtsen Yülsung arriva enfin à Chang’an avec son cortège. Mais avant de pouvoir admirer la splendeur de Chang’an, il commença déjà à s’inquiéter car à sa surprise, de nombreux royaumes voisins avaient également envoyé leur délégation dans cet objectif : demander la main de la princesse Wencheng.

Parmi ces pays, l’Inde vénérait le bouddhisme comme la dynastie Tang, la Perse possédait des richesses, l’Uygur jouissait d’une stabilité intérieure et le Royaume Ling dirigé par le roi Gesar était doté d’une grande puissance militaire. Après réflexion, Gar Tongtsen Yülsung comprit que s’il voulait aider son roi à épouser la princesse, il devrait faire preuve d’une grande sagesse.

L’empereur Tang Taizong se trouvait également dans une situation délicate : quel que soit le roi auquel il marierait la princesse, les autres pays seraient mécontents, ce qui nuirait à la stabilité de la dynastie Tang. Il invita d’abord les différents ambassadeurs à séjourner dans leur ambassade tout en promettant de revenir vers eux avec une solution acceptable pour tout le monde.

Ainsi, Gar Tongtsen Yülsung s’installa dans la capitale Chang’an. Plus tard, il apprit que la courtisane qui s’occupait de lui était l’ancienne nourrice de la princesse. Il profita alors de l’occasion pour en connaître davantage sur la princesse Wencheng.

Qui a relevé six défis pour épouser la princesse Wencheng
La princesse Wencheng souhaitait épouser le roi le plus sage. (Image : Musée National du Palais de Taïwan / @CC BY 4.0 / @www.npm.gov.tw

Ensuite, l’empereur Tang Taizong alla voir la princesse Wencheng pour lui demander son avis. La princesse était une personne exceptionnelle, elle souhaitait épouser le roi le plus sage. L’empereur Tang Taizong accepta la proposition de la princesse. Ils décidèrent de lancer six défis pour trouver la délégation la plus sage et douée.

Quelles sont les épreuves et qui sera le vainqueur ?

Le lendemain, l’empereur Tang Taizong réunit tous les ambassadeurs et leur dit : « Je vous suis reconnaissant d’avoir parcouru des milliers de kilomètres pour venir à Tang. Et ici, nous traitons tous les pays sur un pied d’égalité, mais il n’y a qu’une seule princesse. Après réflexion, j’ai décidé de vous inviter à passer quelques épreuves, et le vainqueur pourra rentrer dans son pays avec la princesse. »

- Défi n°1, Faire passer un fil de soie dans une perle zigzaguée à l’intérieur

Cela dit, l’empereur Tang Taizong ordonna d’annoncer le sujet du premier défi : faire passer un fil de soie dans une perle zigzaguée à l’intérieur. Ayant appris que l’empereur n’avait pas encore décidé à quel roi marier la princesse, Gar Tongtsen Yülsung fut moins inquiet et commença à méditer sur le défi du premier jour.

La perle sur la table n’était pas grosse, mais elle était percée et le trou était en forme de zigzag. Il ne serait pas facile d’enfiler un fil de soie si souple dans une telle perle. Pendant que Gar Tongtsen Yülsung réfléchissait, les ambassadeurs d’autres pays s’y essayaient déjà.

L’émissaire indien enfila le fil de soie sur une fine aiguille, mais ne parvint pas à le faire passer à travers cette perle incurvée à l’intérieur. L’émissaire perse trouva une soie de porc très dure et enroula le fil de soie autour d’elle, mais il ne parvint pas non plus à faire passer le fil. L’ambassadeur de l’Uygur et celui du Royaume Ling essayèrent d’enfiler le fil de soie à mains nues, mais sans plus de succès.

Tout le monde semblait perdu alors que Gar Tongtsen Yülsung s’avança. Il venait de voir une fourmi courir après des miettes de sucre et il eut une idée. Gar Tongtsen Yülsung noua le fil de soie autour de la taille de la fourmi, puis il souffla doucement la fourmi et le fil dans le trou de la perle, et puis il saupoudra des miettes de sucre à la sortie de la perle.

Le trou à l’intérieur de la perle était si petit que la fourmi ne pouvait pas se retourner, et tentée par le sucre, la petite fourmi se débattait vers la sortie. Lorsque cette fourmi sortit de la perle, l’empereur Tang Taizong annonça que l’ambassadeur tibétain avait gagné le premier défi et que le second défi commencerait le jour suivant.

- Défi n°2, Distinguer les racines et les pointes des tronc d’arbre

Le lendemain, l’empereur invita les ambassadeurs de tous les pays à se réunir à nouveau, et tous virent un tas de troncs bien rangés en pile. Le défi de ce jour était : distinguer les racines et les pointes de ces troncs. Chaque tronc était presque identique : la racine et la pointe étaient de la même dimension, et même les plis de l’écorce étaient presque semblables.

Dès qu’ils reçurent le sujet, les envoyés des autres pays étudièrent immédiatement les troncs, les uns en regardant les anneaux annuels de chaque tronc, les autres en essayant de trouver les différences dans l’écorce, mais tous échouèrent.

Qui a relevé six défis pour épouser la princesse Wencheng
Reconnaître la racine et la pointe des troncs d’arbre. (Image : Marijana / Pixabay)

Lorsque vint le tour de Gar Tongtsen Yülsung, il s’avança calmement et, au lieu d’observer les troncs, il ordonna qu’on les jette tous à l’eau. Comme les troncs étaient légers à la pointe et lourds à la racine, on vit les troncs mis à l’eau s’enfoncer plus d’un côté et moins de l’autre, et Gar Tongtsen Yülsung put ainsi rapidement distinguer les racines et les pointes de ces troncs.

Bien que Gar Tongtsen Yülsung ait gagné le concours deux fois de suite, l’empereur Tang Taizong pensait qu’il était juste un peu intelligent.

- Défi n°3, Boire du vin, manger de l’agneau et tanner du cuir

Tôt le matin du troisième jour, chaque ambassade reçut de l’empereur Tang Taizong cent jarres de vin et cent moutons. Ils devaient finir les cent jarres de vin, tuer les cent moutons, manger toute la viande et tanner les peaux pour en faire du cuir avant la tombée de la nuit.

« Ce n’est pas un travail facile à accomplir, et si l’on se lance à l’aveuglette, il est certain que nous n’irons pas jusqu’au bout », Gar Tongtsen Yülsung réfléchit et planifia ainsi : il donna à chacun de ses guerriers un mouton, leur dit de les tuer, puis leur ordonna de faire cuire et de découper la viande en petits morceaux, et que chacun garde la peau de leur mouton.

Après tous ces préparatifs, Gar Tongtsen Yülsung réunit tous ses guerriers en cercle, leur donna à chacun une jarre de vin, puis ils commencèrent à bavarder, manger, boire et travailler les peaux du mouton. Gar Tongtsen Yülsung précisa que chacun ne devait prendre que de petites bouchées de viande et de petites gorgées de vin, afin de ne pas trop manger d’un coup et de ne pas s’enivrer.

Quant au travail des peaux, pour rendre le travail plus amusant, Gar Tongtsen Yülsung demanda à chaque personne de travailler en équipe : que chacun travaille un peu sa peau de mouton avant de la passer à son voisin. Ainsi, en répartissant le travail, non seulement les tâches confiées par l’empereur ont pu être accomplies rapidement, mais la délégation de Gar Tongtsen Yülsung a pu s’amuser durant la journée.

Au coucher du soleil, l’empereur Tang Taizong se rendit avec son cortège dans les ambassades pour vérifier l’état d’avancement des travaux. Des peaux de mouton ont été jetées partout dans l’ambassade de Perse. A l’intérieur de l’ambassade de l’Inde, il y avait également un désordre de sang de mouton et de laine. Dans l’ambassade d’Uygur, les émissaires et leurs servants se sont retrouvés devant les morceaux de mouton entiers qu’ils ne savaient pas comment consommer. L’émissaire du Royaume de Ling était même complètement ivre.

À ce moment-là, dans l’ambassade tibétaine, Gar Tongtsen Yülsung attendait avec ses guerriers l’inspection de l’empereur, chacun tenant une peau de mouton tannée à la main, avec cent jarres de vin vides et soigneusement rangées.

Le troisième concours fut à nouveau remporté par l’ambassadeur tibétain. Grâce à cette compétition, l’empereur Tang Taizong commença à comprendre que Gar Tongtsen Yülsung était très intelligent.

Rédacteur Yi Ming

À suivre...

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