On entend souvent des dictons comme : On récolte ce que l’on sème et Le travail paie. Pourtant, la vie ne se déroule pas toujours ainsi. Certaines personnes étudient avec assiduité, se montrent bienveillantes envers autrui, et pourtant, elles semblent jouer de malchance. (Image : wikimedia / Xu Yang, 18. century painter from Suzhou, China / Domaine public)
On entend souvent des dictons comme : On récolte ce que l’on sème et Le travail paie. Pourtant, la vie ne se déroule pas toujours ainsi. Certaines personnes étudient avec assiduité, se montrent bienveillantes envers autrui, et pourtant, elles semblent jouer de malchance. D’autres, en revanche, semblent progresser facilement dans la vie, comme si toutes les opportunités s’offraient à elles.
Cette question n’est pas nouvelle. Il y a des siècles, sous la dynastie Qing en Chine, un jeune érudit nommé Li Binru a été confronté à la même situation déconcertante. Il avait du talent, de l’ambition et un désir sincère de réussir. Mais pendant de nombreuses années, rien ne s’est passé comme prévu.
Un érudit doué qui semble jouer de malchance
Pendant plus de vingt ans, Li Binru passa les examens impériaux avec confiance, convaincu que son heure viendrait enfin. (Image : wikimedia / Xu Yang, 18. century painter from Suzhou, China / Domaine public)
Li Binru excellait aussi bien en littérature qu’en arts martiaux, une combinaison rare à cette époque. Ses professeurs l’admiraient, persuadés qu’il servirait un jour son pays et ferait honneur à sa famille. Pendant plus de vingt ans, il passa les examens impériaux avec confiance, convaincu que son heure viendrait enfin.
Mais elle ne vint jamais. À maintes reprises, il échoua. Non par paresse ou manque de préparation, mais par malchance.
Après qu’un gouverneur local eut reconnu son talent et l’eut choisi premier aux examens littéraires et martiaux, Li Binru se rendit à la capitale pour l’examen national. Ce jour-là, la pluie tombait sans relâche.
Li Binru posa sa copie sur la table, se baissa pour ajuster ses chaussures, et lorsqu’il releva la tête, la copie avait disparu. (Image : wikimedia / Ming Dynasty Painting / Domaine public)
Li Binru posa sa copie sur la table, se baissa pour ajuster ses chaussures, et lorsqu’il releva la tête, la copie avait disparu. Dans sa recherche frénétique, il marcha dessus par inadvertance, les clous de ses chaussures déchirant la feuille en morceaux. Il n’existait aucune règle pour remplacer une copie d’examen. Il fut immédiatement renvoyé.
Toujours déterminé, Li Binru s’inscrivit à l’examen martial. Mais il chuta de cheval et se blessa au dos avant même de pouvoir commencer. Ces deux malheureux accidents anéantirent des années d’efforts et mirent fin à ses espoirs. Le cœur brisé et sans le sou, il rentra chez lui.
De même, une autre opportunité prometteuse s’évapora.
Des amis lui trouvèrent un poste d’enseignant dans un village de montagne isolé. Reconnaissant pour cette nouvelle chance, Li Binru fit ses bagages et partit avec un espoir renouvelé. Mais le malheur ne tarda pas à le frapper. (Image : wikimedia / Xu Yang, 18. century painter from Suzhou, China / Domaine public)
Plus tard, des amis lui trouvèrent un poste d’enseignant dans un village de montagne isolé. Reconnaissant pour cette nouvelle chance, Li fit ses bagages et partit avec un espoir renouvelé. Mais le malheur ne tarda pas à le frapper. La nuit de son arrivée, une crue éclair ravagea la vallée. L’école, les maisons – et tous les biens de Li – furent emportés. Seul Li survécut.
Une fois de plus, son avenir s’effondra du jour au lendemain, et il semblait jouer de malchance.
En quête d’aide au loin
Loin de chez lui, sans ressources ni contacts, Li Binru s’effondra. Il laissa éclater son désespoir, se demandant pourquoi le Ciel semblait s’acharner à contrecarrer tous ses efforts. (Image : wikimedia / Xu Yang, 18. century painter from Suzhou, China / Domaine public)
Sans autre option, Li Binru traversa les provinces pour solliciter l’aide du gouverneur Zhang Huapeng, le fonctionnaire qui l’avait jadis soutenu. Mais à son arrivée, Zhang Huapeng était en deuil et ne put lui apporter son soutien. Il lui écrivit néanmoins une lettre de recommandation et l’encouragea à demander de l’aide à son fils à Hangzhou.
Li Binru reprit la route, s’accrochant à l’espoir. Mais avant qu’il ne puisse le rejoindre, le fils de Zhang Huapeng tomba gravement malade et décéda.
Loin de chez lui, sans ressources ni contacts, Li Binru s’effondra. Il laissa éclater son désespoir, se demandant pourquoi le Ciel semblait s’acharner à contrecarrer tous ses efforts. Il se sentait abandonné, incapable de comprendre pourquoi le malheur le poursuivait malgré son honnêteté, son talent et sa persévérance.
Un moment d’éveil
Un vieil homme à l’aspect bienveillant s’approcha. Écoutant la souffrance de Li Binru, il lui fit part d’une perspective ancrée dans la sagesse traditionnelle : celle qui conçoit la vie comme un long voyage, dont les conséquences peuvent se déployer sur plusieurs vies. (Image : wikimedia / traditional attributed to Guan Daosheng / Domaine public)
À cet instant précis, un vieil homme à l’aspect bienveillant s’approcha. Écoutant la souffrance de Li Binru, il lui fit part d’une perspective ancrée dans la sagesse traditionnelle : celle qui conçoit la vie comme un long voyage, dont les conséquences peuvent se déployer sur plusieurs vies.
Il expliqua à Li Binru que les épreuves ne sont pas toujours synonymes d’injustice. Parfois, elles reflètent des dettes du passé : des moments où l’ambition a occulté la bonté ou où l’intelligence a été employée sans compassion. La véritable fortune, expliqua-t-il, ne s’acquiert pas par le seul talent, mais par la bonté que l’on cultive.
Le vieil homme encouragea Li Binru à ne pas céder à l’amertume, mais à saisir cette occasion pour grandir : choisir la bonté, aider les autres et traverser la vie avec humilité et sincérité. Ce faisant, affirma-t-il, Li Binru pourrait façonner son avenir.
Un cœur qui change change tout
Au lieu de blâmer le destin, Li Binru se tourna vers lui-même. Il examina son caractère, pratiqua la gratitude et s’efforça d’encourager son entourage. Peu à peu, sa vie prit un tournant décisif. Les opportunités revinrent. Il réussit finalement les examens impériaux, gagna le respect de tous et vécut le reste de ses jours en paix. (Image : wikimedia / Yu Ren, Wu Yue / Domaine public)
Ces paroles touchèrent profondément Li Binru. Au lieu de blâmer le destin, il se tourna vers lui-même. Il examina son caractère, pratiqua la gratitude et s’efforça d’encourager son entourage. Peu à peu, sa vie prit un tournant décisif. Les opportunités revinrent. Il réussit finalement les examens impériaux, gagna le respect de tous et vécut le reste de ses jours en paix.
Ses années difficiles ne disparurent pas, mais elles devinrent le fondement de sa transformation. Les échecs n’avaient pas été une punition, mais un tournant. À travers eux, il avait découvert une vérité simple et pourtant puissante : le succès ne se forge pas seulement par le talent ou l’ambition, mais aussi par la bonté que nous cultivons tout au long de notre chemin.
Un doux rappel pour la vie moderne
Toute période de lutte n’est pas synonyme d’échec. Toute porte fermée n’est pas définitive. Parfois, la vie nous demande de mûrir avant de nous accorder le succès. Finalement, la fortune la plus durable ne repose pas seulement sur ce que nous accomplissons, mais aussi sur ce que nous devenons. (Image : wikimedia / Liaoning Provincial Museum / Domaine public)
L’histoire de Li Binru résonne doucement à travers le temps. Pour quiconque s’est déjà demandé pourquoi l’effort n’apporte pas toujours une récompense immédiate, ou pourquoi les défis s’accumulent parfois : ce récit ancien offre une perspective différente.
Toute période de lutte n’est pas synonyme d’échec. Toute porte fermée n’est pas définitive. Parfois, la vie nous demande de mûrir avant de nous accorder le succès. Comme Li Binru l’a découvert, lorsque nous apaisons notre cœur, aidons généreusement les autres et choisissons la bienveillance même dans le découragement, nous changeons d’une manière que les circonstances ne peuvent arrêter.
Finalement, la fortune la plus durable ne repose pas seulement sur ce que nous accomplissons, mais aussi sur ce que nous devenons.
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