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Sagesse. Héroïnes en fleurs : histoires de trois jeunes filles extraordinaires dans la Chine ancienne (2/2)

CHINE ANCIENNE > Sagesse

PODCAST

Sous un ciel étoilé relativement calme et inchangé, la Chine, en comparaison, connut de nombreux changements de dynasties, depuis la Période des Printemps et Automnes jusqu’à la dynastie Jin. Sous la dynastie Jin, Chunyu Tiying, une des trois héroïnes florissantes, utilisa son talent d’écriture, sa sagesse et sa bravoure pour sauver son père.

Dans la nuit des temps, Chunyu Tiying brille comme une étoile resplendissante et continue de se distinguer à ce jour. Pourquoi ?

Héroïnes en fleurs : histoires de trois jeunes filles extraordinaires dans la Chine ancienne
Depuis la nuit des temps, Chunyu Tiying brille comme une étoile resplendissante et continue de se distinguer à ce jour. Pourquoi ? (Image : wikimedia / Identified as He Dazi (赫達資) / Domaine public)

Le crime d’un père

Au cours de la treizième année du règne de l’empereur Wen, pendant la période Han (167 av. J.-C.), le père de Chunyu Tíying, Chunyu Yi, fut reconnu coupable d’un crime et condamné à un châtiment corporel. Ce châtiment consistait à couper les membres ou la peau de la personne condamnée. Chunyu Yi fut emmené à Chang’an et placé en détention en attendant son procès. Chunyu Tiying, désemparée, suivit son père à Chang’an.

La façon dont Chunyu Tiying sauva son père sous la dynastie Han était différente de celle des deux autres héroïnes, dont Xungan. Xungan fut une guerrière héroïque sur le champ de bataille, pleine de courage et de bravoure. Elle avait mené ses troupes pour percer les lignes ennemies et avait accompli des exploits extraordinaires.

De même, Chunyu Tiying dut faire preuve de courage et de bravoure pour sauver son père. Elle fit appel à sa piété filiale sincère, car elle n’était pas douée pour les arts martiaux. En lui écrivant, elle émut l’empereur de l’époque, l’amenant à réfléchir sur ses actes, ce qui entraîna des changements dans le système des châtiments corporels.

Héroïnes en fleurs : histoires de trois jeunes filles extraordinaires dans la Chine ancienne
Chunyun Tiying émut l’empereur de l’époque, l’amenant à réfléchir sur ses actes, ce qui entraîna des changements dans le système des châtiments corporels. (Image : wikimedia / Identified as He Dazi (赫達資) / Domaine public)

Des trois héroïnes, Chunyu Tiying usa de son écriture subtile

Pour sauver son père, Chunyu Tiying écrivit à l’empereur Wen de Han. Dans cette lettre, elle relata les faits en ces termes : « Mon père, Chunyu Yi, était à l’origine gouverneur du grenier à blé du royaume de Qi. Pendant son mandat, il a fait preuve de droiture et d’honnêteté et a été loué par le peuple. Aujourd’hui, il a commis un crime et doit être puni.

Après un châtiment corporel, le corps ne peut être ramené à son état d’origine, même si la personne coupable souhaite se corriger. De même, les condamnés à mort ne peuvent pas être ramenés à la vie. Ils ne peuvent pas se repentir et n’ont nulle part où aller ».

Chunyu Tiying déclara également qu’elle était prête à devenir fonctionnaire pour expier le crime de son père, en espérant qu’il aurait une chance de se rectifier à l’avenir.

Abolition des châtiments corporels

À la lecture de la lettre de Chunyu Tiying, l’empereur Wen de Han fut touché par sa piété filiale. Il publia une proclamation abolissant les châtiments corporels.

La déclaration se lit comme suit : « J’ai entendu dire que sous le règne de l’empereur Shun, lorsque des personnes commettaient des crimes, on leur faisait porter des vêtements spéciaux et des chapeaux avec des marques qui indiquaient à tout le monde qu’elles étaient des criminelles. La personne coupable avait honte et se corrigeait. En conséquence, les gens n’osaient plus commettre de crimes, ce qui était une bonne façon de gouverner un pays.

Aujourd’hui, le pays a introduit cinq types de châtiments corporels, mais ceux-ci n’ont pas mis fin au comportement criminel des gens. Certaines personnes continuent à défier la loi avec leur corps. Quel est donc le nœud du problème ? N’est-ce pas à cela que nous devrions réfléchir ? Est-ce le résultat de mon manque de vertu et d’enseignements et d’une gouvernance peu claire ?

Hélas ! Je suis humilié parce que je n’ai pas bien éduqué le peuple ; il est tombé dans le cycle du châtiment et du crime. Le Livre des Cantiques dit : " Le chef qui a de nobles vertus est respecté par le peuple, comme celui-ci respecte ses parents. "

Actuellement, sous mon règne, lorsque les gens commettent des erreurs et ont recours à la criminalité, je ne les éduque pas en premier lieu, mais je renforce la mise en œuvre de la punition. Même s’ils voulaient se racheter et devenir bons, ils seraient handicapés par les châtiments corporels et ne pourraient plus servir le pays. J’ai beaucoup de sympathie pour eux. En outre, les personnes punies garderont des handicaps physiques et des cicatrices sur la peau, qui ne pourront jamais se rétablir ou guérir complètement. C’est tellement déchirant et inhumain ! Comment cela peut-il être l’intention d’un souverain qui est comme un parent pour le peuple ? ».

Éclairé par ces conclusions, l’empereur Wen de Han abolit les châtiments corporels et ordonna à ses ministres de réviser les lois et règlements relatifs à ces peines.

Héroïnes en fleurs : histoires de trois jeunes filles extraordinaires dans la Chine ancienne
Émergeant des annales du temps, comme des lotus sortant de l’eau, trois jeunes héroïnes : Jingnu du royaume Qi, Xungan de la dynastie Jin et Tiyin de la dynastie Han ont su mettre en avant leur piété filiale. (Image : wikimedia / Ismoon (talk) 22:27, 9 March 2019 (UTC) / CC BY-SA 4.0)

La piété filiale d’une fille

Grâce à tous ces changements, Chunyu Tiying fut continuellement louée par les générations suivantes : « Tiying était une femme courageuse et intelligente qui n’avait pas peur du châtiment et qui racheta même les péchés de son père. Elle présenta son cas à l’empereur avec sincérité et piété filiale. Son langage subtil, rempli de sens profond, pouvait émouvoir le sage empereur. En conséquence, l’empereur abolit les châtiments corporels et pardonna le crime de son père ».

Chunyu Tiying révélait la véritable piété filiale d’une fille.

Rédacteur Albert Thyme

Source : Blossoming Heroines: The Story of Chunyu Tiying in Ancient China (Part 2)
www.nspirement.com

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