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Histoire. L’écriture ossécaille, héritage du roi Wu Ding de la dynastie Shang (1/2)

CHINE ANCIENNE > Histoire

Wu Ding était le 23ème roi de la dynastie Shang (vers 1600-1046 avant notre ère), vivant vers 1200 av. J.-C. Pendant ses 59 ans de règne, il a été loyal envers les dieux, bienveillant envers ses sujets, courtois avec les savants et les seniors, redonnant du dynamisme à la dynastie Shang. Le roi Wu Ding et sa reine ont d’ailleurs laissé derrière eux la précieuse écriture ossécaille (甲骨文) témoignant la connexion des Chinois avec le Ciel par la divination, sous la dynastie Shang.

Wu Ding vénérait les dieux et les ancêtres

Pour la dynastie Shang, deux choses comptaient le plus : la vénération des cieux via le sacrifice et rituel (祭祀), et la guerre d’expansion.

Le sacrifice et rituel est une cérémonie visant à communiquer étroitement avec les êtres supérieurs, afin de recevoir leurs conseils, leur aide ou leurs bénédictions. Si le souverain d’un pays négligeait ces rituels, il était considéré par ses pairs comme irrespectueux, déloyal à l’égard des cieux et indigne d’être souverain.

L’écriture ossécaille, héritage du roi Wu Ding de la dynastie Shang
Les rois accomplissaient le sacrifice et le rituel pour vénérer les dieux. (Image : wikimedia / Bibliothèque / CC0)

Lorsque Cheng Tang, le roi fondateur de la dynastie Shang, a commencé la guerre pour anéantir la dynastie Xia, le premier qu’il a attaqué était Ge Bo, un royaume vassal de Xia, principalement parce que « Ge Bo ne faisait pas de sacrifice et rituel ». La croisade de Cheng Tang visait à rétablir la Voie du ciel. Si la dynastie Shang a duré environ 600 ans, c’est grâce à ses rois très croyants dans le Ciel, qui incitaient leurs sujets à vénérer les dieux et à cultiver leur vertu.

Lorsque Wu Ding, le 23ème roi de la dynastie Shang, vénérait les dieux et les ancêtres, il utilisait des objets rituels aussi variés que complexes par rapport aux autres rois de la dynastie Shang, et il offrait les sacrifices les plus nombreux et de la meilleure qualité.

L’écriture ossécaille, héritage de Wuding, témoignant son obéissance à la volonté du Ciel

Les inscriptions sur les os des bêtes et les carapaces de tortues, appelées l’écriture ossécaille  et découvertes en 1899 par Wang Yirong (1845 – 14 août 1900), un expert chinois en style bronze, contiennent de nombreuses mentions sur l’« interrogation de l’avis des dieux et du Ciel » par Wu Ding sur les différentes affaires d’États.

Pour procéder à la divination, le divinateur du roi sculptait des sillons dans des carapaces de tortue et/ou des os d’animaux sélectionnés, puis brûlait les zones ciselées à l’aide d’un feu léger afin d’obtenir le « présage » (兆).

Le divinateur devait par la suite graver sur les carapaces de tortue et/ou des os d’animaux, des informations telles que le motif de la divination, la réponse des êtres supérieurs, la chance ou la malchance indiquée par le présage, et la réalisation ou non du présage. Ensuite, le divinateur rassemblait ces supports avant de les conserver dans un endroit sécurisé.

L’écriture ossécaille, héritage du roi Wu Ding de la dynastie Shang
Un morceau d’omoplate de bœuf de la dynastie Shang, avec une inscription et des marques de brûlure. (Image : Musée National du Palais de Taïwan / @CC BY 4.0

Qu’il s’agissait de faire la guerre, de bâtir des maisons ou de prédiction sur la vie, la mort ou la vieillesse, etc., Wu Ding pratiquait toujours la divination pour connaître l’avis des êtres supérieurs sur le sujet et agissait en fonction du présage.

Il a créé sa propre armée, dirigée par lui-même, et a fait une douzaine de conquêtes. Il a vaincu des vassaux perfides et élargit considérablement le territoire de la dynastie Shang.

La première reine de Wu Ding, Fu Hao : une grande cheffe de l’armée

Wu Ding avait beaucoup d’épouses, dont le nombre est encore recensé par les chercheurs, certains chercheurs chinois parlent de 67, d’autres de 121, et d’autres encore de 95.

Ces épouses venaient des pays voisins et il s’agissait des alliances pour établir une relation étroite avec la dynastie Shang. Ces alliances permettaient d’augmenter le nombre de la main d’œuvre. Selon les chercheurs, Wu Ding aurait eu 53 fils, un chiffre qui ne cesse d’augmenter, car des sites ont été découverts ces dernières années et les inscriptions sur les os et les écailles sont toujours en cours de déchiffrage.

Les épouses de Wu Ding ont servi la dynastie Shang en participant réellement à tout ce que les hommes pouvaient faire, tel que cultiver la terre, combattre, faire des rituels de vénération et de divination. La plus célèbre d’entre elles était Fu Hao.

L’écriture ossécaille, héritage du roi Wu Ding de la dynastie Shang
Une statue de Fu Hao en Chine. (Image : wikimedia / Gary Todd from Xinzheng, China / CC0)

Fu Hao était la première reine de Wu Ding. Elle avait mené de nombreuses expéditions et, une fois, elle a commandé une armée de 13 000 hommes et conquis plus de 20 pays, telle une déesse de la guerre. Elle a été sans conteste la première femme chef militaire de l’histoire de la Chine.

Fu Hao était aussi une grande divinatrice de Wu Ding. Les os et carapaces découverts à nos jours montrent qu’elle présidait à la divination lors de nombreux rituels majeurs, dont l’un était dédié au père de Wu Ding.

À suivre...

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