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Monde. La Russie et la Turquie décident de prolonger de soixante jours l’accord de libre-échange pour les céréales et les engrais

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Le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue turc Mevlüt Çavuşoğlu ont convenu de prolonger de 60 jours à compter de la mi-mai l’accord de libre-échange de la mer Noire pour les engrais et les céréales malgré les objections de la Russie à ce que l’Occident gère sa part du projet

Le 7 avril, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a rencontré son homologue turc Mevlüt Çavuşoğlu à Ankara. Ils ont discuté de la crise en Syrie et en Ukraine, d’un centre gazier potentiel en Turquie et de l’accord sur les céréales en mer Noire.

Sergueï Lavrov a indiqué que le sujet de sa discussion avec Mevlüt Çavuşoğlu avait porté sur « l’échec » de la mise en œuvre des conditions de l’accord sur les céréales en mer Noire.

Les marchés du blé, de l’orge, du maïs, du colza, de l’huile de colza, des graines de tournesol et de l’huile de tournesol sont dominés par la Russie et l’Ukraine, deux des principaux producteurs mondiaux de produits agricoles. La Russie détient également un monopole sur le marché des engrais.
L’accord a été négocié par la Turquie au nom de l’ONU en juillet de l’année dernière, pour une durée de 120 jours, afin de garantir le transport gratuit de denrées alimentaires essentielles, telles que les céréales et les engrais, pour la Russie et l’Ukraine.

Ce pacte a permis aux deux pays belligérants de continuer à échanger des denrées alimentaires malgré l’embargo sur le commerce russe décrété par l’Occident et la fermeture par la Russie des routes ukrainiennes de la mer Noire, essentielles pour ses exportations, notamment en ce qui concerne l’ammoniac, provenant des ports ukrainiens d’Odessa, de Chornomorsk et de Yuzhny/Pivdennyi, situés sur la mer Noire.

En novembre, la Russie a accepté à contrecœur de prolonger l’accord de 120 jours, jusqu’à la mi-mars, sous réserve que l’Occident ne fasse pas assez pour faciliter les exportations de denrées alimentaires et d’engrais russes, qui n’étaient pas incluses dans l’embargo.

C’est pourquoi la Russie a déclaré qu’elle n’autorisait le règlement que pour 60 jours supplémentaires, jusqu’à la mi-mai, alors que les Nations unies, l’Ukraine et la Turquie souhaitaient une nouvelle prorogation de 120 jours.

Ce n’est pas le cas de SWIFT

Toutefois, pour le prochain mandat, qui débutera en mai, la Russie a réaffirmé que l’Occident devait cesser d’entraver les exportations d’engrais et de céréales russes en imposant des taux d’assurance plus élevés et en excluant la Russie du système de transactions financières internationales SWIFT.

« Les engrais et les céréales ne figurent pas sur la liste des sanctions, mais tout le reste y figure, comme vous l’a dit mon ami (en référence à Mevlüt Çavuşoğlu). Je parle de la coupure du SWIFT, de l’impossibilité d’assurer les marchandises à des taux normaux, de l’impossibilité pour les navires russes d’entrer dans les ports méditerranéens et pour les navires étrangers d’entrer dans les ports russes, et la liste est longue. »

La Russie a averti l’Occident

Vendredi, la Russie a averti l’Occident que si les obstacles à ses exportations de céréales et d’engrais n’étaient pas levés, l’Ukraine devrait exporter ses céréales par voie terrestre et Moscou ne respecterait pas l’accord historique sur les exportations de céréales conclu sous l’égide des Nations unies.

« C’est pourquoi nous avons été contraints, après avoir prolongé cet accord une fois pour 120 jours et n’avoir vu aucun signe que ces questions avaient même tenté d’être résolues, (…) nous avons décidé de procéder à une légère escalade et avons proposé de prolonger l’accord pour 60 jours seulement », a déclaré le président de la Commission européenne.

En dehors du cadre

Sergei Lavrov a également indiqué que l’Occident ne respectait pas les intentions du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, et que si les pays de l’OTAN continuaient à faire obstruction au traité, la Russie sortirait de l’accord et suivrait sa propre voie.

« Si les obstacles à l’exportation d’engrais et de céréales russes sont maintenus, nous devrons nous demander si nous avons vraiment besoin de cet accord », a ajouté Sergueï Lavrov. Dans ce cas, l’Ukraine devrait expédier ses marchandises par voie terrestre.

« Laissons-les continuer à expédier les produits concernés depuis l’Ukraine par voie terrestre, ferroviaire et fluviale », a-t-il ajouté, affirmant que de nombreuses autres parties étaient prêtes à acheter leurs marchandises.

« Alors nous travaillerons, si nécessaire, en dehors du cadre de cette initiative. Nous avons la possibilité de le faire avec la Turquie. Avec le Qatar les présidents ont discuté des plans correspondants », a déclaré Sergueï Lavrov.

Sergueï Lavrov s’est également plaint de la reprise des livraisons de machines et de pièces agricoles, de l’accès aux ports, de la reprise du pipeline d’ammoniac Togliatti-Odessa et du déblocage des actifs et des comptes des entreprises russes impliquées dans les exportations de denrées alimentaires et d’engrais.

Rédacteur Fetty Adler
Collaborateur Jo Ann

Source : Russia, Turkey Agree to Continue Free Trade Zone for Grains and Fertilizer for Another 60 Days

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