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Monde. Persécution du Falun Gong : un responsable chinois sanctionné aux Etats-Unis

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Le 12 mai, le département d'État américain a annoncé des sanctions à l’encontre d’un fonctionnaire de rang intermédiaire du Parti communiste chinois (PCC) pour son implication dans la persécution de groupes spirituels, notamment du Falun Gong. Ce fonctionnaire, ainsi que les membres de sa famille se sont vu interdire l'entrée aux Etats-Unis.

Dans un communiqué de presse publié par le secrétaire d'État Antony Blinken, Yu Hui, l'ancien directeur du « Central Leading Group on Preventing and Dealing with Heretical Religions » une branche du PCC en charge de la persécution du Falun Gong, située à Chengdu, Sichuan, a été spécifiquement visé pour son implication dans des violations flagrantes des droits de l'homme, à savoir la détention arbitraire de pratiquants de Falun Gong pour leur croyance spirituelle. Le Central Leading Group est une sous-section du tristement célèbre « Bureau 610 » créé spécifiquement pour persécuter cette pratique.

Pour le Parti communiste chinois, le Falun Gong reste un sujet très sensible, tout comme l'indépendance de Taïwan ou la démocratie à Hong Kong.

22 ans de répression

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une ancienne méthode de qigong, incluant des exercices de méditation, fondée sur les principes d’authenticité, de bienveillance et de tolérance et qui met l'accent sur l'introspection et l'amélioration du caractère dans la vie quotidienne et les interactions sociales.

Cette pratique libre et gratuite, enseignée publiquement en Chine pour la première fois le 13 mai 1992 par son fondateur Li Hongzhi, a rapidement connu une énorme popularité. Selon les données du gouvernement chinois le nombre de pratiquants s’élevait à 100 millions en 1999. Une enquête menée par un haut responsable chinois concluait alors que le Falun Gong avait apporté « d’innombrables bienfaits à la nation et à la population, et aucun désavantage. » Cependant, le secrétaire général du PCC de l'époque, Jiang Zemin, sentant son pouvoir menacé par la popularité du mouvement, a coupé les liens avec ses collègues du Comité permanent du Politburo, qui s'opposaient de façon unanime au lancement de la campagne.

Le 20 juillet 1999, Jiang Zemin a usé de son pouvoir au sein du Parti pour mobiliser l'ensemble de l'appareil de sécurité et de propagande du régime et lancer une campagne de persécution et de diffamation à l’encontre des pratiquants au niveau national, qui se poursuit encore aujourd’hui. Certains experts pensent que depuis qu'il a quitté ses fonctions en 2003, Jiang Zemin continue d’agir dans l’ombre, contrôlant et manipulant les membres du PCC qui lui sont fidèles et avec qui il a gardé des liens, pour persécuter les pratiquants de Falun Gong et éviter sa propre arrestation.

Pourquoi Hu Jintao et Xi Jinping n’ont-ils pas stoppé la persécution initiée par Jiang Zemin ?

Le sujet de la persécution contre le Falun Gong est considéré comme très sensible pour tout individu, société ou gouvernement souhaitant faire des affaires en Chine continentale ou entretenir des relations chaleureuses avec le PCC. La persécution, qui implique le prélèvement forcé d'organes sur des pratiquants vivants, alimentant le marché noir international, a été suffisamment sévère pour susciter une vive réaction au niveau national et international pouvant porter atteinte à la suprématie de Jiang Zemin et de Xi Jinping.

Le fait que le Département d'État américain sanctionne les responsables du Parti communiste pour la persécution du Falun Gong ne s’est produit qu'une seule fois en presque 22 ans d'oppression. Le 10 décembre dernier, Mike Pompeo, l’ex-secrétaire d'État de l’administration Trump a sanctionné un fonctionnaire de police du nom de Huang Yuanxiong, pour ses violations des droits humains. L’interdiction d’entrée aux Etats-Unis concernait aussi son épouse.

Huang Yuanxiong travaillait au poste de police de Wucun du Bureau de la sécurité publique de Xiamen. Selon un communiqué de presse du département d'État, il a été ciblé pour « être associé à des violations particulièrement graves de la liberté spirituelle des pratiquants de Falun Gong, à savoir son implication dans la détention et l'interrogatoire de pratiquants de Falun Gong pour avoir pratiqué leurs croyances ».

La pression monte à Hong Kong

Cette nouvelle série de sanctions fait suite à une attaque contre la présidente de l'association Falun Dafa de Hong Kong et journaliste d'Epoch Times, Sarah Liang, le 11 mai 2021. L’attaque s’est déroulée à l’extérieur de son appartement. Un homme armé d'une batte de baseball l'a violemment frappée aux jambes à plusieurs reprises. Elle a été conduite à l’hôpital car l’une de ses jambes était fortement contusionnée et enflée.

Entre le 20 et le 29 avril, le journal de propagande Ta Kung Pao, piloté par le Parti communiste chinois et distribué à Hong Kong, a publié une série d'articles calomniant le Falun Gong et appelant à son éradication. Ce procédé n’est pas sans rappeler celui adopté par Jiang Zemin lors de sa campagne de répression en 1999.

En même temps que Ta Kung Pao a publié ses attaques, Sarah Liang a été harcelée publiquement à deux reprises par des hommes soupçonnés d'être affiliés au PCC. Une autre tentative d'agression a été déjouée le 8 mai, l'assaillant ayant lâché son arme.

Le 11 mai, un porte-parole du département d'État a déclaré à la branche new-yorkaise de The Epoch Times que les États-Unis condamnaient pleinement l'agression de leur journaliste, ajoutant que les « attaques contre les journalistes sont inacceptables et ne peuvent être tolérées. Nous demandons instamment aux autorités de mener à bien une enquête complète sur cet incident ainsi que sur l'attaque récente de l'imprimerie d'Epoch Times à Hong Kong. »

Rédacteur Fetty Adler

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