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Monde. Le ministère américain de la justice poursuit Apple pour avoir prétendument créé un monopole illégal

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Le 21 mars, le ministère américain de la justice a annoncé qu’il intentait une action antitrust contre le géant de la technologie Apple, l’accusant d’avoir créé un monopole illégal sur les smartphones qui élimine la concurrence, étouffe l’innovation et maintient les prix à un niveau artificiellement élevé.

La plainte, déposée devant un tribunal fédéral du New Jersey, affirme qu’Apple exerce un monopole sur le marché des smartphones et que l’entreprise tire parti de son contrôle sur l’iPhone pour « s’engager dans une ligne de conduite large, soutenue et illégale ».

Apple a dénoncé cette action en justice, affirmant qu’elle était « erronée du point de vue des faits et de la loi » et que l’entreprise « se défendra vigoureusement contre elle », a rapporté TechCrunch.

La poursuite allègue également qu’Apple utilise sa technologie et ses relations commerciales pour « soutirer plus d’argent aux consommateurs, aux développeurs, aux créateurs de contenu, aux artistes, aux éditeurs, aux petites entreprises et aux commerçants, entre autres ».

Ce procès n’est que le dernier exemple en date de l’application agressive de la législation antitrust par le ministère américain de la Justice, qui s’est notamment attaqué à d’autres géants de la technologie, dont Google et Amazon.

Le procureur général adjoint Jonathan Kanter, chef de la division antitrust, a déclaré lors d’une conférence de presse annonçant l’action en justice : « le ministère de la justice a une longue tradition de lutte contre les monopoles les plus importants et les plus durs de l’histoire. Aujourd’hui, nous sommes à nouveau ici pour promouvoir la concurrence et l’innovation pour la prochaine génération de technologies ».

Un combat colossal

Dina Srinavasan, membre de l’université de Yale et chercheuse en matière d’antitrust, a comparé cette action en justice à celle intentée contre Microsoft il y a 25 ans, en déclarant que le ministère de la justice avait choisi de mener un « combat colossal ».

« C’est une très grosse affaire que d’aller frapper quelqu’un qui se comporte comme une brute tout en prétendant ne pas l’être », a-t-elle déclaré selon l’Associated Press.

Jusqu’à récemment, Apple avait une valeur de marché de plus de trois mille milliards de dollars, mais les actions de la société ont chuté d’environ 7 % au cours de l’année 2024, alors que la plupart des marchés boursiers se sont bien comportés.

Si le ministère de la justice obtient gain de cause, Apple affirme que cela entravera sa capacité à « créer le type de technologie que les gens attendent d’Apple où le matériel, les logiciels et les services s’entrecroisent ».

L’entreprise a également déclaré que cela « créerait un dangereux précédent, permettant au gouvernement d’intervenir lourdement dans la conception de la technologie des gens ».

Dans un communiqué, la société a déclaré : « chez Apple, nous innovons chaque jour pour créer des technologies que les gens aiment en concevant des produits qui fonctionnent parfaitement ensemble, en protégeant la vie privée et la sécurité des gens, et en créant une expérience magique pour nos utilisateurs. Ce procès menace ce que nous sommes et les principes qui distinguent les produits Apple sur des marchés extrêmement concurrentiels ».

Sumit Sharma, chercheur principal chez Consumer Reports, n’est toutefois pas d’accord, estimant que le comportement d’Apple porte atteinte à la vie privée.

« Apple prétend être le champion de la protection des données des utilisateurs, mais la structure des frais de sa boutique d’applications et son partenariat avec le moteur de recherche Google portent atteinte à la vie privée », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Apple sort la tête de l’eau

Apple a qualifié l’action en justice d’« inconsidérée » et de « juridiquement douteuse » et prévient que le ministère de la justice risque de détruire tout ce que les clients de l’entreprise apprécient dans son écosystème de technologie mobile.

Apple affirme que cette action en justice, si elle aboutissait, éliminerait les fonctionnalités qui différencient ses smartphones des téléphones Android.

Les représentants d’Apple admettent que la part de marché mondiale des smartphones de l’entreprise est d’environ 20 %, mais ils ont rapidement souligneé que lorsque le ministère de la justice s’est attaqué à Microsoft, ce dernier détenait une part de marché de 95 %.

En outre, « alors qu’Apple cherche à présenter l’action du gouvernement comme erronée, l’entreprise accuse directement une poignée d’intérêts commerciaux d’être la force motrice derrière le procès », a rapporté TechCrunch.

L’entreprise affirme que des organisations telles que la Coalition for App Fairness influencent l’action en justice. La Coalition a publié une déclaration après avoir pris connaissance de l’action en justice, affirmant qu’elle se réjouissait de la « position ferme du DOJ contre la mainmise d’Apple sur l’écosystème des applications mobiles ».

À un niveau élevé, Apple fait valoir que le procès menace l’expérience que ses clients apprécient, une expérience qui les fidélise et les conduit à choisir les iPhones plutôt que les appareils Android.

Rédacteur Fetty Adler
Collaborateur Jo Ann

Source : US Justice Department Sues Apple for Allegedly Engineering an Illegal Monopoly

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