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Monde. Les laboratoires pharmaceutiques engrangent des milliards grâce aux injections de doses de rappel anti Covid-19

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La pandémie de Covid-19 a déjà rapporté des milliards de dollars aux laboratoires pharmaceutiques qui produisent les vaccins. Au fur et à mesure que les rappels sont approuvés dans le monde entier, ces sociétés vont générer de plus en plus de bénéfices. Aux États-Unis, les autorités sanitaires ont récemment donné leur accord pour des injections de rappel pour des populations ciblées dans le cadre de situations spécifiques.

Les responsables des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention ou CDC), ont approuvé les injections de rappel pour les personnes âgées de plus de 65 ans, ainsi que pour celles qui vivent dans des résidences assistées ou des maisons de retraite, et pour les personnes âgées de 50 à 64 ans qui souffrent de pathologies à risque.

Les CDC ont également déclaré que les personnes âgées de 18 à 49 ans qui présentent des pathologies à risque, ainsi que celles âgées de 18 à 64 ans qui exercent des métiers à risque, peuvent également recevoir un rappel, même si l’agence n’a pas émis de recommandation. Dans les semaines et les mois à venir, les injections de doses de rappel seront étendues à d’autres groupes de population.

Cela se traduira par davantage de bénéfices pour les laboratoires pharmaceutiques tels que Pfizer et Moderna, qui sont les principaux fournisseurs de vaccins anti-Covid-19 aux États-Unis. Alors que 99 millions d’Américains ont reçu des doses de vaccin Pfizer, 68 millions ont reçu des doses de Moderna. Seul le vaccin Pfizer a été approuvé pour être utilisé pour les injections de rappel aux États-Unis.

Selon l’Associated Press, l’analyste Karen Andersen, de l’entreprise américaine de gestion d’actifs Morningstar, s’attend à ce que les ventes de rappel rapportent plus de 26 milliards de dollars à Pfizer et 14 milliards de dollars à Moderna, uniquement pour la prochaine année. Ces laboratoires pharmaceutiques pourraient également bénéficier de ventes supplémentaires aux personnes ayant reçu d’autres vaccins.

Un comité d’experts britanniques a recommandé le vaccin Pfizer comme premier choix pour une injection de rappel. Les dirigeants de Pfizer avaient précédemment déclaré qu’ils s’attendaient à ce que la marge bénéficiaire ajustée avant impôt se situe dans la fourchette des « 20 % ». Pour cette année, Pfizer prévoit un chiffre d’affaires d’environ 35,5 milliards de dollars.

Les fabricants pourraient gagner encore plus d’argent si les vaccins finissent par devenir une affaire annuelle, ce à quoi Albert Bourla, PDG de Pfizer, a fait allusion dans une interview accordée à ABC.

« Le scénario le plus probable pour moi est que, comme le virus s’est répandu dans le monde entier, nous continuerons à voir apparaître de nouveaux variants et nous aurons des vaccins qui dureront au moins un an. Je pense que le scénario le plus probable est une revaccination annuelle, mais nous devons attendre de voir les données », a déclaré Albert Bourla, le directeur général de Pfizer.

Bien que Pfizer soit enthousiaste à l’idée de recommander une troisième injection, la société doit encore produire les résultats des essais cliniques de phase avancée de l’injection de rappel prouvant son efficacité face au variant Delta qui domine actuellement aux États-Unis. L’essai mondial de phase 3 de l’injection de rappel a débuté à la mi-juillet et ne devrait s’achever que l’année prochaine. Les résultats des essais de phase trois sont généralement requis avant que les autorités réglementaires n’approuvent un vaccin.

Pfizer a également évoqué la possibilité de mettre au point des versions « sur mesure » d’un vaccin ciblant des variants spécifiques de Covid-19 au cas où l’injection de rappel ne parviendrait pas à contenir la souche Delta ou d’autres souches.

Dans une interview accordée à KHN, le Dr Paul Offit, directeur du Vaccine Education Center de l’hôpital pour enfants de Philadelphie, a qualifié de frustrante la précipitation des laboratoires pharmaceutiques à recommander des injections de rappel au public. « Les laboratoires pharmaceutiques ne sont pas des agences de santé publique, ce n’est vraiment pas à elles de déterminer si ou quand il faut faire des rappels… C’est du ressort des CDC », a déclaré Paul Offit.

Selon un rapport publié en mai par la People’s Vaccine Alliance, les vaccins anti-Covid-19 ont fait neuf nouveaux milliardaires dont la fortune cumulée s’élève à 19,3 milliards de dollars. Cet argent est suffisant pour vacciner complètement environ 780 millions de personnes dans les pays à faible revenu.

Le PDG de Pfizer, Albert Bourla, a défendu le droit de sa société à tirer profit du vaccin, soulignant qu’elle avait investi près de 2 milliards de dollars dans la recherche et le développement du vaccin.

Cependant, le fait que certains des vaccins aient été développés par des entreprises privées à l’aide de fonds fournis par le gouvernement a suscité des critiques à l’encontre de ces entreprises. Par exemple, BioNTech, qui s’est associée à Pfizer pour créer le vaccin anti-Covid-19, a reçu une subvention de 325 millions d’euros (397 millions de dollars) du gouvernement allemand.

« Ces milliardaires sont le visage humain des énormes profits que de nombreux laboratoires pharmaceutiques tirent du monopole qu’ils détiennent sur ces vaccins… Ces vaccins ont été financés par des fonds publics et devraient être avant tout un bien public mondial, et non une opportunité de profit privé », a déclaré Anne Marriott, responsable de la politique de santé d’Oxfam, dans un communiqué.

Rédacteur Fetty Adler

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