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Huawei veut accéder aux données de HSBC pour bloquer l’extradition de Meng Wanzhou, directrice financière de la société

L’arrestation de Meng Wanzhou a mis Huawei sous les feux de la rampe.
(Image : wikimedia / Office of the President of Russia / CC BY 4.0)

L’entreprise chinoise de technologie Huawei a emprunté la voie légale au Royaume-Uni pour avoir accès à certains documents internes de HSBC. Elle tente de bloquer l’extradition de la directrice financière Mme Meng Wanzhou, actuellement détenue au Canada.

Mme Meng Wanzhou, 48 ans, a été arrêtée au Canada en 2018 sur la base d’un mandat américain. Elle est accusée d’avoir commis une fraude bancaire, en trompant HSBC sur les relations d’affaires de Huawei avec l’Iran, ce qui fait que la banque a enfreint les sanctions américaines.

Le 22 août 2013, Mme Meng Wanzhou a tenu une réunion avec les dirigeants de HSBC pour faire une présentation PowerPoint. Lors de cette présentation, Mme Meng Wanzhou aurait déclaré que Skycom est un partenaire de Huawei et non une filiale. Skycom a violé les sanctions commerciales américaines contre l’Iran en vendant ses équipements de télécommunications.

Les autorités américaines affirment que Mme Meng Wanzhou a caché la vérité sur les relations entre Huawei et Skycom. Skycom n’était pas un partenaire, comme le prétendait Mme Meng Wanzhou, mais une société dans laquelle Huawei détenait une participation majoritaire. HSBC a autorisé plus de 7 millions de dollars de paiements de Skycom entre 2010 et 2014, violant ainsi sans le savoir les sanctions américaines.

Cependant, les avocats de Mme Meng Wanzhou soutiennent que HSBC connaissait la véritable nature de la relation entre Huawei et Skycom, comme l’avait clairement montré sa présentation PowerPoint. Ils allèguent que les autorités américaines ont donné au Canada une version incomplète de la présentation pour faire arrêter Mme Meng Wanzhou.

Les avocats de Mme Meng Wanzhou ont intenté un procès à HSBC pour obliger la banque à divulguer la présentation et les documents connexes afin de prouver leur point de vue. S’ils peuvent prouver que HSBC était au courant de la participation majoritaire de Huawei dans Skycom, les avocats pourront alors empêcher l’extradition de Mme Meng Wanzhou vers les États-Unis.

HSBC a rejeté la demande de Huawei d’accéder à ses documents, la qualifiant de non fondée

Un porte-parole de HSBC l’a déclaré à Epoch Times.

« HSBC n’est pas partie prenante à l’affaire criminelle sous-jacente aux États-Unis ou à la procédure d’extradition au Canada. Il serait inapproprié de commenter davantage une affaire juridique en cours ».

HSBC est pris au milieu d’une situation complexe où la Chine et l’Occident s’observent avec suspicion. La Chine a critiqué HSBC pour avoir remis des informations sensibles aux États-Unis, ce qui a conduit à l’arrestation de Mme Meng Wanzhou. La banque affirme qu’elle n’a agi que conformément à la loi. Au Royaume-Uni, HSBC est critiqué pour avoir gelé les comptes bancaires des militants de Hong Kong sur ordre de Pékin.

La tentative de Mme Meng Wanzhou d’obtenir des documents de HSBC intervient après que sa demande de suppression des agents de sécurité privés ait été rejetée par un tribunal fin janvier. Le juge William Ehrcke a ordonné que la surveillance de Mme Meng Wanzhou soit maintenue 24 heures sur 24, tant sur sa propriété que lorsqu’elle la quitte.

Huawei poursuit HSBC pour empêcher l’extradition de Meng. ((Image : Pexels / Pixabay)
Huawei poursuit HSBC pour empêcher l’extradition de Meng. ((Image : Pexels / Pixabay)

« Les conditions actuelles de mise en liberté sous caution ont été soigneusement élaborées pour atténuer le risque de fuite de Mme Meng Wanzhou... La supervision et la surveillance de Mme Meng Wanzhou par le personnel de Lions Gate lorsqu’elle est loin de sa résidence en faisait partie intégrante... Je reste d’avis que les conditions actuelles de mise en liberté sous caution sont le minimum requis pour atténuer le risque de fuite de Mme Meng Wanzhou à un niveau acceptable. La demande... est rejetée », a dit M. Ehrcke dans une déclaration.

Mme Meng Wanzhou doit comparaître à nouveau devant le tribunal le 1er mars, lorsque la prochaine étape de ses audiences d’extradition aura lieu. Bien que les audiences doivent se terminer en mai, la procédure pourrait être prolongée en fonction du type d’informations révélées au tribunal.

Rédacteur Nello Tinazzo

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