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Monde. États-Unis : Nancy Pelosi appelle au boycott diplomatique des JO de Pékin

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La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a appelé au boycott diplomatique des prochains Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin. Elle s’est exprimée lors d’une audience bipartisane du Congrès sur la tenue des Jeux olympiques en Chine, compte tenu du « bilan alarmant du pays en matière de droits de l’homme ».

Lors de cette audition, Nancy Pelosi a déclaré que l’Amérique « ne peut pas continuer à donner un chèque en blanc à Pékin » dans l’espoir que son comportement change. En fait, ce n’est pas la première fois que le Congrès organise un débat sur les Jeux olympiques en Chine. En 1993, les États-Unis ont adopté une loi exhortant le Comité international olympique (CIO) à rejeter la candidature de la Chine aux Jeux olympiques d’été de 2000 en raison des violations continues des droits de l’homme commises par Pékin.

Les Jeux olympiques de 2000 ont finalement eu lieu à Sydney, en Australie. Toutefois, une tentative similaire visant à empêcher la Chine d’accueillir les Jeux olympiques de 2008 a échoué. Nancy Pelosi a proposé un boycott diplomatique des Jeux olympiques de 2022, invitant les chefs d’État à ne pas assister à l’événement, tout en permettant aux athlètes d’y participer.

« Le fait que des chefs d’État se rendent en Chine alors qu’un génocide est en cours (…) soulève réellement la question de savoir de quelle autorité morale dispose-t-on pour parler à nouveau des droits de l’homme n’importe où dans le monde… Le silence sur cette question est inacceptable. Il permet les abus de la Chine », a-t-elle déclaré lors de l’audition.

Reggie Littlejohn, présidente de l’organisation Women’s Rights Without Frontiers (Les Droits des Femmes sans Frontières) qui défend les droits des enfants à naître en Chine, a également assisté à l’audition. Elle a rappelé que l’Afrique du Sud a été bannie des Jeux olympiques entre 1964 et 1988 en raison de son apartheid, ou système de ségrégation raciale institutionnalisée.

Reggie Littlejohn souhaite que le CIO exprime sa « désapprobation face au génocide » et des autres crimes contre l’humanité perpétrés par le PCC en interdisant à ce pays d’accueillir les Jeux olympiques. « Honorer le plus grand violeur des droits de l’homme au monde en lui accordant le privilège d’accueillir les Jeux olympiques va directement à l’encontre de la Charte olympique », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Appel international à l’action

Une coalition de Tibétains, d’Ouïghours, de Hongkongais et d’autres personnes a publié une déclaration appelant « tous les gouvernements et tous les peuples » à boycotter les Jeux olympiques de Pékin en 2022, affirmant que participer à ces jeux reviendrait à « approuver le génocide de la Chine ».

Dans une interview accordée à AP, Lhadon Tethong, de l’Institut d’action pour le Tibet, a déclaré que « le temps des discussions avec le CIO est révolu » et qu’il ne peut s’agir de « jeux comme d’habitude ou d’affaires comme d’habitude ».

« Les gens ont travaillé pour s’engager de bonne foi avec le CIO afin qu’il comprenne les problèmes directement de la bouche des personnes les plus touchées - les Ouïghours en haut de cette liste et les Tibétains et autres… Il est clair que le CIO se désintéresse complètement de ce que sont les impacts réels sur le terrain pour les gens », a-t-il déclaré au média.

Des rapports font état d’une surveillance de masse ciblant de manière disproportionnée l’ethnie ouïghoure

En août 2018, un rapport publié par le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale indiquait que « des dizaines de milliers, jusqu’ à plus d’un million » d’Ouïghours et d’autres minorités musulmanes étaient détenus par le régime chinois « sans être inculpés ni jugés, sous prétexte de lutter contre le terrorisme et l’extrémisme religieux. »

En outre, « des rapports font état d’une surveillance de masse ciblant de manière disproportionnée l’ethnie ouïghoure, notamment par le biais de fréquentes interpellations policières sans fondement et du balayage des téléphones portables aux postes de contrôle de la police. Des rapports supplémentaires sur la collecte obligatoire de nombreuses données biométriques dans la XUAR [région autonome ouïgoure du Xinjiang], y compris des échantillons d’ADN et des scans de l’iris, de grands groupes de résidents ouïgours. »

En mars 2020, le China Tribunal a publié un rapport affirmant que la pratique du « prélèvement forcé d’organes sur des prisonniers de conscience » se poursuit à ce jour en Chine, visant en grande partie les prisonniers du Falun Gong. Il existe également des preuves substantielles de tests médicaux sur les pratiquants de Falun Gong et les Ouïghours.

Jonathan Walker a contribué à ce rapport.

Rédacteur Fetty Adler

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