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Monde. Colombie-Britannique : le nombre de décès dus aux opioïdes est supérieur à celui des décès dus à la pandémie de Covid-19

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Selon certaines données, le nombre de décès dus aux opioïdes dans la province canadienne de la Colombie-Britannique dépasse celui des décès dus à la pandémie de Covid-19.

Dans un article publié le 15 avril par CTV News Vancouver et consacré aux rassemblements organisés pour commémorer le 6ème anniversaire de la déclaration par le gouvernement provincial d’une urgence de santé publique liée à une crise des opioïdes devenue endémique, le média fait état de 9 410 décès depuis 2016.

Ce chiffre correspond à une moyenne annuelle de 1 568 décès, alors que le chiffre annuel de décès associés à la pandémie de Covid s’élève à 1 502.

Dans un communiqué du 13 avril, la Presse canadienne cite Lisa Lapointe, coroner en chef de la Colombie-Britannique, qui affirme que la plupart des décès surviennent dans les régions urbaines de Vancouver, Surrey et Victoria.

Lisa Lapointe a déclaré que 174 décès ont été enregistrés au cours du seul mois de février.

Alors que les rapports de situation Covid-19 des semaines 5 à 8 de la Colombie-Britannique indiquent que 215 décès associés à la Covid ont été enregistré en février, l’application Mortality Context du BC Centre for Disease Control montre une image plus large.

L’application, qui calcule les taux de mortalité provinciaux de mars 2020 à janvier 2022, montre que parmi les 15 principales causes de décès, les drogues illicites se classent en 2ème position avec près de 5 %, tandis que la Covid-19 se classe en 7ème position avec près de 3 %.

En ce qui concerne l’âge moyen des décès, celui relatif aux décès dus aux drogues illicites est de 44 ans, contre 82 ans pour la Covid.

La principale cause de décès en Colombie-Britannique est le cancer malin, qui représente 25 % de tous les décès, un âge moyen de 75 ans et une perte d'espérance de vie estimée à plus de 25 ans.

Le 11 avril, les médias ont rapporté que le service postal du Canada (Postes Canada), suspendait ses livraisons dans le quartier d’East Hastings Street à Vancouver, un point névralgique du trafic et de la consommation de drogues le plus connu de tout le Canada, après que des employés se soient plaints de problèmes de sécurité et de harcèlement.

Des racines sanglantes

Lorsqu’il travaillait pour le Vancouver Sun et le Vancouver Province, Sam Cooper, actuellement journaliste d’investigation pour Global News, a passé une grande partie de sa carrière à enquêter sur un long scandale de trafic de drogue et de blanchiment d’argent impliquant la mafia des triades chinoises.

Sam Cooper est également l’auteur du livre Wilful Blindness : How a Network Of Narcos, Tycoons and CCP Agents Infiltrated the Westen 2021.

En juin, il a déclaré à American Thought Leaders que le texte avait largement documenté « environ 10 ans de mes reportages personnels pour découvrir cette convergence du parti dirigé depuis Pékin, le Parti communiste chinois (PCC), et comment il coopère et utilise, vraiment, tous les outils à sa disposition ».

Le journaliste a déclaré qu’il avait commencé à découvrir le stratagème en cherchant ce qui se cachait derrière la hausse anormale et astronomique du marché immobilier de Vancouver.

« Mon livre, encore une fois, montre des cas où l’on voit des acteurs étatiques en Chine diriger ces organisations de trafic de drogue à Vancouver et intervenir dans les conflits de gangs entre diverses Triades. C'est donc la preuve que quelqu’un de très puissant à Pékin contrôle les gangs », a-t-il déclaré.

Sam Cooper a découvert que beaucoup de choses étaient liées à un « modèle bancaire clandestin » imitant ce qui se passait dans les casinos de Macao et de Hong Kong, entrepris par les sectes des Triades soutenues par le PCC, comme les Big Circle Boys, par le biais des casinos gérés par la province de la Colombie-Britannique.

« Je découvrais que cela se passait au Canada. En réalité, le voyage de découverte est le Canada, en particulier la ville de Vancouver, qui est devenue un nœud mondial dans les efforts du PCC pour infiltrer les sociétés démocratiques par l’achat de biens immobiliers, par des efforts pour entrer dans les entreprises technologiques des nations occidentales, et par l’utilisation de magnats et d’industriels qui voyagent dans le monde entier pour jouer au Baccarat », a déclaré Sam Cooper.

« Alors, pendant qu’ils jouent au Baccarat, ils ne font pas que se divertir. Ils exportent des capitaux. »

Sam Cooper a expliqué le fonctionnement du stratagème : « ainsi, lorsqu’ils vendent du fentanyl, de la cocaïne, des méthamphétamines ou de l’ecstasy dans la rue, ils reçoivent des billets de 20 dollars. Ils sont souvent souillés. Nous le savons en raison des décès dans des villes comme Vancouver dus à des overdoses d’héroïne au fentanyl. Mais ils créent un énorme volume, littéralement des entrepôts de billets de 20 dollars. »

« Ils sont inutiles pour les organisations de trafic de drogue, à moins qu’elles ne parviennent à faire baisser le volume. »

Il poursuit : « comment font-ils cela ? L’un des moyens les plus simples et les plus apparents dans les casinos de Vancouver est que les organisations de trafic de drogue engagent des usuriers, ou runners, comme on les appelle, pour aller dans le casino. Ils identifient les joueurs importants et leur fournissent des billets de 20 dollars, des liasses de 10 000 dollars enveloppées, à la manière du trafic de drogue de rue. »

Il a conclu : « les joueurs VIP se rendent à la caisse du casino. Ils obtiennent leurs jetons, dont la valeur peut atteindre 5 000 dollars. Ils jouent et ils peuvent recevoir, s’ils gagnent et s’ils ont de la chance, un chèque du casino. Le blanchiment d’argent peut découler de cela ».

« Vous pouvez voir à quelle vitesse vous pouvez obtenir un acompte si vous avez un chèque de 500 000 dollars pour acheter une maison. Ou, tout simplement, les billets de 20 dollars sont échangés contre des billets de 100 dollars propres enveloppés selon les normes bancaires canadiennes. »

Former un front uni

Un rapport de 2018 de la Commission d’examen de l’économie et de la sécurité entre les États-Unis et la Chine, datant de l’administration Trump, confirme le rapport de Sam Cooper. Il décrit le Front uni comme une méthode de travail « pour coopter et neutraliser les sources d’opposition potentielle aux politiques et à l’autorité de son PCC au pouvoir. »

Le rapport précise : « un certain nombre d’autres organisations affiliées clés, guidées par la stratégie plus large du Front uni de la Chine, mènent des opérations d’influence visant des acteurs et des États étrangers. Certaines de ces entités ont des liens clairs avec la stratégie du Front uni du PCC, tandis que d'autres ont des liens moins explicites. »

Il explique en outre comment la nature sombre du programme crée une ambiguïté aux yeux du public, servant à dissimuler l’opération. « C’est précisément la nature du travail du Front uni de chercher à influencer par le biais de connexions difficiles à prouver publiquement et d’obtenir une influence qui est entrelacée avec des questions sensibles telles que l’identité ethnique, politique et nationale, rendant ceux qui cherchent à identifier les effets négatifs de cette influence vulnérables aux accusations de préjugés. »

Au cours de l’interview, Sam Cooper a expliqué: « cela m’a pris beaucoup de temps, mais j’ai découvert que les dirigeants de ces organisations du Front uni avaient des liens avec des personnes que je connaissais grâce à mes documents de la GRC, qui étaient des suspects sérieux de haut niveau dans les réseaux de blanchiment d’argent des casinos à Vancouver. »

En avril 2020, Sam Cooper a également révélé une campagne liée au Front uni qui a touché le Canada au tout début de la pandémie de Covid. Les consulats et ambassades chinoises ont utilisé « les voies diplomatiques, les entreprises publiques et les associations communautaires de la diaspora chinoise » pour stocker des EPI (Équipement de protection individuelle) destinés à être expédiés directement sur le continent.

Bien que le rapport de 39 pages ne mentionne pas les opérations de trafic d’héroïne et de fentanyl du PCC à l’étranger et n’implique pas directement les Triades, il note qu’un « chef lié aux Triades » d’une organisation qui prône la réunification de Taïwan indépendante avec le continent gouverné par les communistes avait « mobilisé environ 200 militants pro-Pékin et associés aux Triades » pour défier le militant pour la démocratie Joshua Wong lors d’une visite en 2017.

Lors des manifestations historiques de 2019 à Hong Kong, des membres de la Triade locale ont été déployés pour agresser des passagers ordinaires à la station de métro Yuen Long à la demande de connexions liées à Pékin dans le but d’envoyer un message aux citoyens, un événement largement couvert par les médias de l’establishment occidental.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

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