Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Monde. Apple veut changer le projet de loi sur le travail forcé en Chine

ACTUALITÉ > Monde

Les lobbyistes représentant Apple tenteraient d’affaiblir un projet de loi visant à lutter contre le travail forcé en Chine. (Image : zhangkaiyv / Unsplash)
 

Les lobbyistes représentant Apple tenteraient d’affaiblir un projet de loi visant à lutter contre le travail forcé en Chine. Ce projet de loi, du nom de Uyghur Forced Labor Prevention Act, obligera les entreprises américaines à garantir qu’elles ne font pas appel aux travailleurs forcés ou emprisonnés de la région du Xinjiang, un endroit où plus d’un million de ouïghours ont été soumis à des camps d’internement et au lavage de cerveau. Ce lobbying est une indication du conflit croissant entre les intérêts des entreprises et les valeurs humaines.

Apple et le travail forcé

Apple reste très dépendante de la Chine, tant pour la vente de smartphones que pour sa chaîne d’approvisionnement et sa fabrication. L’entreprise a été accusée à de nombreuses reprises d’utiliser le travail forcé des ouïghours dans sa chaîne d’approvisionnement. Le porte-parole d’Apple, Josh Rosenstock, a nié avec véhémence de tels rapports, affirmant qu’une enquête interne n’avait trouvé aucun cas de travail forcé dans les chaînes de production. Apple « s’engage à ce que chacun dans notre chaîne d’approvisionnement soit traité avec dignité et respect. Nous abhorrons le travail forcé et soutenons les objectifs de la loi sur la prévention du travail forcé ouïghour. Nous partageons l’objectif du comité d’éradiquer le travail forcé et de renforcer la législation américaine, et nous continuerons à travailler avec eux pour y parvenir », a-t-il déclaré, comme l’a rapporté le Washington Post.

Apple a été accusé à plusieurs reprises d’utiliser le travail forcé des Ouïghours dans sa chaîne d’approvisionnement. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Apple a été accusé à plusieurs reprises d’utiliser le travail forcé des Ouïghours dans sa chaîne d’approvisionnement. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Cependant, de nombreuses personnes doutent de ces affirmations. Le cabinet de lobbying d’Apple, Fierce Government Relations a révélé qu’il faisait pression sur le projet de loi à la demande de la société. Cependant, il n’a pas révélé si Apple est pour ou contre le projet de loi. Les exigences de divulgation des activités de lobbying n’imposent pas la divulgation de ces détails.

La loi sur la prévention du travail forcé ouïghour a été adoptée par la Chambre des représentants en septembre avec une majorité écrasante de 406 voix contre 3. Aujourd’hui, le projet de loi est entre les mains du Sénat et les entreprises ont intensifié leurs efforts contre ce projet. S’il est adopté, le projet donnera aux autorités américaines plus de pouvoir pour enquêter sur l’utilisation du travail forcé par les entreprises américaines. L’une des dispositions oblige les entreprises publiques à certifier à la Securities and Exchange Commission (SEC), qu’aucun de leurs articles fabriqués en Chine n’a fait appel à du travail forcé provenant de la région du Xinjiang. S’il s’avère que les entreprises violent cette règle, elles feront l’objet de poursuites.

En vertu de la loi sur la prévention du travail forcé ouïghour, les entreprises seront poursuivies s’il s’avère qu’elles ont eu recours au travail forcé provenant de la région du Xinjiang pour leurs produits fabriqués en Chine. (Image : Capture d’écran / YouTube)
En vertu de la loi sur la prévention du travail forcé ouïghour, les entreprises seront poursuivies s’il s’avère qu’elles ont eu recours au travail forcé provenant de la région du Xinjiang pour leurs produits fabriqués en Chine. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Participation d’autres entreprises

Alors que la question ouïghoure prend de l’importance, de nombreuses entreprises se manifestent pour s’en distancier. Au Royaume-Uni, la commission des affaires de la Chambre des Communes a interrogé la marque de vêtements Boohoo afin de savoir si elle utilisait le travail forcé dans sa chaîne d’approvisionnement. La marque a assuré qu’aucune fabrication ou tissu provenant de fournisseurs chinois n’est lié au Xinjiang.

D’autres grandes marques comme Nike et H&M ont également nié toute implication dans le travail forcé ouïghour. Curieusement, Volkswagen, qui possède une usine automobile dans le Xinjiang, a défendu sa décision de continuer à opérer dans la région. Son usine d’Urumqi compte 600 travailleurs et fabrique environ 20 000 véhicules par an. Stephan Wöllenstein, le PDG de l’entreprise en Chine, a déclaré qu’ils font tout pour qu’aucun des sites de production de Volkswagen n’ait recours au travail forcé. Cependant, il a admis qu’il ne pouvait pas garantir à 100 % que ce travail forcé n’était pas utilisé.

Rédacteur Fetty Adler

Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.