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Chine. Peut-on prendre le droit naturel de l’homme en termes de procréation comme un outil de dictature ?

ACTUALITÉ > Chine

« Longévité, bonne fortune et nombreux descendants » est un dicton chinois traditionnel de bénédiction. Le plus grand rêve des personnes âgées en Chine, outre la santé, est de vivre une vie heureuse avec de nombreux enfants et petits-enfants. Mais tout a changé quand le PCC est arrivé au pouvoir en 1949, qui prenait le droit naturel de l’homme en termes de procréation comme un outil de dictature.

De 1949 à 1969, Mao Zedong a stimulé la procréation sans tenir compte des conseils des experts démographiques, imitant la politique de l’Union soviétique qui consistait à récompenser les mères des familles (très) nombreuses. A cette époque, il était courant qu’une famille ait sept à huit enfants ou plus. La population totale de la Chine était passée de 500 millions à plus de 800 millions d’habitants.

Répression du droit naturel de l’homme en termes de procréation

Mais à partir du début des années 1970, la pensée de Mao Zedong a changé. Afin de freiner la croissance démographique, le PCC a fait un virage brutal en mettant en place un planning familial et encourageant le mariage et l’accouchement tardifs. En 1978, la politique d’un enfant par couple a été mise en place. Les couples qui souhaitaient avoir un enfant devaient obtenir une autorisation. Après avoir eu un enfant, les couples étaient obligés de recourir à la contraception, sinon le nouveau-né ne pouvait pas être déclaré auprès du service civil. Les couples qui avaient déjà un enfant ne pouvaient que choisir l’avortement en cas de grossesse non désirée, sinon ils étaient obligés de payer une forte amende et ils perdaient leur emploi.

Mais cette politique a engendré de problèmes de vieillissement de la population. Pour apaiser cette nouvelle crise, le PCC a encore une fois changé brusquement de politique pour demander aux couples chinois de faire deux ou trois enfants sans la sagesse de concerter le peuple ni lui donner un soutien financier ou social.

Peut-on prendre le droit naturel de l’homme en termes de procréation comme un outil de dictature ?
À partir du début des années 1970, la pensée de Mao Zedong a changé, afin de freiner la croissance démographique. En 1978, la politique d'un enfant par couple a été mise en place. (Image : Christel SAGNIEZ / Pixabay)

Le Parti communiste chinois a toujours utilisé les droits fondamentaux de l’homme, tels que l'économie et la réputation, comme un chantage pour imposer le nombre d’enfants que les Chinois peuvent avoir, au mépris total des droits de l’homme. Cela a non seulement causé des problèmes sociaux et économiques tels que le meurtre d’un grand nombre de fœtus, le vieillissement de la population, l’augmentation du nombre de familles monoparentales et de familles à deux revenus, mais a également détruit fondamentalement les valeurs morales et familiales traditionnelles du peuple chinois.

Il y a 300 000 directeurs de bureaux de contrôle des naissances à tous les niveaux du Parti communiste chinois, et pas moins de 92 millions de travailleurs impliqués dans l’application du contrôle des naissances. Ce sont eux qui décident quand les femmes chinoises peuvent être enceintes, quand elles peuvent accoucher et combien d’enfants elles peuvent avoir. Dans les zones rurales, même le cycle menstruel d’une femme est entre les mains des cadres du village. Toutes les « irrégularités » ou « surnatalités » ont de graves conséquences. La communauté internationale a toujours condamné cette politique de « contrôle des naissances », qui viole les droits de l’homme les plus fondamentaux et les normes des droits de l’homme internationalement reconnues.

De la répression à l’interdiction d’exercer ce droit naturel

Selon les reportages, en 1991, afin de freiner le taux de natalité, les bureaux de contrôle locaux des naissances dans les comtés de Guanxian et Xinxian de la province de Shandong en Chine ont initié une campagne de « 100 jours sans enfants » interdisant toute naissance du 1er mai au 10 août, les nouveaux nés ont été immédiatement tués. Ce génocide froid a provoqué une panique sociale et a forcé un grand nombre de femmes enceintes à avorter. Selon certains témoins, on estime que plus de 20 000 fœtus ou nouveau-nés sont morts durant ces trois mois.

Peut-on prendre le droit naturel de l’homme en termes de procréation comme un outil de dictature ?
En ce qui concerne l'éducation des enfants, beaucoup d'enfants uniques ont perdu le sens traditionnel de fratrie, de respect des parents en raison de l'indulgence de leurs grands-parents. Pour les protéger, leurs parents les ont aussi privés de nombreuses occasions d’apprendre à devenir indépendant. (Image : 妍 余 / Pixabay)

A cause de la politique de l’enfant unique, la Chine est également devenue le pays qui compte le plus grand nombre d'avortements au monde. Selon les statistiques officielles du Parti communiste, plus de 13 millions d’avortements sont pratiqués en Chine chaque année et au moins 455 millions de fœtus ont été avortés en 35 ans. Mais les travailleurs médicaux chinois affirment que le nombre pourrait être encore plus élevé si l’on inclut les femmes qui ont subi des avortements non déclarés et médicalement provoqués.

Non seulement cette politique constitue une grave violation des droits de l’homme, mais elle a également des effets néfastes réels sur la société chinoise elle-même : un grave déséquilibre dans le rapport hommes-femmes, une population célibataire croissante qui se traduit par une baisse plus grave du taux de natalité, une diminution de la main-d’œuvre d’année en année et un vieillissement de la société si marqué que d’ici 2035 la population chinoise de plus de 60 ans devrait atteindre 400 millions et la proportion de cette population atteindra 28% de la population totale.

Pour un pays non immigrant, la seule solution est d’encourager la natalité. C’est pourquoi en 2011, la « politique des deux enfants pour les couples dont le mari et la femme sont tous les deux enfants uniques » a été mise en œuvre à l’échelle nationale. En 2015, la politique a été assouplie, permettant à tous les couples d’avoir deux enfants, afin de faire face au vieillissement de la population. Cependant, après l’introduction de cette politique, le taux de fertilité en Chine a diminué au lieu d’augmenter.

Conséquences de cette politique : des problèmes de société

C’est parce que les générations nées dans les années 80 et 90 qui sont maintenant dans leurs meilleures années de procréation sont toutes issues de cette politique des enfants uniques. Elles sont confrontées à des prix de logement élevés, à de forte inflation des prix, et ont une structure familiale de 4-2-1 (quatre grands-parents, deux parents, un enfant), et ont des coûts de vie et d’éducation des enfants très élevés. Même si ces jeunes couples sont prêts à avoir plus d’enfants, ils n’ont pas suffisamment de moyens financiers. Si les grands-parents tombent malades et ont besoin de soins, il est encore plus difficile pour eux de joindre les deux bouts. De plus, lorsqu’ils atteindront l’âge de la retraite en 2040, leurs propres moyens pour faire face à la vieillesse deviendra un problème.

Certains se demandent s’il est possible de faire porter le fardeau au Trésor public, comme dans le cas de l’État-providence. Pourtant, l’argent du Trésor public est, en fin de compte, alimenté par la contribution de la population active. Cependant, pour l’avenir, les nombres absolus et relatifs de la population active sont en baisse, de sorte que cette hypothèse n’existe pas. À en juger par tous ces phénomènes de société, on peut dire que le dividende démographique de la Chine des années 1960 se transforme en une dette démographique.

D’autre part, en ce qui concerne l’éducation des enfants, beaucoup d’enfants uniques ont perdu le concept traditionnel de fratrie et de respect des parents en raison de l’indulgence de leurs grands-parents. Pour les protéger, leurs parents les ont aussi privés de nombreuses occasions d’apprendre à devenir indépendant.

Perte des repères liés à la tradition et aux enseignements des philosophes de l’antiquité

Les enfants n’ont pas l’occasion d’expérimenter les valeurs morales traditionnelles telles les frères et sœurs devraient s’aimer, ceux qui sont plus âgés devraient aimer et s’occuper de leurs jeunes frères et sœurs, tandis que ceux qui sont plus jeunes devraient respecter leurs aînés. Les termes utilisés dans les généalogies traditionnelles pour désigner certains parents et parents éloignés, tels qu’arrière-arrière-grand-père, arrière-grand-père, petit-fils et arrière-petit-fils, ont été perdus de vue en raison de la disparition de grandes familles, ce qui rend impossible pour les Chinois de comprendre les descriptions des textes anciens à cet égard.

À la fin de cette année, certains universitaires chinois ont suggéré que le planning familial devrait être complètement aboli immédiatement et que la naissance d'enfants devrait être encouragée, suggérant que la naissance de trois enfants soit encouragée en premier. Le 9 décembre dernier, un article lié à ce sujet a une nouvelle fois fait exploser la recherche de Weibo. Il a été lu par plus de 400 millions de personnes et discuté à travers 56 000 réponses.

Peut-on prendre le droit naturel de l’homme en termes de procréation comme un outil de dictature ?
Pour résoudre le problème de la population, il faudrait commencer par rétablir la « vertu », qui a été soulignée par les anciens Chinois. Car la Chine puise ses racines des 5000 ans de culture traditionnelle chinoise dans le Bouddhisme, le Taoïsme et le Confucianisme. (Image : wikimedia / Domaine public)

Les médias hors de Chine, ont suggéré que la Chine commence par des réformes sociales globales pour promouvoir l’équité, améliorer les revenus et le sentiment de bonheur du public, c'est la seule façon de résoudre la crise une fois pour toutes.

Cependant, l’histoire ancienne de la Chine montre que les périodes de croissance démographique correspondent généralement aux périodes de règne bienveillant de l’empereur. Par exemple, l’empereur Wen de Han était connu en Chine pour sa bienveillance et sa piété filiale, il n’a jamais cessé de servir sa mère. Lorsque sa mère était malade, trois ans durant, il ne dormait pas beaucoup afin de s’occuper d’elle. Il goûtait les médicaments que sa mère prenait avant de la laisser les prendre. Pendant ses 24 années de règne, il a mis l’accent sur la règle morale, a promu les rituels et a prêté attention au développement de l’agriculture, ce qui a conduit à la stabilité sociale, à la prospérité démographique et au développement économique de la dynastie des Han orientaux.

En réponse à la crise de la population, certains Chinois ont fait valoir que la crise démographique devait être résolue à la racine du problème. Pour résoudre le problème de la population, il faudrait commencer par rétablir la « vertu », qui a été soulignée par les anciens Chinois.

Ainsi, si la tradition du peuple chinois est rétablie, elle sera suivie par un retour à la dévotion au ciel et la croyance en Dieu. L’homme est l’esprit de toutes choses selon les enseignements de Lao Tseu. Si le respect de la vie est restauré, si les normes morales de bienveillance, de droiture, de bienséance, de sagesse et de foi mentionnées par Confucius sont rétablies, si la morale est prise comme fondement, si le chef de l’Etat aime son peuple comme son enfant, le pays sera sûr et sécurisé, alors seulement la société entière sera vivante et en bonne santé, et le problème du vieillissement de la population pourra être résolu naturellement.

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