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Chine. Persécution du Falun Gong : une femme meurt après plus de 20 ans de harcèlement

ACTUALITÉ > Chine

Selon un récent rapport du site Minghui.org, Mme Kong Fanying, une pratiquante de Falun Gong de la province du Heilongjiang, dans le nord-est de la Chine, est décédée en juillet 2021, après deux décennies de harcèlement par le Parti communiste chinois, pour avoir refusé d’abandonner sa foi.

Le site web Minghui.org, qui documente sur la  persécution du Falun Gong, a rapporté le 1er décembre que Kong Fanying, 67 ans, avait fait l’objet d’arrestations et de détentions à cinq reprises, dont trois fois en 2000, et une fois en 2002 et 2013.

Le temps passé derrière les barreaux et le harcèlement continu de la part des autorités chinoises ont eu de graves conséquences sur sa santé physique et psychologique. Deux jours avant son décès, qui a eu lieu le 10 juillet, la police locale lui avait rendu visite et l’avait menacée.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline spirituelle traditionnelle chinoise, incluant des exercices physiques et de méditation. Peu de temps après son introduction auprès du public en 1992, elle comptait plusieurs millions de pratiquants en Chine et dans le monde.

En 1999, date à laquelle le Parti communiste chinois (PCC) a lancé la persécution, le nombre de pratiquants était estimé à 100 millions. Sous les ordres de Jiang Zemin, le chef du Parti communiste d’alors, des dizaines de milliers de pratiquants ont été arrêtés et persécutés. Au cours des deux dernières décennies, leur nombre n’a cessé d’augmenter et des milliers sont morts des suites de tortures et d’abus.

Kong Fanying était originaire de Jiamusi, une ville proche de la frontière russe. Elle a commencé à pratiquer le Falun Gong en 1995. Après que le régime communiste ait ordonné la persécution et procédé à des arrestations massives de pratiquants du Falun Gong, cette employée d’usine s’est rendue à Pékin, tout comme des milliers d’autres pratiquants, pour faire appel pour le droit de pratiquer et la liberté de croyance. En juin 2000, elle a été arrêtée à la gare de Jiamusi par un policier. Elle a été détenue pendant un mois et condamnée à une amende, avant d’être libérée.

Elle a de nouveau été arrêtée à deux reprises en 2000, et placée en détention pour avoir refusé de signer une « lettre de repentance », disant renoncer au Falun Gong, et des déclarations, promettant de ne plus aller à Pékin pour protester. Au cours de sa détention, elle a entamé une grève de la faim. Elle a été libérée au bout de plusieurs mois, en échange d’une amende de 3 000 yuans que la police a extorquée à son mari, qui a dû emprunter une partie de la somme.

Presque empoisonnée en détention

En 2002, Kong Fanying a de nouveau été arrêtée et détenue. Elle a une nouvelle fois entamé une grève de la faim. La direction du personnel pénitentiaire a alors ordonné à des détenus de la nourrir de force. Le gavage était si douloureux qu’elle a renoncé à la grève de la faim.

« L’après-midi où elle a décidé de manger, un médecin du nom de Zhang lui a apporté un bol de porridge », rapporte Minghui. « Le Dr. Zhang a dit qu’il l’avait préparé spécialement pour elle et qu’il contenait des céréales biologiques. Comme Kong Fanying n’a pas mangé le porridge, c’est la détenue chargée de la surveiller qui a tout mangé. »

« Peu de temps après, cette détenue a fait une dépression. Malgré le froid, elle a retiré ses vêtements, ne laissant que son soutien-gorge, puis s’est assise dans le couloir sans bouger ni dire quoi que ce soit. Ce n’est qu’à ce moment-là que Kong Fanying a compris que le médecin avait mis une substance toxique dans la bouillie ».


Suite à ses nombreuses détentions et au gavage, Kong Fanying avait du mal à manger, car plusieurs de ses dents étaient cassées. À sa libération en 2002, la police lui a de nouveau extorqué de l’argent.

Kong Fanying a déménagé plusieurs fois pour échapper à la police, mais les autorités sont parvenues à la localiser et ont continué à la harceler. Une fois, en 2007, la police a tenté de l’arrêter, mais a renoncé lorsqu’elle a refusé d’ouvrir sa porte.

De nombreux pratiquants de Falun Gong en Chine continuent de sensibiliser le public à la persécution dont ils font l’objet pour leur foi, malgré le risque d’être découverts et sévèrement punis.

En 2013, alors qu’elle distribuait des documents sur le Falun Gong, Kong Fanying a été signalée et maîtrisée par un passant. À l’arrivée de la police, elle a fait une crise cardiaque.

Les détentions, la torture et le harcèlement ont eu un grave impact sur sa santé. En 2020, elle a subi un accident vasculaire cérébral qui a nécessité son hospitalisation. Suite à cela, elle s’est retrouvée dans l’incapacité de marcher.

En juin de cette année, un secrétaire du comité résidentiel du nom de Zhao a trouvé son mari et lui a ordonné de signer une déclaration de renoncement au Falun Gong, en son nom à elle. Sous la contrainte, le mari a signé le document pendant qu’un officier le filmait.

De nouveau en juin, deux agents et une femme non identifiée ont retrouvé Kong Fanying alors qu’elle avait aménagé dans une nouvelle résidence. À ce moment-là, elle était dans un fauteuil roulant, handicapée et incapable de parler. Les policiers ont pris une photo d’elle et sont partis.

Kong Fanying a été profondément bouleversée par ce dernier incident. Elle a perdu beaucoup de poids, et a été emmenée à l’hôpital le 8 juillet, où elle est décédée deux jours plus tard.

Rédacteur Fetty Adler

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