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Chine. Noël une fête de la honte ? La véritable raison de la répression menée par le PCC

ACTUALITÉ > Chine

Selon le rapport du journal britannique The Independent, ces dernières années, le Parti communiste chinois (PCC) a de plus en plus réclamé le nationalisme et rejeté toute influence ou idée extérieure. Ainsi, le PCC considère Noël comme « L’opium spirituel occidental » et la « Fête de la honte ». Il a supprimé cette fête. Pourquoi le PCC appelle-t-il Noël la fête de la honte ?

Noël n’est peut-être pas une fête traditionnelle ou officiellement reconnue en Chine. Mais il est célébré par des dizaines de millions de chrétiens dans le pays. De plus, la plupart des gens profitent de cette fête, qui est répandue dans le monde entier. Ils achètent des cadeaux de Noël ou sortent entre amis.

Sous la gouvernance de Xi Jinping, Pékin a cherché à minimiser, voire à contrôler l’influence de la culture ou des croyances occidentales en Chine. Les célébrations de Noël ont été condamnées à plusieurs reprises. (Image : wikimedia / Foreign and Commonwealth Office / CC BY 2.0)

Noël une fête de la honte ?

Cependant, sous la gouvernance de Xi Jinping, les relations sino-américaines ont commencé à se détériorer. Pékin a cherché à minimiser ou à contrôler l’influence de la culture, ou des croyances occidentales en Chine. Ainsi, les célébrations de Noël ont été condamnées à plusieurs reprises.

Le PCC a interdit aux membres du parti, aux agences gouvernementales et même aux universités de participer à toute célébration de Noël. Les slogans exhortant les citoyens à boycotter Noël sont courants sur les plateformes de médias sociaux.

Les autorités de la ville de Hengyang, dans la province du Hunan, ont déclaré en décembre 2018 que tout événement, ou vente de Noël, qui bloquait les rues serait annulé. En décembre dernier, les agences gouvernementales locales ont envoyé une lettre demandant aux responsables du Parti communiste de ne pas célébrer cette fête. La lettre disait : « Les membres du parti doivent respecter la foi communiste. Il leur est interdit d’adorer aveuglément l’opium spirituel occidental ».

Sous l’autorité de Xi Jinping, la rivalité de la Chine avec les États-Unis et ses alliés a enhardi les nationalistes chinois. Ils se sont montrés plus audacieux et plus francs, exhortant la société à se concentrer sur la culture chinoise.

Depuis 2015, Pékin veut placer les religions sous le contrôle de l’état

Rana Mitter est professeur d’histoire et de politique de la Chine moderne à l’université d’Oxford. Il estime que Pékin est de plus en plus réticent à autoriser la libre circulation de ce qu’il considère comme des idées occidentales. Cela inclut non seulement la religion, mais aussi les idées démocratiques libérales et constitutionnelles.

Ce mois-ci, Xi Jinping a évoqué la « sinisation de la religion » dans un discours prononcé lors de la Conférence nationale sur les affaires religieuses. Dans ce discours, il a demandé que toutes les religions, croyances, rituels et coutumes soient alignés sur la culture et la société chinoises.

Depuis son introduction en 2015, ce concept vise à placer le christianisme, l’islam, le bouddhisme, le taoïsme et toutes les autres religions de Chine sous le contrôle du Parti communiste : en conformité avec ses traditions et son idéologie.

Le régime chinois critiqué dans le monde entier

Le régime chinois a été critiqué dans le monde entier pour la façon dont il traite les Ouïgours et d’autres minorités majoritairement musulmanes du Xinjiang. Il a fait l’objet d’allégations de génocide de la part de pays comme les États-Unis.

En comparaison, on estime que le nombre de chrétiens vivant en Chine est relativement faible, soit environ 38 millions de protestants et 6 millions de catholiques. Bien qu’ils aient subi des abus liés à leurs croyances religieuses, ils n’ont pas subi de persécutions ciblées similaires à celles des Ouïghours du Xinjiang.

« L’attitude du gouvernement envers les chrétiens, comme envers les autres religions, est qu’il n’est pas nécessairement contre la religion elle-même, mais que la religion a le potentiel de devenir une force politique pour remplacer le parti communiste », a déclaré Xing Hang, professeur associé à l’université Brandeis.

Malgré cette répression menée par le PCC, les Chinois peuvent toujours voir des arbres de Noël, des lumières et des décorations dans les lieux publics et les centres commerciaux des grandes villes comme Shanghai. (Image : wikimedia / www.pxfuel.com/en/free-photo-ovozr / CC0)

Selon les autorités communistes, le PCC doit être placé au-dessus de la religion

« La politique du régime communiste consiste essentiellement à faire en sorte que l’église place le parti et l’État au-dessus de la religion », a précisé M. Xing, ajoutant que les chrétiens pourraient faire l’objet d’une surveillance accrue à l’avenir en raison du nationalisme croissant en Chine. Certains responsables chinois ont tenté de détourner l’attention de Noël. Ils ont encouragé la population à célébrer la naissance de Mao Zedong.

Bitter Winter est un média en ligne consacré à la liberté religieuse et aux droits de l’homme en Chine. Dans le cadre de l’éducation patriotique, il précise que Noël est considéré comme un mal dans les écoles chinoises. Par exemple, le parti communiste s’attache à enseigner aux élèves « 100 ans d’humiliation ». C'est une description de l’histoire sur la Chine. Elle décrit la Chine qui a été « malmenée » par les puissances occidentales et le Japon aux XIXe et XXe siècles.

Malgré cette répression menée par le PCC, et bien que les célébrations de Noël en Chine aient été réduites cette année en raison de l’épidémie d’Omicron, les Chinois peuvent toujours voir des arbres de Noël, des lumières et des décorations dans les lieux publics et les centres commerciaux des grandes villes comme Shanghai.

Rédacteur Charlotte Clémence

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