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Chine. Augmentation des cas de pneumonie infantile en Chine : ce que nous savons à ce jour

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Les experts mettent en garde contre la possibilité de cas plus graves à l’approche des mois d’hiver plus froids

De récents rapports font état d’une augmentation des cas de pneumonie infantile en Chine, touchant principalement les enfants âgés de cinq ans et plus. Cette évolution a suscité des inquiétudes et des demandes de renseignements, notamment de la part de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), concernant de nouveaux agents pathogènes potentiels et la possibilité qu’ils se propagent au-delà des frontières de la Chine.

Des cas de pneumonie à mycoplasme, qui touchent principalement les enfants des écoles maternelles et primaires, ont été signalés dans plusieurs centres médicaux pédiatriques du nord de la Chine. Toutefois, les autorités chinoises ont attribué ce pic à des « agents pathogènes connus » et ont affirmé que la prévalence de souches plus courantes, telles que la grippe, l’adénovirus et le virus respiratoire syncytial, avait dépassé celle des mycoplasmes chez les patients.

Les épidémiologistes soulignent que le nombre élevé de cas de pneumonie dans le pays est cependant inhabituel. En revanche, lorsque d’autres pays ont assoupli les restrictions liées à l’épidémie de Covid-19, ce sont principalement la grippe et les souches moins graves du virus respiratoire syncytial (VRS) qui ont entraîné une augmentation des maladies respiratoires.

Augmentation des cas de pneumonie infantile en Chine : ce que nous savons à ce jour
Un enfant reçoit un vaccin dans un hôpital pour enfants à Pékin le 23 novembre 2023. L’Organisation mondiale de la santé a demandé à la Chine, le 23 novembre 2023, de lui fournir davantage de données sur une maladie respiratoire qui se propage dans le nord du pays. (Image : Capture d’écran / YouTube)

La pneumonie est une maladie potentiellement mortelle caractérisée par une infection et une inflammation des poumons. Elle peut être déclenchée par divers agents pathogènes, notamment des virus, des bactéries ou même des champignons. Les poumons se remplissent de pus et de liquide inflammatoire. La maladie peut également se transmettre par voie aérienne, par le biais de gouttelettes émises lors de la toux ou des éternuements.

Des statistiques floues

Après avoir interrogé Pékin, l’OMS a déterminé que les cas signalés ne comportaient pas « d’agents pathogènes inhabituels ou nouveaux » dans les cas de pneumonie liés à des enfants de la capitale. Cependant, les régions voisines de Tianjin et de Shanghai, connues pour être les principaux centres financiers et commerciaux de la Chine, ont connu des pics dans les taux de mycoplasme et d’autres infections respiratoires, rapporte Bloomberg.

L’augmentation du nombre de cas a conduit à une vague d’inquiétude chez les parents qui se sont précipités avec leurs enfants dans les hôpitaux, « submergés d’enfants malades », selon NBC. Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent des couloirs d’hôpitaux bondés et des enfants recevant des traitements par intraveineuse, tandis que certains parents appellent à la fermeture des écoles pour enrayer la propagation de l’infection.

Emma Wang, dont la fille de 7 ans a contracté une pneumonie à mycoplasme, a déclaré à NBC News que l’hôpital où ils se sont rendus à Pékin était « très encombré » et que le temps d’attente pour voir un médecin était de « deux ou trois heures ».

Dans la province orientale du Zhejiang, de nombreux enfants auraient contracté des mycoplasmes et d’autres maladies, ce qui a incité plusieurs districts scolaires à interrompre les cours en présentiel jusqu’à nouvel ordre. L’épidémie a également entraîné une recrudescence de l’utilisation de masques dans les transports publics et les espaces clos de grandes métropoles comme Pékin et Tianjin.

Une vague importante

« Le fait que seuls les enfants soient touchés suggère qu’il s’agit très probablement d’un agent pathogène existant », a déclaré Jin Dong-yan, spécialiste en virologie à l’université de Hong Kong. De même, François Balloux, de l’Institut de génétique de l’University College of London, a déclaré à la BBC qu’il pensait que les cas ne feraient que s’intensifier à l’approche des mois d’hiver les plus froids. « Il est probable que la Chine connaisse actuellement une vague importante d’infections respiratoires infantiles, car c’est le premier hiver qui suit la longue période de confinement. »

Pendant plus de deux ans, la Chine a mis en œuvre des mesures de lutte contre les virus, parmi les plus drastiques au monde. Toutefois, les experts notent que ces politiques rigoureuses, qui comprenaient des fermetures prolongées de villes, des tests de masse et des contrôles stricts aux frontières, pourraient avoir eu des conséquences inattendues. La période prolongée d’exposition réduite à divers agents pathogènes pourrait avoir eu un impact sur la capacité de la population à développer et à maintenir une immunité contre d’autres virus courants.

Par conséquent, lorsque les restrictions ont été assouplies, la population chinoise, en particulier les enfants, a pu être plus sensible aux infections courantes, ce qui pourrait contribuer à l’augmentation du nombre de cas de pneumonie.

À la demande de l’OMS, l’agence de presse chinoise Xinhua a publié un article citant des responsables de la Commission nationale de la santé (CNS). Selon cette déclaration, les responsables de la santé « s’engagent à surveiller étroitement et à traiter » le diagnostic et le traitement des enfants souffrant de maladies respiratoires.

L’OMS a également noté que depuis octobre, il y a eu une nette « augmentation des maladies de type grippal » dans le nord de la Chine, plus prononcée qu’au cours des trois années précédentes. « Certaines de ces augmentations surviennent plus tôt dans la saison que par le passé », peut-on lire dans le communiqué.

En outre, les chercheurs se sont inquiétés de la « forte résistance locale » de la Chine aux macrolides, les antibiotiques utilisés pour traiter les infections à mycoplasmes. « Le pays présente le taux de résistance le plus élevé au monde à un type d’antibiotique appelé macrolide », a indiqué Airfinity Ltd, une société de veille sanitaire et d’analyse de données basée à Londres, à Bloomberg.

La situation reflète les tendances globales dans un monde post-Covid, avec des poussées de grippe et de VRS signalées dans plus de 23 pays, a noté la société. Une augmentation des cas de mycoplasme a été observée au Danemark, en Suède et à Singapour. L’entreprise a également mis en garde contre une épidémie potentielle à Taïwan au début de l’année prochaine, compte tenu des « échanges fréquents » avec la Chine continentale.

Rédacteur Fetty Adler
Collaborateur Jo Ann

Source : Childhood Pneumonia Cases in China on the Rise: What We Know So Far

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