Il est probable que nous consommons sans le savoir des milliers de microplastiques, dont les effets peuvent contribuer à une mauvaise santé. (Image : abbamouse / Flickr / CC BY-SA 2.0)
En plus d’être néfaste pour l’environnement, le plastique présente un danger pour notre santé physique et mentale. Les phtalates, ces additifs chimiques que l’on retrouve dans la quasi-totalité de nos produits plastiques sont devenus le polluant numéro un du corps humain.
Pratiquement impossibles à éviter, les phtalates sont présents dans les produits de beauté, les produits de nettoyage, les aliments, les boissons et les médicaments. Comprendre les dangers qu’ils représentent peut nous aider à être plus attentifs à notre gestion du plastiqueet à en minimiser l’impact.
Un niveau de consommation étonnant
Des scientifiques ont récemment estimé que les gens dans le monde entier consomment environ cinq grammes (le volume d’une carte de crédit) de plastique chaque semaine. Une étude de 2019 a calculé que les Américains absorbent chaque année plus de 74 000 particules de microplastiques provenant des aliments et des boissons qu’ils consomment et de l’air qu’ils respirent.
Le plastique, qui peut sembler être au départ une substance inoffensive, est chargé de produits chimiques qui peuvent s’infiltrer dans les aliments et les boissons provenant des emballages, ou être libérés directement dans notre corps par les microplastiques ingérés. Comme le souligne Pete Myers, fondateur et responsable scientifique de l’organisation à but non lucratif Environmental Health Sciences, et professeur adjoint de chimie à l’université Carnegie Mellon de Pittsburgh, « il ne peut y avoir d’effet nul ».
Parmi les milliers de produits chimiques utilisés pour la fabrication industrielle des plastiques, on trouve des bisphénols comme le BPA interdit dans la fabrication des biberons depuis 2012 en raison de son implication dans divers problèmes de santé chroniques, et des phtalates dont certains sont interdits d’utilisation dans les produits destinés aux enfants depuis 2017.
Cependant, ces substances sont encore largement utilisées pour les produits ciblant d’autres groupes d’âge, affectant l’ensemble de la population.
Depuis leur développement il y a un siècle, le plastique a pénétré tous les aspects de notre vie. Non seulement il est très difficiles à éliminer, mais il s’avère dangereux pour notre santé. (Image : SHVETS production / pexels)
Les effets négatifs du plastique sur le corps
Les études de l’EPA sur le plastique ont déterminé qu’il y a entre 10 000 et 1 000 000 fois plus de phtalates dans le corps humain que toute autre toxine. Un rapport de l’Université de médecine fonctionnelle a énuméré plusieurs effets nocifs spécifiques du plastique. Les dommages causés s’avèrent considérables.
Dommages causés par les acides gras
Le DHA (acide docosahexaénoïque) est un acide gras essentiel présent dans les membranes cellulaires. Les phtalates causent des dommages directs à ces acides gras, ce qui affecte la mémoire et la santé globale du cerveau.
Dommages au pancréas
Les phtalates peuvent endommager le pancréas, entraînant un diabète, une résistance à l’insuline ou un syndrome métabolique, augmentant le risque de développer des problèmes de santé graves comme le diabète et les maladies cardiaques.
Réduction de la sulfatation
La sulfatation est un processus de conjugaison impliqué dans plusieurs fonctions corporelles importantes. La réduction de la sulfatation causée par les phtalates peut interrompre la détoxification normale et la régulation hormonale, entraînant d’autres problèmes de santé, notamment des problèmes de thyroïde.
Carence en zinc
Le zinc, un nutriment essentiel qui renforce le système immunitaire, aide à métaboliser les vitamines A et B-6, et contribue à la cicatrisation, peut être appauvri par les phtalates. Une carence en zinc peut entraîner diverses maladies, notamment la dépression, les maladies cardiaques, le cancer et, en combinaison avec une réduction du DHA, une inflammation chronique et les maladies qui y sont liées.
Pouvons-nous rompre notre relation toxique avec les plastiques ? (Image : wikimedia / istolethetv / CC BY 2.0)
Comment minimiser votre consommation de plastique
Il y a cent ans, alors que le plastique était en train de se développer, les gens se débrouillaient pour acheter (ou cultiver), préparer, stocker et consommer les aliments et les boissons sans avoir recours à ce matériau. En revenant aux matériaux et pratiques traditionnels, nous pouvons limiter notre exposition aux substances chimiques nocives contenues dans le plastique.
Consommer l’eau du robinet filtrée
Selon une étude de 2018, l’eau conditionnée en bouteille plastique contient en moyenne deux fois plus de microplastiques que l’eau du robinet. Tant que votre eau du robinet est potable, il n’y a aucune raison d’en acheter. Si elle a un goût de chlore, installez un filtre de haute qualité. Cela peut donner à l’eau une saveur neutre, tout en réduisant les résidus de microplastiques.
Consommez l’eau de robinet dans du verre ou de la céramique, et prévoyez des bouteilles d’eau en acier inoxydable pour vos déplacements. Elles sont durables, faciles à nettoyer et 100 % rechargeables.
Choisir des aliments frais plutôt que transformés
Les aliments transformés et emballés sont souvent contaminés par des composés chimiques. Même les boîtes de conserve sont recouvertes à l’intérieur de plastique chargé de BPA. Dans la mesure du possible, achetez des aliments frais à l’épicerie ou aux producteurs locaux. Il est préférable d’acheter les produits conditionnés dans des bocaux en verre ou en carton enduits de cires ou de paraffines plutôt que dans du plastique.
Il est de plus en plus fréquent que les magasins vous autorisent à utiliser vos propres récipients pour les produits en vrac, auquel cas vous pouvez apporter des sacs en tissu de chez vous. Si le poisson, la viande et le fromage doivent être emballés séparément, vous pouvez demander au commerçant d’utiliser du papier ciré plutôt que du film plastique.
Avant, les aliments étaient souvent conservés dans du verre et cuits dans de la fonte. Le plastique et la chaleur ne font pas bon ménage, car la chaleur augmente la lixiviation des produits chimiques. (Image : GranniesKitchen / Flickr / CC BY 2.0)
Utiliser le verre ou l’inox pour le stockage
Les produits chimiques présents dans les récipients de stockage en plastique peuvent facilement s’infiltrer dans les aliments et les liquides. Investissez dans un ensemble de récipients de stockage en verre ou en acier inoxydable pour conserver les restes dans votre réfrigérateur, et transférez les aliments qui se trouvent dans des sacs en plastique dans des bocaux en verre. Non seulement cela les isole du plastique, mais c’est aussi plus attrayant visuellement.
De même, essayez d’acheter des produits de beauté conditionnés en verre ou en céramique, ou transférez-les après l’achat. La peau est notre plus grand organe, et elle absorbe facilement les produits chimiques en contact.
La cuisine traditionnelle
Les aliments ne doivent jamais être chauffés dans des contenants en plastique, car la chaleur augmente la probabilité de lixiviation des produits chimiques. Les poêles antiadhésives sont recouvertes de téflon, qui peut non seulement libérer des produits chimiques dans vos aliments, mais aussi user le plastique lui-même avec le temps, que vous finirez par ingérer. Les casseroles et poêles en acier inoxydable de qualité peuvent résister à l’adhérence si elles sont utilisées correctement et avec suffisamment d’huiles saines. Les ustensiles de cuisson traditionnels en fonte sont pratiquement antiadhésifs, et ajoutent naturellement un peu de fer à votre alimentation.
Bien que de nombreux emballages soient conçus pour être chauffés au micro-ondes, pour votre propre sécurité, placez les aliments dans du verre, de l’acier inoxydable ou même de la fonte, et utilisez plutôt votre cuisinière ou votre four.
Garder une maison et un corps sains
De nombreux microplastiques sont si minuscules qu’ils se résument à des particules de poussière pratiquement invisibles, capables de stagner dans l’environnement pendant de longues périodes. Pour éviter l’inhalation de microplastiques, gardez votre maison propre.
Dépoussiérez et passez l’aspirateur régulièrement. Consumer Reports suggère de passer l’aspirateur avec un filtre HEPA. L’époussetage avec un chiffon humide est le moyen le plus efficace d’empêcher la propagation. Secouer les tapis à l’extérieur et passer l’aspirateur sur les surfaces en tissu empêche la poussière de s’accumuler dans votre maison.
Les particules de microplastiques sont si petites que la plupart sont pratiquement indétectables à l’œil nu. (Image : wikimedia / abriz44 / CC BY-SA 2.0)
Les purificateurs d’air peuvent également être utilisés pour éliminer les plastiques de la maison et du bureau. Ils ne sont pas très chers et sont suffisamment petits pour être déplacés d’une pièce à l’autre.
Il convient également de noter que nos vêtements et notre literie constituent une source importante de particules de poussière. En choisissant des fibres naturelles plutôt que des tissus synthétiques, vous pouvez réduire les microplastiques dans votre environnement.
Pour purifier l’organisme, il existe de nombreux aliments et herbes qui aident le corps à éliminer naturellement les toxines, notamment le citron, la coriandre, le curcuma et le thé vert. La consommation régulière d’une alimentation saine aide votre corps à faire face aux innombrables contaminants inévitables que nous rencontrons chaque jour.
