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Tradition. Les secrets célestes derrière le chinois traditionnel (3/14)

CHINE ANCIENNE > Tradition

Le corps humain est un univers

 

La culture traditionnelle chinoise est également appelée culture divine. Inspirée de la sagesse des dieux, elle est reliée au Divin et dotée d’un sens profond, donc difficile à comprendre. Depuis l’antiquité, combien de philosophes et de sages chinois ont passé leur vie entière à étudier cette culture sans parvenir à comprendre pleinement sa connotation. En tant que véhicule et témoin de la culture divine, le chinois traditionnel est naturellement connecté au monde divin. Par conséquent, pour appréhender la culture chinoise, il faut en tout premier lieu en saisir les fondements : les caractères chinois. Sinon il est difficile de percevoir les vérités subtiles et merveilleuses qui se cachent derrière chaque idéogramme.

Cette série d’articles est une invitation au voyage au cœur de l’univers sans limite des idéogrammes les plus ancestraux du monde où de multiples secrets du ciel et miracles divins se dévoileront au fur et à mesure sur ce chemin de quête vers la vérité.

Le corps humain est un petit univers

Les taoïstes chinois et les philosophes de la Grèce antique ont également répété à maintes reprises au cours de l’histoire que le corps humain est un petit univers. Le corps humain est similaire à l’univers, l’un est microcosmique et l’autre est macrocosmique. Mais la sagesse des dieux et des bouddhas dépasse l’entendement des humains.

Le corps humain est un petit univers. (Image : Free-Photos / 在 Pixabay /上发布)
Le corps humain est un petit univers. (Image : Free-Photos / 在 Pixabay /上发布)

La science moderne a également découvert que : si l’on peut agrandir le corps humain à l’infini, nous verrons que notre corps est composé d’innombrables cellules, qui à leur tour sont composées d’innombrables molécules, et les molécules sont composées d’atomes, et les atomes sont composés de noyaux atomiques et d’électrons... Les matières peuvent ainsi être subdivisées à l’infini, mais la science moderne ne découvrira jamais quelles sont les plus petites particules qui composent la matière.

Les physiciens ont d’ailleurs découvert que les électrons qui tournent autour du noyau atomique suivant les trois lois régissant la rotation des planètes autour des étoiles, et qu’ils tournent et existent de manière très similaire, l’un est microcosmique et l’autre est macrocosmique. Si l’électron est mis à l’échelle d’une planète, le corps humain ressemblera-t-il à un univers vaste et infini ? Y a-t-il d’innombrables êtres vivants microscopiques dans notre corps ?

Et vice versa : en réduisant à l’infiniment petit l’univers dans lequel nous vivons, on constatera que la Terre et les huit autres planètes gravitent autour du Soleil et constituent le système solaire, et d’innombrables autres systèmes stellaires comme le système solaire constituent la Voie lactée, qui à son tour constitue un amas de galaxies avec d’autres grandes galaxies, et des amas de galaxies constituent à leur tour un groupe local de galaxies, puis un superamas de galaxies... et si l’on continue encore à les rétrécir à l’infini, tout ceci pourrait n’être qu’une cellule d’une entité vivante plus grande, et en rétrécissant encore à l’infini, verrait-on le vrai visage de Pan Gu et découvrirait-on que tout cela n’est que son corps, et que nous ne vivons que sur une minuscule particule de son corps ?

L’enfant innocent voit une scène merveilleuse. (Image : avec l’aimable autorisation de Chen Xiaoping / Epoch Média Group)
L’enfant innocent voit une scène merveilleuse. (Image : avec l’aimable autorisation de Chen Xiaoping / Exposition Zhen Shan Ren)

Comme ce qui est dit dans un poème très connu de Su Shi, (蘇軾) un poète chinois de la dynastie des Song : « Je ne connais pas le vrai visage de la montagne Lushan, car je me trouve dans cette montagne », (不識廬山真面目, 只緣身在此山中). La sagesse et la connaissance humaines étant trop limitées, Dieu aurait dit à Socrate il y a plus de deux mille ans : « La seule vraie sagesse est de savoir que vous ne savez rien », une phrase que Socrate a par la suite répétée à l’homme. L’humanité ne peut qu’avoir un cœur révérencieux envers l’univers et la nature, ne jamais se prétendre arrogante, sinon l’humanité est sur la voie de l’autodestruction.

La vision de l’univers selon la science traditionnelle chinoise

La science chinoise ancienne était orientée vers l’étude du corps humain, de la vie et de l’univers, ce qui est complètement différent de la voie empruntée par la science occidentale moderne. Il n’est donc tout simplement pas possible d’utiliser les concepts et les normes scientifiques modernes pour mesurer et comprendre la culture chinoise de transmission divine.

Le monde a été divisé en neuf États après que Yu le grand ait réussi à éradiquer l’inondation. (Image : wikimedia / Domaine public)
Le monde a été divisé en neuf États après que Yu le grand ait réussi à éradiquer l’inondation. (Image : wikimedia / Domaine public)

La Chine possède un livre très ancien et mystérieux du monde antique appelé le Shan Hai Jing (山海經) ou Classique des montagnes et des mers. Le Shan Hai Jing se compose de trois parties : le Livre des Montagnes (山經), le Livre des terres au dela des mers (海經) et le Livre des vastes étendues sauvages (大荒經). Le Livre des Montagnes est également appelé le Livre des montagnes aux cinq trésors (五藏山經). Dans les temps anciens, les cinq trésors ou Wu Zang (五藏) en chinois fait référence aux cinq organes pleins (五臟), c’est-à-dire à l’endroit où se trouvent les cinq organes pleins et les six organes creux (五臟六腑) de la terre.

A la fin du Livre des Montagnes, il y a une conclusion qui dit : « Le Grand Yu a dit : " Les célèbres montagnes sous le ciel par où j’ai passé pour éradiquer les inondations sont 5 370 en tout, mesurant 64 556 miles li (un li égale à 0,5km) de long, et sont réparties aux quatre coins du monde. Ces montagnes sont appelées les cinq organes de la terre. Tandis que les innombrables petites montagnes, ça ne vaut pas la peine de les retenir par cœur " ».

Le corps humain et l’univers selon le taoïsme

Dans l’alchimie interne (內丹術), l’intérieur du corps humain est également considéré comme un univers ou un monde naturel. Les anciens ont dessiné un Diagramme du Classique Interne (內經圖), également connu sous le nom de Vue intérieure (內景圖), qui est la vue intérieure du corps humain du point de vue d’un taoïste. Dans ce diagramme, l’intérieur du corps humain comporte des montagnes, l’eau, le soleil, la lune, les étoiles et toutes les choses naturelles, tout comme un monde microcosmique ou un petit univers, ce qui est une véritable révélation. C’est ce qu’un taoïste a vu avec son « œil céleste » (connu également sous le nom de troisième œil) la manifestation de son corps dans un autre espace-temps au cours de sa méditation.

La colonne vertébrale humaine représentée dans le tableau taoïste Neijingtu. (Image : wikimedia / Neidan / Domaine public)
La colonne vertébrale humaine représentée dans le tableau
taoïste Neijingtu. (Image : wikimedia / Neidan / Domaine public)

Les Taoïstes divisent le mécanisme du cerveau humain dans un autre espace-temps en neuf régions, appelées les Neuf Palais, dont chacun est gardé par un dieu. Le palais central est appelé le « Palais Niwan » (泥丸宮) où réside l’esprit (l’âme) d’un homme et qui commande l’ensemble du corps humain. En même temps, le « Palais Niwan » est aussi le lieu où se trouve l’œil céleste d’après la science de la « cultivation » du corps humain.

Selon la tradition de la « cultivation » du corps humain dans la Chine ancienne, l’œil céleste est divisé en plusieurs niveaux : l’œil céleste, l’œil de sagesse, l’œil de bouddha et l’œil de loi. Il est également appelé le troisième œil ou la glande pinéale, c’est la partie la plus mystérieuse du corps humain qui permet de voir, au-delà du monde matériel où nous sommes, l’existence des autres dimensions supérieures, et les scènes qui sont invisibles pour les yeux charnels.

Un dragon vu par un croyant taoïste grâce à son œil céleste. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)
Un dragon vu par un croyant bouddhiste grâce à son œil céleste. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)

Selon cette logique ancestrale, ce n’est qu’en « cultivant et en s’élevant » que l’on peut ouvrir l’œil céleste. L’œil céleste est habituellement fermé. Mais chez certaines personnes, l’œil céleste peut être ouvert. Ces personnes sont nées avec la capacité de voir des choses invisibles pour le commun des mortels, et c’est un phénomène qui a toujours existé tout au long de l’histoire et même dans la société moderne.

Les autopsies médicales dans la médecine moderne ont également permis de découvrir un organe similaire à l’œil dans la zone correspondant au « Palais Niwan ». Cet « œil » contient tous les tissus de l’œil humain, il a donc été appelé le « troisième œil dégénéré de l’humanité ». Cette découverte a bouleversé la communauté scientifique. Cet œil correspond en fait à ce que l’on appelle dans le monde de la cultivation « l’œil céleste ».

Le Mont Kunlun. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)
Le Mont Kunlun. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)

Le Palais Niwan est également connu sous le nom de « Kunlun » (崑崙) dans le taoïsme, où l’esprit réside pour réguler le corps humain, et dans le Shan Hai Jing, il est écrit que le Mont Kunlun (崑崙山) est la « capitale terrestre de l’empereur céleste » (帝之下都). D’ailleurs, la Reine mère de l’Ouest (西王母) , une divinité taoïste, réside également sur le mont Kunlun, où elle règne sur la terre et le monde des mortels.

Selon le taoïsme, le Palais Niwan est l’intersection de tous les méridiens du corps humain. La matière et l’énergie du ciel entrent dans le corps humain par le point Bai Hui (百會穴) situé au-dessus du Palais Niwan, qui est considéré comme les portes célestes du corps humains. En Feng Shui, on pense que le Mont Kunlun est l’origine de toutes les montagnes et celle des veines du dragon sur la Terre. L’énergie des niveaux supérieurs de l’univers pénètre dans la terre par le Mont Kunlun, puis, par les veines du dragon, se répand dans toute la terre, entraînant le fonctionnement du cycle de la nature, faisant briller les montagnes, faisant pousser toute chose, de façon à ce que les gens s’épanouissent et que la terre soit remplie de dynamisme.

Rédacteur Yi Ming

A suivre…

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