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Tradition. Le Lapin de Jade descend pour sauver de la peste les habitants de Pékin

CHINE ANCIENNE > Tradition

Le Dieu Lapin (Tu’er ye) est une mascotte traditionnelle de la Mi-Automne dans le vieux Pékin. Ses origines remontent à la fin de la dynastie Ming. Mais le Dieu Lapin n’est pas un animal domestique ordinaire, ni un lapin sauvage, mais le Lapin de Jade du Palais Guanghan !

Ji Kun, érudit de la dynastie Ming, a écrit dans son Manuscrit restant de Hua Wang Ge (花王閣剩稿) : « Pendant la Fête de la Mi-Automne à Pékin, les statues de Dieu Lapin sont souvent fabriquées en argile et s’assoient sous la forme d’êtres humains, les enfants les adorent ». On peut également lire dans Les archives des années Yanjing, un guide des coutumes saisonnières du vieux Pékin : « Lors de la fête de la Mi-Automne, les habitants ingénieux de la ville utilisent de l’argile jaune pour fabriquer l’image d’un crapaud et d’un lapin que l’on appelle le DIeu Lapin, pour les vendre ».

Le Dieu Lapin est le Lapin de Jade du Palais de Guanghen

Autrefois, il y avait souvent des étals de statues de Dieu Lapin dans le quartier de Dongsi Pailou (autour de l’arche Dongsi) à Pékin. Ils étaient spécialisés dans la vente de statues de Dieu Lapin pour vénérer la lune pendant la fête de la mi-automne.

Sous la dynastie Qing, la fonction de la statue de Dieu Lapin est passée d’un outil de rituel lunaire à un jouet pour enfant pendant la fête de la Mi-Automne. Grâce à la créativité audacieuse des artistes populaires, la production du Lapin de Jade est devenue de plus en plus sophistiquée.

À la fin de la dynastie Qing, Xu Ke, secrétaire de l’empereur, raconte dans son livre Qing Bai Lei Chao - Cours saisonniers (清稗類鈔), édition et enregistrement par catégorie des affaires ordinaires dans la dynastie Qing : « À l’occasion de la fête de la Mi-Automne dans la capitale, les dieux lapins étaient sculptés en argile, leur visage recouvert d’argile dorée et leur corps peint en couleurs. Les plus grands faisaient trois ou quatre pieds de haut et valaient près de 10 000 pièces de monnaie. Les familles nobles et riches les achetaient souvent et les offraient avec de l’encens, des fleurs, des gâteaux et des fruits, et c’était pareil dans le palais impérial ».

Les grandes statues de Dieu Lapin mesuraient plus d’un mètre, tandis que les petites ne mesuraient que trois pouces, toutes avec des visages roses et blancs. Ils étaient habillés comme des généraux militaires portant des armures et des robes de combat, ou des drapeaux en papier ou des parapluies sur le dos, assis ou debout. Les montures pouvaient être des qilins, des lions, des tigres, des cerfs, des éléphants etc. Il y avait aussi des marchands déguisés en Dieu Lapin, c’était des coiffeurs, des réparateurs de chaussures, des vendeurs de raviolis ou de thé, etc.

La légende du Dieu Lapin (Tu’er Ye)

Il existe une légende sur le Dieu Lapin. Une année, une peste a éclaté à Pékin et aucun médicament n’a pu soigner la maladie. Il y a eu des morts dans presque toutes les familles. Lorsque la déesse Chang’e, dans le Palais de la Lune, a vu les gens brûler de l’encens et solliciter de l’aide pour obtenir des traitements médicaux, elle a été remplie de tristesse. Pour soigner les habitants de Pékin, elle a envoyé son Lapin de Jade sur Terre.

Le Lapin de Jade s’est transformé en humain et a fait du porte-à-porte pour soigner les gens. Afin de le remercier, les gens lui offraient des cadeaux, mais le Lapin de Jade ne voulait rien. Il empruntait seulement des vêtements aux habitants et changeait de tenue à chaque fois qu’il se présentait dans les maisons. Parfois il s’habillait comme un marchand d’huile, parfois comme un voyant pour prédire le destin…. Par moment, il était habillé en homme, puis à d’autres, il était habillé en femme. Afin de guérir davantage de personnes, le Lapin de Jade voyageait sur un cheval, un cerf, un lion ou un tigre. Il a parcouru toute la ville de Pékin et sa banlieue.

Après avoir éliminé la peste dans la capitale, le Lapin de Jade est retourné au Palais de la Lune. Afin de remercier le Lapin de Jade, les habitants de Pékin ont utilisé de l’argile pour en fabriquer des représentations : certains chevauchant des cerfs, d’autres des phénix, d’autres encore portant une armure ou habillés de différentes sortes de vêtements. Le quinzième jour du huitième mois du calendrier lunaire, toutes les familles lui faisaient des offrandes et lui servaient de délicieux fruits et légumes pour le remercier d’avoir apporté la paix et le bonheur aux gens. Elles l’ont appelé affectueusement le « Dieu lapin ».

Rédacteur Charlotte Clémence
Collaboration Yi Ming

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