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Tradition. Célébration traditionnelle du Nouvel An chinois : la danse sur échasses

CHINE ANCIENNE > Tradition

La danse des échasses chinoises Han a une longue histoire. Elle a été pratiquée à un très haut niveau de compétence dès les dynasties Wei et Jin (220-589). Malgré les différences culturelles entre les dynasties, cette danse était toujours utilisée pour vénérer les dieux à la cour et parmi le peuple. Elle a aussi été introduite en Corée et au Japon. Les origines de la marche sur échasses et les formes de spectacle sont bien documentées dans les textes anciens.

Lie Zi, un sage de la période des Printemps et Automnes (722 à 476 av. J.-C.), ou des Royaumes combattants (475 à 221 av. J.-C.) a raconté une histoire dans son livre Le Vrai classique du vide parfait : « Un acrobate du royaume de Song a cherché à voir le duc Yuan de Song pour lui faire une démonstration. Et finalement, il a été convoqué par le duc. L’artiste tenait des perches jumelles qui étaient plus grandes que sa taille. L’artiste a attaché les perches jumelles à ses pieds et a joué avec sept épées, en gardant cinq d’entre elles en l’air à tout moment. Le duc Yuan de Song a été si étonné par son habileté qu’il lui a immédiatement donné de l’or et de la soie. »

Zhou Mi, un érudit de la dynastie Song (960-1279), a également mentionné la marche sur échasses dans son livre Les souvenirs de la ville de Wulin. D’après ce livre, durant cette dynastie, les échassiers faisaient partie des équipes de danse qui entraient dans le palais pendant le Nouvel An pour se produire devant la famille impériale ou qui dansaient dans les rues impériales pour divertir les familles nobles et le peuple. Ils étaient très populaires à la fois auprès de la cour et du peuple, grâce à leurs compétences hautement qualifiées, leurs costumes élégants et leurs magnifiques accessoires en perles et gemmes.

Célébration traditionnelle du Nouvel An chinois : la danse sur échasses
Les échassiers dans une peinture du peintre Qiu Ying de la dynastie Ming(1368 à 1644). (Image : wikimedia / Domaine public)

Qiu Ying, un peintre de cour renommé de la dynastie Ming (1368-1644), a utilisé son pinceau pour immortaliser les scènes où les échassiers dansaient en ville, dans son œuvre Tableau panoramique de la Foire en prospérité de la capitale Nankin, considéré comme le Qingming Shanghetu de la dynastie Ming. Ce tableau représente le marché de Nankin, la capitale de la Chine au début de la dynastie Ming, pendant le festival printanier en mars. Les rues étaient remplies d’artistes se produisant sur des échasses, réalisant des feux d’artifice, les danses du lion et du dragon, et jouant du bâton et de l’épée, devant les foules de spectateurs fascinés.

Dans un de ses poèmes, le poète Li Tiaoyuan, de la dynastie Qing (1644-1912), a décrit la scène animée du spectacle des échassiers pendant le festival du Nouvel An chinois, qui reflète parfaitement le lien entre cet art traditionnel et la spiritualité des Chinois d’autrefois : « Le 14ème jour du premier mois, le marché est rouvert, et les échassiers déguisés en dieux sont venus dans le village du sud. Les gongs et les tambours ont retenti à l’ouverture des portes du temple, et la foule applaudissait comme le tonnerre. »

Cependant, après la prise de pouvoir par le parti communiste chinois, la culture traditionnelle transmise par les divins a été critiquée et détruite. Après la révolution culturelle, l’art traditionnel des échasses s’est peu à peu perdu, et est même sur le point de disparaître en Chine. L’art des échasses en Chine aujourd’hui est empreint des connotations politiques de la propagande communiste chinoise, ce qui est loin des échasses scintillantes, nobles et habiles des dynasties passées. Ce n’est que lorsque la Chine reviendra aux traditions de sa culture divine et à sa croyance au divin que nous pourrons apprécier l’authentique art des échasses.

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